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Algernon Downey, duc de Lister, s’apprêtait à rejoindre la Chambre des lords, mais il s’arrêta sur le perron de sa demeure pour déclarer à son secrétaire :

— Je suis à bout de patience. Dites à ma tante que si elle est fâchée avec les chiffres, elle n’a qu’à engager quelqu’un qui s’y connaisse mieux qu’elle. En attendant, je n’ai pas l’intention de lui donner le moindre penny du trimestre. Quelques refus de fournisseurs l’aideront peut-être à se montrer moins dépensière.

— Oui, Votre Grâce, acquiesça le secrétaire.

Lister tourna les talons pour rejoindre sa voiture. Mais il s’arrêta de nouveau en découvrant une ravissante jeune femme, en robe verte, au pied des marches.

— Madeleine ! Que fais-tu là ?

La jeune femme bomba la poitrine, qu’elle avait ravissante.

— Ce que je fais là ?

Une petite toux sèche résonna dans le dos de Lister. Se retournant, il vit que son secrétaire reluquait sa maîtresse.

— Rentrez à l’intérieur, ordonna-t-il, et faites en sorte que ma femme ne s’approche pas de la porte.

Le secrétaire parut déçu, mais il s’exécuta.

Cette fois, Lister descendit pour de bon les marches.

— Tu sais bien que tu ne dois pas venir chez moi, Madeleine. Si c’est une tentative de chantage…

— Du chantage ? Oh, c’est la meilleure ! répliqua-telle. Et pourrais-tu me dire ce qu’elle fait ici ?

Lister suivit la direction qu’indiquait son doigt et…

— Demeter ? Je ne comprends pas…

Une coquette blonde aux hanches rebondies croisa les bras sur sa généreuse poitrine.

— Et moi, tu crois que je comprends ? J’ai reçu cette lettre, fit-elle en brandissant un bout de papier, me demandant de venir ici sur-le-champ si j’avais un peu d’affection pour toi.

Lister tenta de se ressaisir. Ses ancêtres avaient combattu à la bataille d’Hastings, et il était le cinquième homme le plus riche d’Angleterre. Que deux de ses maîtresses se présentent en même temps à sa porte avait certes de quoi le déconcerter, mais enfin, un homme de son expérience et de son rang…

— Qu’est-ce qui se passe ici ? s’exclama Evelyn, une autre de ses maîtresses, en tournant au coin de la rue.

Grande, pulpeuse, le cheveu d’un noir de jais, elle lui jeta l’un de ces regards brûlants qui, d’ordinaire, lui embrasaient les sangs.

— Si c’est ta façon de me signifier mon congé, Algernon, tu le regretteras, crois-moi.

Lister grimaça. Il détestait qu’Evelyn l’appelle par son prénom. Il ouvrit la bouche pour répondre, et se trouva à court de mots, une situation totalement inédite. Cela lui rappelait ce rêve atroce qu’il avait fait une fois : il montait à la tribune de la Chambre des lords pour y prononcer un discours, et s’apercevait tout à coup qu’il était en caleçon. Voir ses maîtresses débouler en même temps devant sa porte tenait vraiment du cauchemar.

Heureusement, toutes n’étaient pas là. Il manquait…

Un phaéton remontait la rue, conduit par une élégante jeune femme. Un laquais en livrée pourpre se tenait à l’arrière. Toutes les têtes se tournèrent avec un bel ensemble. Lister regarda l’attelage approcher avec la résignation d’un homme face au peloton d’exécution. Francesca immobilisa sa voiture au bas du perron.

— À quoi rime tout ceci ? S’enquit-elle avec un irrésistible accent français. Sa Grâce jouerait-elle un mauvais tour à sa pauvre petite Francesca ?

Il y eut un affreux silence.

Puis Evelyn pivota et fixa Lister d’un regard assassin :

— Comment se fait-il qu’elle possède un phaéton ?

Toutes ces dames se mirent à parler en même temps. C’est alors que Lister remarqua, à quelques mètres de là, un gentleman avec un cache noir sur un oeil. Il souleva légèrement son chapeau en manière de salut.

