Extraits

Ils roulèrent sur leurs côtés, s’échangeant toujours des baisers, lesquels se transformèrent bientôt en doux picotements et des joues se frottant l’une contre l’autre. C’était tellement doux, tellement parfait, tout ce que Justin avait toujours voulu et qu’il n’avait jamais trouvé avec les autres hommes qu’il avait fréquentés. Mais peut-être était-ce parce qu’aucun d’eux n’avait été Sean ? Il avait une profonde confiance en son ami, avec cette sorte de certitude que quelqu’un était de votre côté, peu importait ce qui se passerait.

Sean se réveilla, ouvrant les yeux dans une totale obscurité. Désorienté, il resta immobile, un instant, essayant de se rappeler où il était. Il avait dormi dans tellement d’endroits différents durant les derniers mois, que la pensée familière qui lui venait à l’esprit à chaque fois était, Où suis-je, putain ? Il était au chaud, enfoui sous des couvertures. C’était nouveau. L’air qui effleurait son visage était frais, rien de comparable à la chaleur humide et tropicale dont il avait l’habitude. Les dernières vingt-quatre heures défilèrent dans sa tête : les aéroports et les files d’attente, treize heures de vol horribles, plus d’aéroports, plus de files d’attente, suivi de l’enfer pour se déplacer à Londres. Le métro durant l’heure de pointe avec un grand sac à dos. Puis l’arrivée à l’appartement de Justin, une oasis de calme, après la folie du voyage. C’était bon de le revoir. Sean sourit dans la pénombre en se remémorant l’accueil de son meilleur ami, la nuit dernière, et la manière facile dont ils avaient repris leur amitié, c’était comme enfiler de vieilles chaussures confortables. Il n’avait pas réalisé combien Justin lui avait manqué jusqu’à ce qu’il le revoie. Bien éveillé maintenant, Sean se redressa et s’assit. Il n’avait aucune idée de l’heure qu’il était. Où avait-il mis son maudit téléphone, la veille ? La batterie était probablement morte, de toute façon. Il jeta un coup d’œil à l’heure affichée par le décodeur de la télévision. Deux heures sept.