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Extrait ajouté par anonyme 2014-12-06T01:41:41+01:00

PASSION INTENSE

La lady et le soldat

Robin SCHONE

1

Rage.

Rage de la tempête qui dévastait la nuit.

Rage du désir brûlant qui le consumait.

Il lui fallait une femme.

Une femme pour qui la vie ne consistait pas seulement à survivre au jour le jour.

Une femme douce et passionnée.

Une femme qui ne lui donnerait pas seulement son corps, mais auprès de qui il retrouverait peut-être son âme.

Il leva la tête, maudissant la pluie glacée et le vent qui s'insinuait en lui par tous les pores de sa peau. Il maudit le Boer africain qui lui avait tiré une balle dans la jambe, et par la faute de qui il se retrouvait à présent en convalescence dans ce pays au climat froid et tourmenté qu'était l'Angleterre.

Il maudit le cheval qui l'avait désarçonné dans cet endroit isolé. Mais surtout, surtout, il maudit ce besoin qui l'avait poussé à quitter la chaleur et le confort de son cottage au au bord de la mer.

Ce besoin qu'un homme comme lui, né dans les bas quartiers de Londres, ne pouvait satisfaire.

Ce besoin qu'un homme comme lui, hanté par les forces obscures de la mort, ne parviendrait jamais à assouvir.

Un éclair, suivi d’un violent coup de tonnerre, zébra le ciel en crépitant.

Ces tempêtes promettaient la mort aux pauvres égarés, sans cheval ni abri. Elles promettaient la vie, lorsque l’aube se levait sur un jour nouveau après la douleur et le désir.

L’étranger baissa la tête.

Et il vit la lumière.

J'étais excité à l’extrême. Tout en lui prenant la main et en lui donnant du « chère Laura » , je lui décrivais les plaisirs que je lui ferais découvrir, après l'avoir déflorée, dès notre arrivée au château...

Explosion.

Une brutale rafale de vent éteignit la bougie, plongeant la pièce dans l’obscurité et, avec elle, les caractères imprimerie de la lecture défendue où se concentrait, une seconde plus tôt, toute l’existence d'Abigail.

Instinctivement, elle agrippa le journal interdit qu'elle était en train de lire ainsi qu’un autre spécimen de sa collection qu’elle envoya voler à travers la pièce. Derrière elle, la porcelaine cliqueta dans le buffet. Et devant elle...

Une silhouette plus noire que la nuit se dressait dans l'encadrement de la porte du cottage, occupant tout l'espace.

Le cœur battant à tout rompre, Abigail abandonna la Laura fictive qui était en train de s'initier aux plaisirs du sexe pour redevenir la vieille fille de chair et de sang qu’elle était en réalité.

Le claquement de la porte qui se refermait brutalement, faisant de nouveau barrage au vent et à la pluie, ébranla la pièce.

Abigail se retrouva seule, à l’intérieur du cottage, avec l'intrus.

Un intrus qui, à en juger par son imposante silhouette, ne pouvait être qu'un homme.

Un homme très grand.

La terreur qui s'empara d'elle se mêla aux vestiges de désir qui subsistaient encore en elle.

Elle avait oublié de verrouiller la porte.

Elle bondit brusquement sur ses pieds – et prit alors conscience qu’ils étaient nus, ce qui ne la rendait que plus vulnérable. Où diable avait-elle fourré ses chaussures ?

– Qui êtes-vous ? cria-t-elle.

La force de sa propre voix la surprit. Cette voix-là n’appartenait certainement pas à la vieille fille placide qu'elle était aux yeux de tous. Pas plus qu’à la libertine qu’elle était un instant auparavant.

Ses cheveux se dressèrent sur sa tête tandis qu’elle scrutait la pénombre abyssale qui la séparait de ce... voleur ou de cet... assassin.

– Que voulez-vous ?

Des gouttes d’eau lui éclaboussèrent le visage, comme si un énorme animal s’ébrouait près d’elle.