Lister cligna des yeux. Ce n’était quand même pas…

Mais il n’eut pas le temps d’approfondir la question. Ses quatre maîtresses s’apprêtaient à fondre sur lui.

La Chambre des lords attendrait.

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Un fracas leur parvint du rez-de-chaussée.

Béatrice se tourna vers la porte.

— Que… ?

Il y eut des cris, puis une voix masculine tonna :

— Je vais la voir, que cela vous plaise ou non ! Écartez-vous de mon chemin !

On aurait dit… lord Hope. Béatrice se leva à demi.

— Je n’arrive pas à croire qu’il…

Les voix se rapprochaient rapidement. Si elle ne réagissait pas très vite, il allait faire irruption dans la chambre. Elle se précipita dans le couloir, refermant la porte de Jeremy derrière elle. Lord Hope surgit sur le palier et chargea tel un taureau furieux, Putley dans son sillage, la perruque de travers et le visage blême.

— Que diable faites-vous là ? s’écria Béatrice.

— Je suis venu démasquer votre amant, répliqua-t-il, sans cesser d’avancer.

— Je n’ai pas d’amant !

Il fit un pas de côté pour la contourner et atteindre la porte, mais elle l’imita, lui barrant le passage.

— Rentrez chez vous ! Siffla-t-elle. Vous vous ridiculisez en vous conduisant comme un malotru.

L’ignorant, lord Hope la souleva et la déposa de côté, lui arrachant un cri.

— Non !

Trop tard. Il avait ouvert la porte et s’était engouffré dans la chambre, avant de s’immobiliser net, lui bloquant la vue.

Elle entendit Jeremy s’esclaffer.

— Lord Hope, je présume.

— Lui-même, répliqua le vicomte.

Béatrice le poussa, et il s’écarta obligeamment.

— Tout va bien, Jeremy ? S’enquit-elle en gagnant le chevet de son ami d’un pas rapide.

— Très bien, assura-t-il, les joues colorées. Je n’avais pas connu une telle excitation depuis des années.

— Mais ce n’est pas bon pour toi, lui rappela-t-elle.

Elle lui prit la main, et lança un regard noir à lord Hope, qui n’avait pas bougé. Ce goujat n’avait même pas la bonne grâce de paraître embarrassé.

— Que faites-vous ici ? répéta-t-elle.

— Je vous l’ai dit, répliqua-t-il, refermant la porte derrière lui d’un coup de pied. J’étais venu vous surprendre avec votre amant. Mais il semblerait que je me sois trompé.

Béatrice plaqua le poing sur sa hanche.

— Il semblerait ? Vous vous êtes conduit comme un idiot, et vous nous avez insultés, Jeremy et moi. De toute évidence, nous ne sommes pas amants, et…

— Il n’y a rien d’évident du tout, l’interrompit lord Hope, qui lorgnait à l’endroit où auraient dû se trouver les jambes de Jeremy. J’ai connu des hommes qui avaient perdu leurs deux jambes, mais pas leur…

— Ne soyez pas vulgaire ! cria Béatrice, hors d’elle, mais incapable de se contrôler.

Comment osait-il ? Et pour quel genre de femme la prenait-il ? C’était humiliant !

Derrière elle, Jeremy émettait des petits bruits étranglés. Elle se retourna vivement, alarmée. Il essayait visiblement de se retenir d’éclater de rire, sans grand succès.

— Tu ne vas pas t’y mettre aussi ! lança-t-elle, au comble de l’exaspération.

Elle lui tendit tout de même un verre d’eau.

— Merci, Béatrice chérie, dit-il. Je suis désolé. En cet instant, j’ai l’impression que je devrais m’excuser au nom de tous ceux de mon sexe.

— En effet, grommela-t-elle. Vous êtes impossibles, tous autant que vous êtes.

— Je sais. Et tu es une sainte de nous supporter. Mais j’aurais un service à te demander.

— Lequel ? fit-elle, pas très aimablement.

