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Johnny a trouvé un mystérieux manuscrit à la mort d'un vieil homme aveugle. Il décide de le mettre en forme et de l'annoter de façon très personnelle. Le texte se présente comme un essai sur un film, le Navidson Record, réalisé par Will Navidson, un photoreporter, lauréat du prix Pulitzer. Will, qui vient d'emménager avec sa famille dans une maison en Virginie, filme son installation, réalisant une sorte de «home movie». Tout s'annonce bien jusqu'à ce qu'il découvre une pièce qui n'existait pas. Passé l'étonnement, il se rend à une évidence troublante : la maison est plus grande à l'intérieur qu'à l'extérieur. Navidson tente d'explorer les lieux mais, après avoir manqué se perdre, il engage des explorateurs professionnels. L'horreur commence alors. Aussi bien pour les membres de l'expédition que pour le lecteur - lui-même égaré dans le dédale des notes qui envahissent les pages comme un lierre maléfique.Que cache la maison ? Quel est ce grondement qu'elle émet de temps en temps ? Pourquoi Johnny a-t-il ces cicatrices ? Pourquoi le manuscrit de Zampanó semble-t-il le rendre fou ?À la fois jeu de piste, récit fantastique, dérive personnelle, essai faussement académique, La Maison des feuilles a pour effet de changer progressivement le lecteur en apprenti sorcier, monteur de salle obscure, détective amateur, spectateur. Une lecture littéralement habitée.
Il est impossible de se souvenir de l'obscurité. Voila pourquoi les spéléologues désirent retourner dans ces profondeurs invisibles d'ou ils reviennent à peine. C'est une accoutumance. Personne n'est jamais satisfait. L'obscurité ne satisfait jamais. Surtout si elle emporte avec elle quelque chose, ce qu'elle fait presque à chaque fois.
Proprement extraordinaire, pour peu que la créativité et l'expérimentation ne vous fasse pas peur. Ce livre "sort des pages", au sens strict.
Une prouesse technique qui balade le lecteur en tous sens, et le laisse égaré, lui aussi, dans le dédale de cette maison, et des multiples histoires qui s'y rattachent en satellite.
Une expérience sensorielle sans précédent en littérature. (Enfin!)
A vrai dire, la maison des feuilles m'a mise dans un état étrange x)
Ce bouquin est déjanté. Vraiment! Il est à couper le souffle, il est si spécial, si original!
On suit 3 histoires en même temps, entrecoupée à n'importe quel moment, avec des notes qui n'en finissent pas. Il y a des références à tout bout de champs(fausses je pense, en fait, je n'en sais rien!).
Le Navidson Record, un vrai film ? Probablement oui ! Ou pas..
En tout cas, ça m'a retourné l'esprit. Je n'ai JAMAIS lu un livre pareil.
Certes à certain moment il peut paraître long (la version de poche fait mal aux yeux en raison de la police assez petite) mais quand la typographie se met a changer, que l'histoire devient complètement folle, on oublie ses suspicions du début et on termine fissa le bouquin!
Oui, ce commentaire n'est pas structuré, il va dans tous les sens, mais il est l'image du livre.
Je ne peux rien ajouter de plus, il faut le lire pour trouver ses sensations qui m'emparent... C'est vraiment un univers à part qui vaut le coup d'être découvert.
Livre très dense à lire. Parfois, il était même compliqué de s'y retrouver.
Entre l'histoire de la maison et son couloir sombre qui ne mène nul part et qui change continuellement et celle du narrateur, il faut bien prendre son temps.
La Maison des feuilles" (titre original : "House of Leaves") est un roman de l'auteur américain Mark Z. Danielewski publié pour la première fois en 2000 .
