Extraits

- J'aimerais que Lucie soit avec nous, soupira Erik. Je l'entends d'ici : "Dites donc, vous n'êtes pas très gentils."

Tout le monde se tut. Il rougit, comme s'il n'avait réalisé qu'après coup ce qu'il avait sorti. Je souris et posai la tête sur son épaule.

- Tu as raison. Elle nous gronderait comme si on était des gosses.

- Et ensuite, enchaîna Damien, elle ferait du pop corn et nous forcerait à partager équitablement.

- J'aimais bien sa façon de maltraiter la langue, dit Shaunee.

- Ses expressions du terroir, compléta Erin.

Nous avons tous souri, et une sensation de chaleur m'est montée dans la poitrine. C'est comme ça que nous nous rappellerions toujours Lucie, avec des sourires et beaucoup d'amour.

-Eh bien, reprit-il, je suis là pour t'aider à gérer ce stress.

Il plaisantait ou quoi? A sa simple vue, je perdais tous mes moyens. Moi, détendue à proximité de Loren Blake ? Dans mes rêves à la rigueur...

- S'il t'appelle Desdémone,

susurra-t-elle d'une voix qui, dans une autre bouche, aurait pu paraître amicale,

je te conseille la plus grande prudence.

Au moindre doute sur ta fidélité, il t'étranglera dans ton lit.

Mais ça ne te viendrait pas à l'idée de le tromper, n'est-ce pas ?

Eveil d'une reine

Encore une chrysalide

Se déploira-t-elle?

Le seul à être encore humain ici, c’est Heath !

— Mais n’allez pas croire que je vous tiens rigueur de votre non-humanité, les gars, dit-il.

— Heath, soupirai-je. Le mot « non-humanité » n’existe pas. On dit inhumanité.

— Je sais, Zo, je ne suis pas stupide. J’ai juste inventé un mot.

Il récita ce poème en me regardant droit dans les yeux. Sa voix, d'ordinaire si maîtrisée, si parfaite, était devenue rauque, comme s'il avait du mal à parler. Mon sang s'enflamma. Les cuisses se mirent à me picoter; ma respiration se fit laborieuse. "S'l m'embrasse, je risque d'exploser."

Spoiler(cliquez pour révéler)-je reviendrai te chercher,Lucie

Je fermai les yeux et entrepris de compter les moutons, une méthode infaillible, paraît-il. J'imaginai un champ rempli de jolis moutons blancs et frisés, que je fis sauter un à un par-dessus une barrière. Au mouton n°56, les chiffres commencèrent à se brouiller et je sombrai dans un rêve agité, où les animaux portaient le maillot rouge et blanc des joueurs d'Union. Une bergère leur faisait franchir la barrière (qui ressemblait désormais à une mini-cage de buts).

Elle se redressa et passa la main dans ses cheveux parfaits qui, j'en étaient sûre, n'auraient jamais osé se décoiffer.

L'obscurité n'est pas toujours synonyme de mal, tout comme la lumière n'apporte pas toujours le bien.