— D’aller calmer Putley. Je ne voudrais pas que mes parents soient avertis de cet incident.

— Très bien, acquiesça-t-elle. Mais je vais devoir te laisser avec lui , ajouta-t-elle en adressant un regard peu amène à lord Hope.

— Je sais, répondit Jeremy d’un air angélique qui ne la trompa pas. J’espérais justement avoir une petite conversation avec le vicomte.

— Hmpf ! fit Béatrice.

Elle se dirigea vers la porte d’un pas martial, s’arrêta juste devant lord Hope, et lui planta l’index dans le torse.

— Aïe ! fit celui-ci.

— Si vous touchez à un seul de ses cheveux, ou si vous lui causez trop d’émotions, je vous arrache votre boucle d’oreille.

Jeremy s’esclaffa de nouveau, mais elle ne daigna pas lui accorder un regard. Claquant la porte derrière elle, elle partit à la recherche de Putley.

Reynaud frotta l’endroit où l’index de Mlle Corning lui avait vrillé le torse.

— Veuillez excuser mon intrusion, dit-il.

— Oh, ce n’est pas auprès de moi qu’il faut vous excuser, répondit Oates, qui riait toujours. Pour votre gouverne, sachez que sa fleur préférée est le muguet.

— Ah bon ? fit Reynaud, songeur.

Il n’avait pas offert de fleurs à une femme depuis une éternité, mais la situation exigeait qu’il recoure à la bonne vieille méthode anglaise pour faire la paix avec une dame.

Dans l’immédiat, cependant, il avait d’autres préoccupations. Il reporta son attention vers le lit.

— Blessure de guerre ?

— Fauché par un boulet de canon à Emsdorf, sur le continent, expliqua Oates, les joues très rouges, comme s’il avait de la fièvre. En 1760.

Reynaud hocha la tête, puis s’approcha des tables recouvertes de fioles médicinales de toutes tailles et formes. Il n’existait malheureusement aucune potion capable de rendre ses jambes à un homme.

— Vous a-t-elle dit que je faisais partie du 28e régiment d’infanterie aux colonies ?

— Oui, répondit Oates, qui ne décollait pas la tête de l’oreiller, comme s’il était épuisé. J’étais dans le 15e dragons à cheval. En apparence, ça a plus d’éclat que l’infanterie. Jusqu’à ce qu’un boulet de canon vous jette à bas de votre monture.

— La guerre n’a rien de romantique, contrairement à ce que certains s’imaginent.

Il se rappelait combien il idéalisait l’armée lorsqu’il était jeune homme. Il avait vite achoppé sur la réalité : nourriture immonde, officiers incompétents, routine assommante. Sa première escarmouche avait détruit le peu d’illusions qu’il lui restait.

— Notre régiment avait été récemment formé, expliqua Oates, et nous n’avions pas encore été confrontés à l’action. La plupart de mes hommes manquaient cruellement d’expérience. Nous n’avions aucune chance contre l’ennemi.

— La défaite a été cuisante ?

Oates eut un sourire amère.

— Même pas. Nous avons gagné, ce jour-là. Il y eut cent vingt-cinq hommes tués dans mon seul régiment, et presque autant de chevaux, mais nous avons gagné la bataille. J’ai été blessé à la deuxième charge.

— Je suis désolé.

Oates haussa les épaules.

— Vous connaissez comme moi le prix de la guerre – peut-être même davantage que moi.

— Je n’en débattrai pas. Je suis venu pour tout autre chose, fit Reynaud en s'asseyant sur la chaise près du lit. Qu’êtes-vous pour elle ?

Oates haussa les sourcils, amusé.

— Au fait, je m’appelle Jeremy Oates.

Reynaud n’eut d’autre choix que de lui tendre la main.

— Reynaud St Aubyn.

Oates lui serra la main, accrochant son regard comme s’il cherchait quelque chose.

— Ravi de faire votre connaissance, dit-il.

Et le plus étrange, c’était qu’il semblait sincère.

