La girafe et le perroquet

Résumé

Nouvelle DescriptionImaginez le dialogue entre deux êtres. Le résultat peut être drôle ou triste, tendre ou violent, intelligent ou stupide, clair ou totalement incompréhensible, rationnel ou absurde, rassurant ou effrayant. Le dialogue sera parfois lapidaire ou logorrhéique, émouvant ou détestable, trivial ou poétique, haineux ou amoureux? L'échange entre deux êtres est par essence protéiforme, c'est ce qui fait la magie du dialogue.L'art du dialogue : c'est le terrain que Christophe Gresland explore avec ces 50 très courtes nouvelles qui, sur le principe des short, short stories chères aux anglo-saxons, proposent des dialogues parfois émouvants, souvent drôles, toujours surprenants. Les twists de fin vous laisseront souvent sans voix? Extrait du livre :Amour, toujours -Je t'aime, je t'aime si fort !-Mais moi aussi je t'aime, mon chéri !-Oui, mais pas de la même façon.-Explique-toi.-Moi, je t'aime depuis le premier jour?-Ah, elle est bonne, celle-là ! Comme si ce n'était pas le cas pour moi ! Je peux même dire que je t'ai aimé avant même de te voir?-Et dès que je t'ai prise dans mes bras?-Là aussi, tu exagères, mon amour, la première fois, c'est moi qui ai fait le premier geste, et qui t'ai serré contre moi !-C'est vrai, j'avoue. N'empêche que tu ne m'as jamais aimé comme je t'ai aimée !-Dans un sens, c'est vrai, mais il faut peut-être remettre la situation dans son contexte, tu as un amour très exclusif !-Voilà, tu touches du doigt le problème fondamental : je ne suis pas le seul homme que tu aimes, alors que moi je n'aime qu'une femme, une seule : toi !-Écoute, mon chéri, je suis très flattée de cet amour exclusif, mais il est un peu étouffant ! Je ne peux pas faire un pas sans que tu me suives à la trace, je ne peux sortir faire une course sans t'avoir sur mes talons, à m'épier dans mes moindres faits et gestes ! Avec le temps et l'âge, normalement, si j'en crois l'exemple de mes amies, tu devrais plutôt me délaisser ou, au moins, me faire confiance !-J'ai bien essayé de penser un peu moins fort à toi, ou du moins un peu moins souvent, mais je n'y parviens pas, c'est plus fort que moi? Je t'aime si fort !-Tu devrais voir ? quelqu'un d'autre.-Oh ! Comment oses-tu ?-J'ose dire la vérité, enfin ! Cette situation me pèse. Si j'avais su ce qui allait se passer, je m'y serais prise autrement, depuis le début, j'aurai agi de manière à ce que nous gardions un brin d'indépendance. Avec le temps, je me rends compte que tu as fait peu à peu le vide autour de moi. Ça ne peut plus durer. J'ai besoin d'air, voilà, le grand mot est lâché !-S'il te plait, ne dis pas ça ! tu me fais mal !-C'est dit, c'est dit ! Je crois qu'une séparation s'impose.-Quoi ?-J'ai loué cette semaine un deux pièces dans le XV°. Tu vas t'y installer, je t'ai préparé deux valises.-Non ! ce n'est pas vrai, je mourrais sans toi à mes côtés !-Ma décision est prise, tu verras, mon chéri, cela va nous faire du bien à tous les deux.-Je ne peux pas, je vais me tirer une balle?-Arrête de dire des bêtises !-Je t'aime trop?-Oui, tu m'aimes trop.-S'il te plait, soit gentille, maman?