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La vie est une salope qu'il faut chérir de toutes ses forces. Vis ma fille, prends le bonheur dans chaque instant et pleure les morts sans les rejoindre si ce n'est pas encore ton heure, c'est la moindre des dignités.
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J'ai tout vécu, j'ai mille ans et je le dois aux livres.
Afficher en entierL'école de Jules Ferry m'avait appris à lire, celle de la lecture allait m'apprendre à vivre.
Afficher en entierComme la plupart des romans qu’avait lus Mamoune, cette œuvre de Virginia Woolf avait rejoint la bibliothèque municipale mais elle était restée sur les étagères imaginaires de son cœur. Je vais le relire, déclara sa grand-mère, avec deux immenses plaisirs : celui de le redécouvrir et celui de me souvenir du jour où je le découvris pour la première fois. Plaisir, mémoire de plaisir.
Afficher en entierElle se sentait prise dans une sorte de folie dont elle n’avais pas assez peur pour empêcher cet homme de l’emmener vers une inconnue : une femme qui était en elle et qu’il était en train de faire naître.
Afficher en entierDepuis que j’ai rencontré Albert, je sens qu’il m’a rendu ce que j’avais perdu à la mort de Jean. Cet épanouissement si particulier qu’on éprouve dans le regard de l’autre. On n’a jamais d’âge dans ces regards-là, on n’a que le bonheur d’y être inondé de tendresse. Les miroirs n’ont aucune importance quand on vit depuis très longtemps dans le regard amoureux d’un être que l’on connaît par cœur. La perte c’est d’être brutalement placé devant cette glace qu’on a ignorée et qui semble renvoyer cet oubli de soi.
Afficher en entierQuand j'étais jeune, les vieux étaient vieux et aujourd'hui que je suis vieille les vieux se doivent d'être jeunes.
Afficher en entierDire non à ses désirs profonds de vie, c'est dire oui à ses aspirations de mort.
Afficher en entierOn ne veut plus rien savoir de la mort de nos jours. Et maintenant voilà qu'on cherche à gommer le temps qui la précède. On voudrait pour cela soustraire les vieux vivants que nous sommes, de peur qu'ils n'encombrent le regard de ceux qui veulent oublier que toute destinée a une fin.
Afficher en entierCe qui m'a propulsée dans la Résistance, c'est le bruit des bottes, cette langue que je ne connaissais pas et qui ordonnait autour de moi, ces types en costume de guerre qui sont arrivés un matin en déclarant qu'ils étaient chez eux. C'est cela qui m'a rendue patriote, ce sont eux qui ont fait de moi une jeune fille persuadée que ce pays était ma terre et que je devais la défendre. La nécessité de l'urgence... Quant à la croyance patriotique, elle est restée une histoire de discours.
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