— Vous n’avez pas répondu à ma question, observa Reynaud.

Oates ferma les yeux, mais ses lèvres esquissèrent un sourire.

— Nous sommes des amis d’enfance. Nous jouions à cache-cache dans le salon de mes parents. Je l’aidais pour ses leçons de géographie. Je l’ai escortée à son premier bal.

Reynaud ressentit comme une secousse dans la poitrine. Était-ce de la jalousie ? Il n’avait encore jamais éprouvé ce sentiment. La vérité, c’était qu’il avait été furieux d’apprendre en se levant que Mlle Corning était déjà sortie pour rendre visite à son mystérieux prétendant. Il était parti sur-le-champ, dans l’idée de les confondre, et de boxer Oates si nécessaire. Mais il n’avait pas pris le temps de s’interroger sur la raison de sa réaction.

« Elle est à moi », lui avait soufflé son instinct, et il avait agi en conséquence, sans réfléchir. La découverte que sa réaction était purement émotionnelle lui causait un choc.

— L’aimez-vous ? s’entendit-il demander.

— Oui, répondit Oates. De tout mon coeur. Mais pas de la façon que vous imaginez.

Reynaud s’agita sur sa chaise, mal à l’aise. Il avait absolument besoin de savoir ce que Jeremy Oates voulait dire.

— Expliquez-vous.

Oates sourit, et Reynaud devina qu’il avait dû être un très bel homme avant la tragédie qui lui avait creusé les traits.

— Béatrice m’est aussi chère qu’une soeur de sang. Peut-être même davantage.

Reynaud plissa les yeux. Oates avait beau dire que leur relation était fraternelle, il n’empêche qu’ils ne faisaient pas partie de la même famille. Comment, dans ce cas, leur amitié pouvait-elle être aussi innocente qu’il le prétendait ?

— Alors vous ne l’auriez pas épousée même si ceci ne vous était pas arrivé ? demanda-t-il, désignant du menton l’endroit où auraient dû se trouver les jambes de Jeremy.

Beaucoup d’hommes se seraient sentis offensés, mais Oates se contenta de sourire.

— Non. Et pourtant, Béatrice m’a parlé mariage à plusieurs reprises.

De nouveau cette déplaisante secousse dans la poitrine. Reynaud se raidit.

— Comment cela ?

Comme le sourire d’Oates s’élargissait, Reynaud comprit qu’il avait mordu à l’hameçon.

— À quoi jouez-vous ? S’impatienta-t-il.

— Au jeu de la vie et de la mort, de l’amour et de la haine, répondit Oates d’une voix douce.

— Vous me menez en bateau.

Le sourire s’évanouit abruptement.

— Pas du tout. Je suis on ne peut plus sérieux. Vous veillerez sur elle ?

— Quoi ? fit Reynaud, perdu.

Parfois, les grands blessés déliraient en raison des drogues qu’ils absorbaient pour calmer leurs douleurs.

— Promettez-moi de veiller sur elle, lui intima Oates, et bien que sa voix fut affaiblie, on y percevait le ton de commandement du bon officier. Béatrice n’est pas une femme ordinaire. Elle a l’air très pragmatique, en apparence, mais ce n’est qu’un masque. Le fond est d’un romantisme absolu. Ne lui brisez pas le coeur. Je ne vous demanderai pas si vous l’aimez – je doute que vous le sachiez vous-même –, mais promettez-moi de vous occuper d’elle comme elle le mérite. Qu’elle soit heureuse chaque jour de sa vie. Donnez-moi votre parole.

Et soudain, Reynaud comprit. Ses émotions l’avaient aveuglé. Il avait vu ce regard chez d’autres hommes et savait ce qu’il signifiait.

— Je vous jure, sur tout ce que j’ai de plus cher, que je veillerai sur elle, que je la protégerai, et que je ferai mon possible pour la rendre heureuse.

Oates hocha la tête.

— Je ne peux vous demander davantage. Merci.

