Extraits

Tirant le rideau de douche contre le mur de carreaux, Caeli glissa son visage sous le jet, se permettant le luxe de prendre sa forme naturelle. Bien que rester sous un aspect humain présente des avantages, surtout lorsque vous essayiez de vous faire passer pour l’un d’entre eux, c’était nettement mieux d’être qui vous étiez réellement, crocs, griffes, membres longs et tout. Il avait entendu dire récemment, une fois où il était allé en ville, « révélez le monstre en vous », donc il avait bien l’intention de faire ça, le temps d’une douche.

— Je suis ce que ceux de ton espèce appellent un alien.

— Comme les petits hommes verts et les soucoupes volantes ?

— Eh bien… pas vraiment. Comme tu viens juste de voir, ceux de ma race sont loin d’être petits et notre peau a un éclat argenté plutôt que vert. Mais la partie soucoupe est relativement exacte.

— Nous avons eu un alien pour président ?

Kyle sourit et hocha la tête.

— Qui ? demanda Hank, excité par une information pour laquelle le National Enquire paierait cher. Clinton ? Eisenhower ? Attends, ce devait être Jefferson. Il avait un petit côté bizarre.

— Le Colonel Sanders [i].

— Attends ! s’exclama Hank. Il n’était pas président des États-Unis.

— Mais il était le président de sa propre compagnie. Et il était célèbre et mondialement connu, contrairement à la plupart de tes Présidents des États-Unis.

— D’accord, tu m’as eu, là, accepta Hank.

Ayant terminé de préparer la tarte, il recula pour étudier son travail.

— Fini ! dit-il, se sentant accompli.

Hank et Sharon regardaient la tarte découpée en petits carrés, de formes parfaites, avec une précision toute mathématique. Ils se regardèrent comme s’ils échangeaient une pensée par télépathie et que Caeli ne partageait pas leur talent.

— Quoi ? demanda-t-il.

— C’est…

Sharon porta ses doigts à sa joue.

—… une manière totalement unique de découper une tarte.

— Euh, ouais, appuya Hank.

Il souleva la cafetière qu’il avait en main.

— Qui veut un peu de kawa ? Sélectionnant une tasse que Hank avait déposée sur la table, Caeli la lui tendit.

— Non, merci. Je m’en tiendrai au café et au gâteau. Je pense qu’ajouter ce kawa ferait peut-être un peu trop.