– Que croyez-vous que je veuille ? rétorqua une voix masculine au timbre grave. Madame, au cas vous ne l'auriez pas remarqué, il y a une tempête, dehors. Je cherche un abri.

Il s’était exprimé sur un ton de reproche qui la surprit. Lui coupa le souffle. À son accent, ce n'était pas un gars du coin mais un homme éduqué.

– Je suis parfaitement consciente qu’il y a une tempête, monsieur

– Coally. Robert. Colonel, jeta sèchement la voix désincarnée.

De minuscules points blancs perçaient l’obscurité devant les yeux d'Abigail.

– Vous ne pouvez pas rester ici, colonel Coally. Il y a...

Elle sentit ses joues s’enflammer à l’idée de nommer l'innommable.

– ... un petit réduit, dehors, où vous...

– Madame, je suis trempé. J'ai froid. J'ai faim et je n’ai pas l’intention de passer la nuit dans dans des cabinets. Allumez une bougie avant que l’un de nous deux se blesse.

L’ordre avait été donné sur un ton impérieux. Comme si Abigail avait été un soldat négligeant ses devoirs, où un simple d’esprit.

D’abord stupéfaite, elle se sentit gagnée par la colère.

Elle oublia que le colonel avait fait irruption chez elle. Elle oublia qu’une femme comme elle s’évanouissait face au danger, se soumettait à l’autorité masculine. Une seule chose s’imposa à son esprit : il était hors de question que quiconque vienne lui donner des ordres ici, dans ce cottage qu’elle avait loué pour prendre ses distances avec les contraintes sociales et profiter du précieux mois de liberté qui lui restait avant le renoncement total. Comment cet inconnu osait-il...

Le claquement d’une botte sur le plancher interrompit le crescendo de sa fureur. Le colonel était en train de franchir la distance qui les séparait. Une sorte de raclement lui parvint, comme s’il boitait, ou titubait.

Les militaires avaient la réputation d’être de grands buveurs.

Abigail recula en hâte, heurta la chaise qu'elle venait de quitter et qui tomba sur le sol.

– Veuillez, je vous prie, rester où vous êtes le temps que j'allume la bougie, ordonna-t-elle d'un ton aussi cinglant que celui du colonel. Vous êtes blessé ?

Elle eut droit à un grognement inarticulé en réponse. Suivi d’un éclair de lumière qui permit à Abigail de voir celui qui se prétendait colonel. Il se tenait de l'autre côté de la table, et pas à l’autre bout de la pièce où il aurait du se trouver.

Le premier détail qui la frappa fut la couleur de sa peau, cuivrée, aussi sombre que celle des gentlemen de sa connaissance était pale.

Le second, ses cils démesurément longs qui formaient des ombres sur ses joues, à la flamme de l'allumette qu’il avait approchée de la mèche d’une bougie.

Il lui apparut alors dans sa totalité.

Des gouttes d’eau dégoulinaient de ses cheveux d'un noir de jais. Son visage était entièrement rasé. Il me portait ni les favoris ni la moustache que la mode imposait. Elle remarqua ses mains longues et robustes, aux doigts carrés.

« Et, beaucoup trop gros pour pénétrer une femme à plus d’un à la fois » , se surprit-elle à penser de la façon la plus incongrue.

Le colonel éteignit l’allumette et se redressa abruptement.

Abigail ne pouvait s’empêcher de suivre le moindre de ses mouvements.

Avec son mètre soixante-dix-sept, il y avait peu d'hommes qu’elle ne dépassait pas en taille, mais elle dut lever la tête pour regarder celui-ci, et découvrir que ses yeux avaient la couleur de l’étain.

L'unique pièce du cottage lui parut soudain avoir rétréci.

Elle n'avait jamais vu des yeux aussi durs, totalement dépourvus de compassion, mais néanmoins splendides dans leur masculinité sans défaut.

Il cligna des paupières, et elle crut sentir son regard glacial se poser sur ses lèvres, sa gorge, ses seins...

Elle ne portait ni chemise ni corset, se souvint-elle avec effroi.

