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Gary avait atteint la corniche et, même s'il ne fit pas un geste pour nous aider à nous hisser sur la saillie rocheuse, il se poussa légèrement afin qu'on puisse y tenir à trois. Pour quelqu'un comme lui, c'était l'équivalent d'une déclaration d'amour.
Afficher en entier- Les mecs ! Lança une voix au-dessus de nos têtes, plus haut que je ne l'aurais cru. Comment vous êtes descendus ? J'y vois rien !
- On a roulé, suggérais-je.
- Roulé ? Répéta Zed.
Afficher en entierMais ce qui est bizarre avec la douleur, c'est que plus elle devient familière et plus il est facile de la faire taire.
Afficher en entier- Alors, qu'est-ce qu'on attend ? demandai-je.
[...]
- On fait comme les avions, on décolle, dis-je.
- On fait comme les lapins, on detale, lança Ozzie derrière moi.
-On fait comme les vers du nez, on se tire, ajouta la voix de Pete, avec un ricanement.
Afficher en entierPeut-être que notre destin consistait à voir les horreurs qui se trouvaient dans les tunnels situés sous la prison.
Car telle était notre porte de sortie : la rivière qui s'écoule sous le ventre de la Fournaise. On ignorait où elle menait et on s'en foutait. On se disait qu'on serait mieux n'importe où ailleurs qu'à la prison.
Mais on se trompait.
Oh oui, sous le ciel s'étend l'enfer, et sous l'enfer s'étend la Fournaise. Mais les horreurs qui rampent dans les souterrains encore en dessous... on n'aurait pas imaginé. Alors là, oui, on parle d'une punition vraiment appropriée pour quelqu'un comme moi.
Afficher en entierLa force de son élan me prit par surprise et nous dévalâmes tous les deux la pente avant d'atterrir violemment sur le sol de la caverne.
Je fus le plus chanceux : J'atterris sur la poitrine de Gary, si rudement que du sang jaillit entre ses lèvres. Il toussa puis me repoussa brusquement avec un grognement de douleur.
- T'as fais ça... exprès..., dit-il.
[...]
- Ça va ? Demandais-je.
Il releva la tête, son visage à peine visible sous la lampe du casque, et je crus discerner de la surprise dans son expression.
Afficher en entierCette pièce était un piège d'un nouveau genre, infiniment plus terrifiant que tout ce que j'avais connu. Le mitard n'avait pas besoin de monstres pour accomplir sa sale besogne. Il n'avait que faire de ces brutes de cols noirs et de leurs chiens aux yeux d'argent, pas plus que des panteleurs et de leurs seringues dégueulasses.
Non, il n'avait besoin que de moi et de ma peur. Parce que, seul dans le silence, dans ces ténèbres insondables, je savais que mes propres pensées me rendraient fou. Que mon propre esprit aurait ma peau.
Afficher en entierPeut-être que notre destin consistait à voir les horreurs qui se trouvaient dans les tunnels situés sous la prison.
Car telle était notre porte de sortie : la rivière qui s'écoule sous le ventre de la Fournaise. On ignorait où elle menait et on s'en foutait. On se disait qu'on serait mieux n'importe où ailleurs qu'à la prison.
Mais on se trompait.
Afficher en entierNous continuâmes ainsi sans oser nous arrêter. C’était comme envoyer des textos avec un super vieux téléphone. Ce n’était pas la méthode de communication la plus pratique de l’univers, la plus basique des phrases nécessitant plusieurs minutes de martèlements. Mais c’était parfait : nos conversations dévorèrent des heures entières. Je m’imaginais les messages de Zed avec sa voix, et après qu’on eut passé un certain temps à échanger, ce fut comme s’il était juste à côté de moi, chuchotant à mon oreille. — T’as entendu ce truc la nuit dernière ? Je ne répondis pas tout de suite. Je n’avais pas envie d’y repenser, surtout après avoir retrouvé un fragment d’espoir à l’intérieur du mitard. Le souvenir de cette créature qui grattait et griffait l’accès à ma cellule avait de quoi tout foutre en l’air. Pour chasser la peur, je tapai une réponse destinée à clore le sujet. — Du bruit, c’est tout. — Ça ressemblait au truc dans la caverne, insista-t-il.
Afficher en entierGarde ton esprit en activité, trouve des trucs à faire. Si tu fais quelque chose, c’est que t’existes toujours, non ? — Exact, dis-je en me rappelant les paroles de Donovan. J’avais maintenu mon esprit occupé pendant une éternité. Zed aussi. Nous essayions de mettre en place un système de communication. On avait passé pas mal de temps à tapoter en rythme la tuyauterie, sans vraiment se soucier de former des mots, simplement heureux de s’entendre mutuellement. Moi, en tout cas, je martelais des trucs sans queue ni tête. Si ça se trouve, Zed avait conçu un code génial que je n’étais simplement pas capable de déchiffrer.
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