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En tout cas, dans cette foi qui faisait braver à ce prétendu Messie les pouvoirs du monde entier, Longinus avait trouvé une ardeur qui enflammait son zèle. Mais pas son zèle de soldat. Il avait plutôt eu le sentiment d’être rendu à une autre forme de grandeur. Au milieu de la foule hurlante, il s’était même surpris à éprouver de la honte. Honte de se trouver complice par obligation d’une exécution qui lui semblait bien hâtive. Honte d’avoir honte aussi : car lui, Longinus, restait soumis aux ordres de Rome. Il avait failli se précipiter pour aider le supplicié, lorsqu’il était tombé à genoux. Il aurait voulu lui donner à boire, ainsi qu’il le réclamait. Rome ou pas, Temple ou pas, cet homme méritait le respect. Et, bien que cela heurtât vivement ses habitudes, Longinus ne pouvait ignorer le malaise profond que ce spectacle avait fait naître en lui
Afficher en entierC’était un vendredi. Le ciel d’abord se déchira de couleurs ; puis un voile trouble se répandit par tout le firmament. Dès onze heures, les nuages commencèrent à s’amonceler sur le Golgotha. De part et d’autre de la colline, mille personnes s’étaient assemblées pour assister au spectacle. Il dura presque tout le jour
Afficher en entierLe silence sembla prendre possession de toute la vallée. Judith ne perçut plus que le vent, et sa caresse brûlante sur ses joues. Elle avait les lèvres sèches. Le monde était en suspens. Puis, d’un coup, le capitaine donna le signal du départ. Les quarante soldats qui se trouvaient encore là s’animèrent en même temps. Ils montèrent dans leurs véhicules en s’encourageant mutuellement. On entendit vrombir les moteurs, et des volutes de poussière s’élevèrent vers le ciel. Deux militaires la pressaient d’avancer à son tour en lui saisissant les bras et, tandis que le paysage dansait devant elle, Judith hurla dans son portable
Afficher en entierOh mon Dieu, je crois que c’est bien elle. Un chapeau sur la tête, le front suant, fasciné par l’endroit dans lequel il se trouvait, Enrico Josi, directeur de l’Institut d’archéologie du Vatican, continuait de prendre des notes sur son petit carnet. Incroyable… C’est incroyable ! se disait-il. Il essuyait de temps à autre ses paumes moites sur sa chemise beige. Il régnait ici une chaleur étouffante
Afficher en entierOn déclencha le feu des expertises et des contre-expertises, jusqu’à ce que le doute ne fût plus permis. On décida alors de rendre publique l’une des plus extraordinaires découvertes archéologiques de l’Histoire. Là, sous les fondations de l’antique basilique de Constantin, on avait bel et bien retrouvé le tombeau de l’apôtre Pierre
Afficher en entierEn relisant le message de Dino, Judith fut saisie d’une bouffée d’inquiétude. Qu’avait-il bien pu se passer à Meggido ? Elle jeta un oeil vers son sac abandonné à côté d’elle, sur un banc. Elle s’assit, essayant de dominer sa nervosité, et en sortit les documents à l’origine de toute cette affaire. Seule sous les voûtes, dans le plus grand silence, elle regarda une dernière fois les fresques de la basilique… puis elle se replongea dans son dossier, faisant appel à toute sa concentration
Afficher en entierIl était loin le temps où, simple étudiante en histoire de l’art, elle hésitait à s’engager dans le secret d’une austère vie conventuelle, ou à poursuivre dans la voie d’un professorat en Sorbonne, pour lequel elle n’avait aucune vocation ! Judith avait mûri. Physiquement, aussi, elle avait changé. Ses cheveux blonds étaient coiffés plus court.
Afficher en entierQuelque temps plus tard, Longinus déserta l’armée romaine. Il emporta la Lance. Lorsqu’il apprit ce que l’on disait à Jérusalem – que le Christ était sorti du tombeau – cela ne fit que renforcer sa conviction : il ne s’était pas trompé. La Lance était désormais sacrée. Elle ne pouvait tomber en de mauvaises mains. Elle devait être offerte à Dieu. Ainsi mit-il à exécution son projet de la dissimuler dans les profondeurs d’une chapelle consacrée, en un endroit proche de celui où le Nazaréen avait grandi
Afficher en entier— Il était mort ! s’écria-t-il, tout seul, et il craignit un instant d’être entendu par ceux qui se trouvaient encore là ; mais pas un ne le regarda, ni ne bougea
Afficher en entierC’était un vendredi. Le ciel d’abord se déchira de couleurs ; puis un voile trouble se répandit par tout le firmament. Dès onze heures, les nuages commencèrent à s’amonceler sur le Golgotha. De part et d’autre de la colline, mille personnes s’étaient assemblées pour assister au spectacle. Il dura presque tout le jour. Maintenant s’achevaient les heures épouvantables. Un piton de six mètres couronnait le tertre. Sur cette croix qui semblait déchirer le crépuscule, minuscule sous la voûte sombre, morne flèche pourtant si acérée, Il était là, la tête baissée et les bras écartés. Ses jambes, collées l’une à l’autre, décrivaient un angle bizarre
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