Serrant involontairement contre sa poitrine la revue humide et froissée qu’elle n'avait pas lâchée, elle s'aperçut que ce n'étaient pas ses seins que le colonel regardait, mais le titre inscrit sur la couverture : La Perle, journal coquin et voluptueux, n°12, juin 1880.

Elle s’empressa de le cacher derrière son dos.

Simultanément, le colonel pivota vers le lit en métal placé contre le mur de droite, dont le drap et le couverture rabattus étaient une réelle invite.

Abigail sentit un frisson lui parcourir l’échine.

– Que faites-vous ?

Il contourna le lit en boitant et s'approcha de la plus petite des trois malles posées à son pied.

Le sang afflua aux joues d’Abigail avant de s’en retirer tout aussi soudainement. Pour la première fois de sa vie, elle crut qu'elle allait s'évanouir.

Elle se précipita vers le colonel.

– Attendez ! Que...

Trop tard. il avait ouvert la malle, révélant une collection de livres reliés de cuir aux titres éloquents : Les aventures d'un cadre de lit, Histoire d'un godemiché, Contes de l'aube ou Les aventures amoureuses d'une bande d'amies avant le mariage. Ainsi que d’autres exemplaires de La Perle.

Personne n'avait jamais vu sa collection d’ouvrages érotiques.

Non seulement ce colonel violait sa retraite, mais il perçait ses secrets inavouables. La colère prit le pas sur la peur et la honte.

– Je vous ai posé une question, monsieur, et j’attends la réponse ! Que faites-vous ?

Il étudia le contenu de la malle un long moment avant de lever les yeux vers la jeune femme.

L'espace d’une seconde, Abigail sentit la pointe de ses seins durcir sous l’impact de son regard.

Comme si une flamme s’y était brièvement allumée pour s'éteindre aussi vite qu’elle était apparue, et faire place à une froideur inexpressive.

– Je cherche une serviette. Et une couverture.

– Eh bien, ce n’est pas la que vous les trouverez.

Elle jeta la revue qu’elle avait à la main dans la malle et en rabattit le couvercle tout en soutenant le regard de l'étranger, comme pour le mettre au défi d’oser le moindre commentaire sur cette littérature qu’aucune dame digne de ce nom n’était sensée connaitre, et encore moins posséder.

– Il y a une serviette près de la pompe, au coin l'évier. Pourquoi voulez-vous une couverture ?

Elle avait du se tromper en croyant déceler une flamme dans ses yeux gris. Ils étaient aussi durs que l'étain dont ils avaient la couleur.

– Mes vêtements sont trempés, madame... ?

– Mademoiselle.

Abigail hésita à révéler son nom à cet arrogant personnage. Il risquait d'avoir des relations dans la société que fréquentait sa famille.

– Mademoiselle Abigail.

– Mes vêtements sont trempés, mademoiselle Abigail. Je voudrais une couverture afin de couvrir ma nudité quand je me déshabillerai.

Elle en demeura sans voix. Les mots « déshabillerai » et « nudité » résonnaient si fort en elle que durant quelques instants, elle n'entendit plus le bruit de la pluie et du vent.

– Colonel Coally, dit-elle en se redressant. Je veux bien vous offrir un abri, mais je ne vous permettrai pas de... de...

Les yeux gris implacables la fixaient sans ciller.

– Mademoiselle Abigail, vous n’êtes pas en mesure de m’empêcher de faire quoi que ce soit.

Elle se hérissa, se préparant mentalement à lutter – ou à s’enfuir.

Un coup de tonnerre ébranla le cottage, comme pour lui rappeler qu’elle n'avait nulle part où se réfugier, et qu’elle réagissait davantage comme la jeune Laura de La perle que comme la femme mûre qu'elle était, vêtue d’une robe d'un vert éteint, toujours célibataire alors que des fils d’argent apparaissaient déjà dans ses cheveux châtain clair noués en chignon.

De toute façon, qu’elle soit habillée ou nue, il y avait peu de chances pour qu’un homme comme celui-ci songe à profiter d’une femme comme elle.

D’autant qu’il devait être transi.

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