Ce véritable OVNI littéraire se distingue sur le fond, la structure de son récit.. mais aussi sur la forme , sa mise en page étant unique…
ce livre est souvent décrit comme une œuvre de littérature fantastique experimentale
Parlons d abord du fond :
Résumé
Le roman suit trois récits entremêlés. Le personnage principal, Johnny Errant jeune paumé trop défoncé, découvre un manuscrit écrit par un certain Zampanò, un vieil érudit aveugle récemment décédé. Ce manuscrit est un essai sur un film documentaire fictif intitulé "Le Navidson Record". On y suit l aménagement de la famille Navidson dans une nouvelle maison en Virgini. Petit a petit ils découvrent que leur maison est étrange, puis inquiétante et enfin dangereuse… Petit à petit le vieil aveugle devient étrange, effrayé, petit a petit Johnny sombre dans la terreur et dans la folie tous sont obsédés par la maison.
Ce livre est réputé pour sa mise en page unique. Il utilise différentes polices de caractères (une pour chaque récit), des notes de bas de page,certains mots sont en couleur , certaines pages n affichant qu une ou deux phases , certaines demandent de tourner le livre pour être déchiffrées….. Sa structure complexe et innovante fait de cet œuvre une expérience de lecture immersive et souvent déstabilisant, mais cette complexité n est jamais gratuite,la forme appuyant toujours le propos .
C’est puissant innovant ….mais ce livre demande beaucoup à son lecteur.
Celui-ci doit tout comme les protagonistes résister au vertige, accepter d’être perdu, accepter la peur et linconnu ,lutter résister pour percer le mystére.
Rien n’est donné , mais c’est tellement bien , on est comme Navidson emportés par l’aventure et la curiosité, nous aussi on veut savoir ce qu’il se passe a Ash tree lane.
. C est l histoire d un jeune gars paumé, trop défoncés.qui tombe sur une malle contenant un essai sur un film que tourna un photographe connu sur son emménagement dans une maison un peu speciale.
Parlons de cette maison illogique intrigrante puis derangeante et obsédante puis effrayante ,elle absorbé,efface ttous out et finira par tuer....comme un trou dans l espace et le temps.
Ils seront tous le jeune homme le vieil écrivain et le photographe obsédés et détruits par LA MAiSON
Un livre fou unique inégalable
. C est l histoire d un jeune gars paumé, trop défoncés.qui tombe sur une malle contenant un essai sur un film que tourna un photographe connu sur son emménagement dans une maison un peu speciale.
Parlons de cette maison illogique intrigrante puis derangeante et obsédante puis effrayante ,elle absorbé,efface ttous out et finira par tuer....comme un trou dans l espace et le temps.
Ils seront tous le jeune homme le vieil écrivain et le photographe obsédés et détruits par LA MAiSON
Incroyable de bout en bout. Il faut être accroché et déterminé pour atteindre la fin tant de livre est agencé de manière particulière, aussi bien dans les écrits Spoiler(cliquez pour révéler)de par les notes de bas de page qui durent sur l'équivalent de plusieurs chapitres que dans la mise en page qui, je pense n'a jamais été faite et ne sera plus jamais reproduite, du moins pas aussi bien.
L'histoire est captivante et très particulière, mais laisse une note douce amère car il reste tout de même beaucoup de mystères, mais ça permet de laisser place à notre imagination alors c'est tout aussi bien.
Bref, je m'en souviendrais longtemps et vous aussi si vous décidez de vous lancer.
Cela faisait quelques années déjà que ce livre m’intriguait, sans que je ne passe le pas. Et puis je l’ai un jour trouvé en bibliothèque, et je n’ai pas hésité une seconde à l’emprunter, et j’ai bien fait !
La 𝕞𝕒𝕚𝕤𝕠𝕟 des feuilles est définitivement complètement à part de ce que j’ai pu lire jusqu’ici. Déjà, j’ai complètement adoré l’ambiance qui joue sur les codes du mystère et de l’étrange. Si vous aimez le contenu de Feldup (qui avait justement parlé de ce roman dans une vidéo), vous allez très certainement apprécier l’univers de ce bouquin.
C’est énigmatique, parfois presque inquiétant, par moment comme un labyrinthe où se terrerait des monstres sortant de notre imagination. Une roman qui pourrait être oppressant ou frissonnant pour certain.es lecteurices. Et j’ai adoré, fascinée par l’ambiance et ce qui se tramait.
