Extraits

Ma mâchoire se contracte et me fait trembler de colère. La main dans le dos, une sphère d'électricité pas plus grosse qu'une boule de billard se forme dans ma paume. Je fixe Mortayant d'un regard furibond puis entre deux inspirations, je lâche d'une voix menaçante :

— Va-t'en.

— À ta façon, tu es une meurtrière. C'est de famille, nous avons ça dans le sang. Tu ne peux y échapper...

— C'était trop demandé d'être discret ! Même des éléphants roses auraient mieux su passer inaperçus.

Keyna continue de nous accabler de reproches, ne manquant pas de mettre en évidence notre incapacité de fuir sans réveiller un ours en hibernation.

Je lui attrape ses mains qui cessent aussitôt tout mouvement.

— Tu me prends pour un prunier. T'es malade ou quoi ?

— Malade, moi ? (Il me fixe d'un air hystérique.) Tu t'es endormie en pleine fusillade ! Lequel de nous deux est le plus malade ?!

Je soupire d'un ton las.

— Vous les Gardacks vous avez tendance à prendre un peu trop vos rêves pour la réalité. Cela dit, votre rapidité cérébrale étant à l'image d'un escargot en course de formule un, je vais faire l'effort de répéter pour la millième fois ma réponse.