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La jeunesse passe trop lentement



Description ajoutée par siegrid 2011-11-13T14:58:35+01:00

Résumé

Michel Delpech revient sur sa réussite, sa popularité, et sa chute. Pour la première fois, il raconte comment il s’en est sorti. Une belle leçon de vie et de foi.

Michel Delpech a eu au moins deux vies. Lors de la première, il connut un succès flamboyant en enchaînant des tubes désormais inscrits au patrimoine de la bonne chanson populaire. Laurette, Le Loir et Cher, Le Chasseur ou Pour un flirt avec toi sont autant de madeleines qui habitent nos mémoires.

Puis, ce fut l’entracte qui survint alors qu’il tutoyait le sommet du hit parade. L’éclipse a duré une dizaine d’années, un grand trou noir dans lequel il a frôlé la folie et la mort. Ces temps sombres sont désormais loin derrière lui.

Dans cet ouvrage, Michel Delpech revient sur sa deuxième vie : sa rencontre avec Geneviève, la femme de sa vie, la fondation d’une famille, la découverte de la foi, l’apprentissage de la patience, l’acquisition de la lucidité, une volonté de (re)vivre qui résiste à tous les vents mauvais, une ténacité sans relâche : la somme de toutes ces expériences ont forgé l’homme qu’il est devenu. C’est le récit d’une renaissance exceptionnelle qu’il nous livre ici.

Malgré la réussite matérielle, malgré la popularité, il peut arriver à chacun de faillir et de tomber, mais chacun peut se relever en acceptant de payer le prix pour reconquérir sa part d’humanité. Pas plus, pas moins. C’est la seule leçon qu’entend donner ce livre.

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Classement en biblio - 2 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par siegrid 2011-11-13T14:59:03+01:00

1

Je n'aime pas me pencher sur mon passé. Je répugne en particulier à me replonger dans la période la plus terrible de ma vie. Je ne m'étendrai donc pas longuement sur ces événements que j'ai déjà racontés dans L'homme qui avait bâti sa maison sur le sable1. Je me contenterai de donner quelques clés pour la clarté de mon propos. Je n'ai décidé d'écrire ce livre que pour raconter la manière dont j'ai réussi, difficilement, à me sortir du cloaque dans lequel je m'étais enfoncé. Puisse ce récit être utile à quelques lecteurs.

Avant d'atteindre la trentaine et durant plus d'une dizaine d'années, j'ai connu un état de confusion mentale tel que j'ai eu parfois le sentiment de disparaître à mes propres yeux. On avait alors beaucoup parlé de dépression. Le mot me paraît faible. J'ai plutôt eu la sensation d'avoir explosé en vol et de m'être en quelque sorte dissous dans un chaos indescriptible. Selon un psychiatre, j'ai frôlé la psychose. Lorsqu'on atteint ce degré de néantisation, on ignore jusqu'où ce voyage aux confins de la dépersonnalisation peut vous mener et l'on n'imagine pas pouvoir en revenir un jour.

Dans le milieu de la chanson, on s'effondre généralement lorsque le public vous prive de son affection et vous lâche. Dans mon cas, il en est allé tout autrement. Je voguais en plein succès, je marchais dans les étoiles, j'enchaînais les tubes, j'appartenais au club très restreint des plus gros vendeurs de disques, la chance me souriait, les femmes et le public aussi. J'étais jeune, très jeune, je mangeais la vie par tous les bouts.

À peine sorti du lycée, les jours de gloire sont arrivés. Je n'avais pas le sentiment de les avoir cherchés, je n'avais pas eu à me battre ou si peu, tout semblait facile, à portée de main : les femmes, les voitures, les voyages, l'argent. On s'affairait autour de moi, on anticipait mes envies, on servait l'idole. Je n'avais qu'à chanter - j'aimais tant chanter ! - et à gagner l'argent pour payer tout ça. On décidait, on agissait et on pensait à ma place. À aucun moment je n'avais à me colleter avec la réalité, j'ai donc fini par croire qu'elle n'existait pas.

Pourquoi cette course folle aux plaisirs immédiats se serait-elle arrêtée ? Jamais je n'ai envisagé une telle hypothèse. Je n'avais ni le temps, ni l'envie de me poser ou de réfléchir sur mon existence. À peine, de temps à autre, pouvais-je entrevoir ce décalage de plus en plus insupportable entre mes aspirations intimes, profondes, et le reflet que me renvoyait le miroir. Mais, vite, un plaisir factice venait chasser ce léger malaise. Je n'étais préparé à affronter aucun obstacle. Je n'ai rien vu venir. Je ne mesurais pas la profondeur des abysses dans lesquelles j'allais sombrer ni que cette dérive me confronterait plusieurs fois à la tentation d'en finir.