Concernant ce qui fait sa singularité, c’est cette mise en page incroyable qui joue sur les emplacements du texte, les sauts de ligne, les notes en bas de page et bien d’autres pour s’accorder avec les passages qu’on est en train de lire.
Ainsi, la multiplicité des notes de bas de page et de leurs emplacements et orientations apportent la confusion que vivent les personnages durant l’un des chapitres; le texte de plus en plus enserré par des marges de plus en plus larges souligne l’avancée d’un des personnages dans un couloir de plus en plus étroit; et c’est là qu’un infime exemple des procédés utilisés, vraiment efficaces à mon sens, et que je ne spoilerai pas.
De même, les documents en fin de roman participent à construire l’univers autour de ce Navidson Record, jouant sur différents formats, jouant sur nos questions.
Côté personnages, on se pose justement plein de questions sur elleux, sur ce qu’iels sont, sur leur passé, si certaines choses relèvent de la réalité ou de leur imagination. Notamment sur Johnny qui tient un discours de plus en plus confus et insensé, et on ne sait alors plus ce qu’on doit comprendre de ce qu’il vit.
On a envie de savoir jusqu’où cela va nous mener, ce que ce fameux Navidson Record va offrir à la minute, à la page suivante.
Une fois arrivé.e à la fin, on ne sait pas même comment tout interpréter, on a envie de savoir ce que chaque élément cache, la signification de chaque passage, et on pourrait passer des jours et des jours à chercher des interprétations (je n’y ai passé que peu de temps, mais le forum dédié est une source immense d’hypothèses et théories en tout genre sur l’oeuvre). Finalement, je ne suis pas certaine qu’il faille forcément tirer un sens de chaque mot, chaque phrase ou chaque particularité de l’oeuvre, pour en apprécier l’ensemble.
Alors oui, La 𝕞𝕒𝕚𝕤𝕠𝕟 des feuilles ne plaira définitivement pas à tout le monde, il faut parfois s’accrocher et c’est vraiment un roman particulier. Mais personnellement, j’ai adoré me plonger dans cet univers, dans cette ambiance, et je ne regrette pas un instant d’avoir pris plus de temps que d’habitude pour lire un livre, d’avoir savouré le roman de Mark Z. Danielewski qui a certainement encore tout un pan à me faire découvrir lors d’une éventuelle relecture !
Livre labyrinthique, parfois horreur, parfois absurde, souvent frustrant et difficile, La Maison des feuilles est une expérience nouvelle pour moi.
Par beaucoup d'aspects j'ai été séduite : message à décoder, mise en abime des thèmes abordés grâce à la mise en page audacieuse, trois histoires en une... j'ai eu l'impression de retomber en enfance et de retrouver le peu de distinction que je faisais entre un jouet et un livre et ce dans le meilleur sens du terme ! J'avais souvent hâte de voir de quelle nouvelle manière on allait me faire réfléchir pour découvrir la suite de l'histoire.
Et pourtant, parfois le livre est alambiqué juste pour être alambiqué et se maintenir à la hauteur des autres chapitres. cela dessert même l'histoire, m'a sortie plus d'une fois d'une situation à suspens ou franchement angoissante pour me reprendre dans le filet fastidieux de l'objet et donc ça a créé une distance malvenue entre moi en tant que lectrice et l'horreur présente dans l'histoire.
Au final, j'en ressors avec une envie de découvrir plus avant ce qu'on appelle la littérature ergodique, pour retrouver ce plaisir ludique autour d'un livre, avec de nouveaux chapitres coup de coeur et pourtant une sensation d'être passée à côté d'un récit qui aurait pu être autrement plus effrayant que ça.
Par où commencer... Comment parler ce livre qui pour moi ne peut être décrit avec de simples mots...
"La Maison des Feuilles" est une réelle œuvre d'art. L'écriture, la mise en page, la narration, tout a été pensé intelligemment et rien n'a été fait au hasard. C'est un livre d'une immense complexité, qui m'a complètement dépassé et qui dépasse probablement tous ses lecteurs. Quelle que soit l'idée que vous vous en êtes fait, vous n'êtes pas prêt à cette lecture qui va vous bouleverser.