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Il aurait été préférable de le conduire à l’asile, insista oncle Reggie. Une fois réveillé, il serait bien capable de nous assassiner tous pendant notre sommeil. Si tant est qu’il se réveille. — Je doute fort que ce soit un assassin, ni même un fou, répliqua Béatrice. Je dirais plutôt qu’il a de la fièvre. Son front était brûlant quand je l’ai touché. — Je suppose que nous devrions faire venir un médecin, marmonna son oncle. Et, bien sûr, ce sera à moi de régler la consultation. — Il me semble, en effet, que ce serait la moindre des choses, acquiesça Béatrice, qui commençait à s’inquiéter sérieusement

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De toute façon, si c’est Hope, il a perdu la tête, ironisa oncle Reggie. Il parlait en français ! Et réclamait son père ! Lequel est mort voici cinq ans. Et ça, je peux en témoigner, puisque j’étais à son enterrement. Tu ne réussiras pas à me convaincre que le vieux comte est vivant, lui aussi

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Les valets avançaient en titubant dans le couloir. Hope était plus maigre que sur le portrait, mais il était toujours aussi grand – plus d’un mètre quatre-vingts, estimait Béatrice. Par chance, il n’avait pas encore repris connaissance, sans quoi il aurait probablement été impossible de le déplacer. — Le vicomte Hope est mort, grommela oncle Reggie, quoique, curieusement, son ton pouvait laisser penser qu’il n’était pas lui-même convaincu de son affirmation. Et depuis plus de sept ans ! — Mon oncle, je vous en supplie, gardez votre calme, l’exhorta Béatrice

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Hasselthorpe se tourna vers le grand tableau accroché au mur. Hope était encore un tout jeune homme lorsqu’il avait posé pour ce portrait – probablement n’avait-il pas plus de vingt ans. Il affichait un visage enjoué, avec des joues colorées et des yeux d’un noir saisissant. Si l’énergumène de tout à l’heure était bien Hope, alors il avait changé dans des proportions stupéfiantes

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Impossible, objecta Lister. Hope est mort depuis plus de sept ans. — Qu’est-ce qui ferait penser que c’est Hope ? voulut savoir Hasselthorpe. Graham haussa les épaules. — Sa ressemblance. J’ai vu l’homme de près au moment où il est entré dans la pièce. Ses yeux étaient… extraordinaires. C’est le seul mot qui me vienne à l’esprit. — Extraordinaires ou pas, des yeux ne sont pas une preuve suffisante pour ressusciter un mort, fit valoir Lister, de ce ton autoritaire qui lui était si naturel

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La petite procession ayant quitté la pièce, Hasselthorpe reporta son attention sur les autres invités. Et ce qu’il vit lui fit froncer les sourcils. Ceux qui s’étaient trouvés à proximité de l’énergumène au moment où il s’était écroulé sur le tapis s’entretenaient à présent à mi-voix en affichant des airs de conspirateurs. Leur excitation semblait gagner, de proche en proche, les autres groupes d’invités

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Richard Maddock, lord Hasselthorpe, regarda les valets du comte de Blanchard soulever le fou qui avait fait irruption dans le salon, avant de s’effondrer à terre. À l’instar des autres invités, il se demandait comment cet énergumène avait réussi à franchir le barrage des domestiques présents dans le hall. Le comte ferait bien de surveiller davantage sa porte – surtout quand son salon contenait à peu près toute l’élite tory. — Encore un illuminé, grommela le duc de Lister, à côté de lui, comme en écho à ses pensées. Blanchard aurait dû engager des gardes pour l’occasion

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Mais tout à coup, il tituba. Sa main accrocha la table. Sans doute cherchait-il un point d’appui pour rétablir son équilibre. Hélas, la table n’était pas assez solide pour un tel athlète ! Il l’entraîna avec lui comme il tombait à genoux sur le parquet. Le vase de fleurs se brisa avec fracas. Le regard furieux demeura un instant encore rivé sur Béatrice, puis l’inconnu s’affala sur le sol, et ses yeux noirs se révulsèrent. Quelqu’un poussa un cri

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