Que le lecteur me pardonne, mais la chronologie de ces événements est aussi confuse que l'était alors l'état de mon esprit. Il faut savoir que mon cerveau avait comme volé en éclats.

Je me suis longtemps demandé si un fait particulier, précis, avait déclenché cette tourmente alors que, vu de l'extérieur, tout semblait aller au mieux dans ma vie. Il aura bien fallu un déclic pour que je sois amené à traverser cette épreuve.

Je date la première fêlure de la lecture des Chemins de la sagesse, d'Arnaud Desjardins, un auteur alors inconnu de moi. Si le titre m'avait tant attiré, c'est bien que les choses de l'esprit me travaillaient déjà. En une nuit, j'ai dévoré les trois tomes de cet ouvrage qui vulgarisait la spiritualité hindoue et j'ai cru y déceler la « Vérité » : l'auteur disait à ma place, et bien mieux que je n'aurais pu le faire, tout ce que je pressentais confusément et que je n'osais pas formuler de mes aspirations. Du moins le croyais-je.

Ce fut une lecture bascule : à partir de là, mon comportement a changé. J'ai coupé mes cheveux et me suis laissé pousser la moustache. Et j'ai abandonné mes splendides pantalons pattes d'éléphant. C'est aussi l'époque où je me suis mis à fumer plus que de raison. Sans oublier l'alcool et la cocaïne. Puis, il y aura la rencontre avec un swami, un maître indien versé dans la mystique védantique, et le mal ira en s'aggravant, là où je croyais me guérir. Sur scène, je me suis mis à chanter avec une distanciation jusque-là inconnue de moi. J'étais en quête d'un autre moi-même plus adéquat avec ma vérité. Déjà mon sourire d'ange s'effaçait et les nuages noirs menaçaient. J'avais perdu mon innocence, mais là où d'autres auraient simplement gagné en lucidité, en maturité, mon esprit se laissait gagner par le désordre.

Cette quête spirituelle mal orientée a été selon moi l'étincelle qui a mis le feu au mal-être qui couvait sans doute. Bien sûr, il y avait les fantômes de l'enfance, les frustrations de l'éducation, bien sûr, il y eut la fin lamentable de mon premier mariage. Mais mon errance mystique a achevé de me déstructurer. Inadéquate, mal adaptée à ma personnalité, je n'y ai trouvé ni la paix ni même quelques repères propres à me remettre debout ; au contraire, j'étais de plus en plus désaxé. Prier Jésus en position du lotus en récitant un mantra en sanscrit, voilà de quoi désorienter le plus équilibré des hommes. Ce que j'étais loin d'être. Ma volonté annihilée, j'étais comme un pantin livré à toutes sortes de forces négatives.

Nous étions en 1975, j'étais au faîte de ma popularité, au plus fort de ma carrière ; « Les divorcés » avaient rencontré un succès fantastique, et c'est alors que je suis tombé. Je suis tombé de très haut. Sur le coup, on ne ressent aucune douleur précise, aucun désespoir particulier, on ne comprend pas, on reste hébété, en proie au vertige, comme si une flèche vous avait frappé entre les omoplates. Il y a cette sensation effroyable de plonger dans un gouffre sans fond, et l'on s'abandonne au vide parce que toute capacité de réaction vous a quitté. Impossible de rebrousser chemin. À croire que le Diable lui-même tire mille ficelles et vous fait chuter de plus en plus bas... On perd la notion du temps et l'espace se resserre autour de soi comme un garrot. J'étais absolument disloqué. Je me sentais exactement comme un mineur écrasé sous un éboulement au fond de sa mine. Aucun signe ne me parvenait plus de l'extérieur. Les êtres, les fleurs, le vent, plus rien ni personne ne me parlait.

Alors, le mieux était d'en finir : mourir était la seule issue pour que tout s'arrête enfin.

Je ne saurais dire pourquoi je ne l'ai pas fait. Et puisque décidément je tenais à ma vie, il me faudrait réapprendre à vivre.

Je ne peux pas dire que le soleil s'est remis à briller du jour au lendemain. Il en aura fallu du temps pour que je me déleste du poids qui m'avait empêché de respirer pendant toutes ces années. Et même si aujourd'hui encore une certaine mélancolie me gagne de temps en temps, le tourbillon d'idées noires est définitivement derrière moi. Cela ne s'est pas fait sans mal, cela ne s'est pas fait tout seul non plus.

1. Robert Laffont, 1993.

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La jeunesse passe trop lentement

  • France : 2011-06-09 - Poche (Français)

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