Il ne faut pas s'attendre, en lisant ce roman, à entrer immédiatement dans l'histoire, et encore moins à la comprendre. C'est seulement au bout d'une centaine de pages que j'ai réellement commencé à me plonger dans le récit. Deux narrations principales s'entremêlent et rendent le l'histoire difficile à suivre. Ajoutez à cela les centaines de notes de bas de pages, les passages codés, censurés et j'en passe, et on a l'impression que le roman est fait pour nous dégoûter, nous décourager de lire. Pourtant, persévérer en vaut la peine. Les personnages sont très bien développés et d'une très grande complexité ; en faisant un effort de lecture suffisant il est possible de comprendre leur origine et leur passé. Le scénario en lui-même est évidemment exceptionnel, un coup de maître de la part de Mark Z. Danielewski qui a su allier horreur et fantastique à la perfection pour donner une expérience de lecture unique à ses lecteurs. Je ne suis pas certaine de revivre une tel voyage dans les ténèbres. J'ai trouvé univers de "La Maison des Feuilles" fascinant, d'une beauté et d'un effroi sans égal. Cela a été un plaisir de le découvrir dans son entièreté, et d'en décoder (littéralement) les secrets.
"La Maison des Feuilles" est un roman à lire une fois dans sa vie. À ceux qui le liront, je vous conseille de ne pas aller chercher de théories concernant le récit et les personnages sur Internet avant d'avoir fini le livre : faites vous votre propre avis dessus, pensez par vous même ; l'important est la signification personnelle que vous lui donnerez. Et ne pensez pas que venir à bout des quelques huit cents pages du bouquin va être facile : il faut beaucoup de temps et beaucoup de concentration pour terminer cette œuvre. Mais je pense personnellement qu'elle le mérite amplement. L'histoire de cette maison et de la famille Navidson va probablement m'habiter encore longtemps, et m'a marquée à jamais.
Je viens d'achever le nouveau livre phénomène de la maison d'édition Toussaint Louverture, un roman qui fait l'objet d'un culte grandissant auprès des lecteurs. Vous trouverez même sur Internet de nombreux forums de discussion et d'échange consacrés à ce livre, en raison de la complexité et de l'ambiguïté du texte.
Pour la petite anecdote, ma curiosité était déjà piquée avant sa publication. Lorsque je l'ai aperçu en librairie, mis en valeur sur un présentoir, je l'ai pris dans mes mains en étant convaincue de l'acheter. Mais en le feuilletant, sa lourdeur et sa complexité apparente m'ont impressionnée et je l'ai reposé. Et puis, lorsque plusieurs ami.es babéliotes ont voulu se lancer dans cette expérience littéraire en lecture partagée, je me suis jointe à eux.
Ma lecture s'est apparentée à une plongée en eau trouble : au départ enthousiasmée par ce roman atypique, je me suis aussi retrouvée plusieurs fois seule, perdue dans l'obscurité sinueuse de ces couloirs labyrinthiques, ne sachant plus si je devais continuer, rebrousser chemin ou abandonner.
« C'est comme s'il y avait autre chose, une chose au-delà de tout ça, une histoire plus vaste en train de se profiler dans le crépuscule, et que pour une raison inconnue je suis incapable de voir. »
En sortant de cette maison, je suis partagée entre plusieurs ressentis : j'ai conscience d'avoir vécu une expérience de lecture rare, mais l'intrigue est si complexe que je ressors avec plus de questions que de réponses.
*
Alors de quoi parle vraiment ce livre-phénomène ?
La famille Navidson emménage dans une vieille maison datant de 1720 et remarque rapidement qu'elle est plus grande à l'intérieur qu'à l'extérieur et que ses caractéristiques physiques changent, laissant apparaître une nouvelle porte et un couloir obscur et glacial qui s'enfonce dans les ténèbres sous la maison.
Le mari, Will, photographe célèbre lauréat du prix Pulitzer, décide alors d'installer des caméras dans toute la maison afin de réaliser un film documentaire, à la manière du "Projet Blair Witch".
En marge de cette histoire, nous suivons un autre récit, celui de Johnny, un jeune drogué qui emménage dans l'appartement d'un vieil homme décédé depuis peu. Celui-ci a laissé dans une malle un manuscrit fait de fragments de feuilles de papier que Johnny décide de remettre bout à bout.
*
Ces deux récits se déploient sur deux fils narratifs parallèles, mais semblent se répondre, comme un écho. Cette trame est d'apparence assez simple, mais c'est sans compter un pêle-mêle de notes de bas de page, de digressions, de fausses références, de renvois à des annexes de plusieurs dizaines de pages en fin de livre, de poèmes, de dessins, de citations, de photos, de textes codés, de détails superflus au milieu d'autres essentiels, et d'histoires secondaires qui mènent à des impasses ou pas !
Mark Z. Danielewski s'amuse également à jouer sur les mots, à glisser de nombreuses références littéraires, historiques, mythologiques ou cinématographiques. Ainsi, j'ai vu des clins d'oeil à « Alice aux pays des Merveilles » ou à « Alice de l'autre côté du miroir ». L'ambiance rappelle aussi la série télévisée "American Horror Story ». L'auteur s'appuie également sur le récit de Jonas et de la Baleine, sur celui du labyrinthe du minotaure. Il évoque encore la boîte de Pandore pour n'en citer que quelques-unes.
Et là vous commencez à saisir toute la complexité de ce récit qui surprend par ces différents niveaux de lecture.
L'idée sous-jacente de l'intrigue est brillante, mais rien n'est jamais expliqué, ni finalisé. La maison est un labyrinthe où tout est à double sens : cette maison des feuilles en perpétuelle mutation est comme un miroir qui renvoie une image déformée. Les interprétations sont donc multiples et dépendront de la perception de chacun.
La narration place ainsi le lecteur en position où il doit lui aussi choisir son propre chemin pour évoluer dans le tunnel et trouver la sortie. Bien sûr, vu l'ampleur du défi, le doute s'installe dans notre esprit. On se demande si on ne fait pas fausse route, même si l'histoire nous rappelle parfois d'autres romans déjà lus.
« [C]eux qui explorent le labyrinthe, et dont le champ de vision est restreint et fragmenté, sont désorientés, tandis que ceux qui contemplent le labyrinthe, que ce soit en le surplombant ou l'étudiant sur plan, sont émerveillés par sa complexité. Ce qu'on voit dépend de l'endroit où l'on se trouve, ce qui fait que, dans le même temps, les labyrinthes sont simples (il n'existe qu'une seule structure physique) et doubles : ils incorporent simultanément l'ordre et le désordre, la clarté la confusion, l'unité et la multiplicité, l'art et le chaos. Ils peuvent être perçus comme un chemin (un passage linéaire mais détourné vers un but) ou comme un motif (un dessin absolument symétrique)... Notre perception des labyrinthes est ainsi intrinsèquement instable : changez de perspective et le labyrinthe semblera changer. »
*
Une maison, rien de plus banal.
Et pourtant, l'auteur a réussi l'exploit de me la rendre mystérieuse, intrigante et menaçante. Sa forme mouvante et impénétrable, ses murs qui se construisent et se déconstruisent, les grondements qui jaillissent de ses profondeurs ont piqué ma curiosité. Cette maison m'a semblée vivante, avalant ceux qui osent s'y aventurer, les dévorant de l'intérieur jusqu'à les digérer.
Mais, autant l'histoire des Navidson m'a fascinée, autant je suis restée très distante de celle de Johnny Truant : je suis malheureusement restée indifférente aux émotions de ce jeune homme dont la vie tourne inlassablement autour de ses conquêtes féminines, de sa sexualité, de ses angoisses remontant à la petite enfance et de son travail dans un salon de tatouage. Je n'évoquerai même pas sa façon d'évoquer les femmes. Indifférente au récit de Johnny pour lequel je n'ai eu que peu d'empathie, j'ai décroché lorsque je m'éloignais trop longtemps du récit des Navidson.
*
Et puis, il y a beaucoup de choses à dire sur l'objet-livre. Il est vraiment très lourd. En ouvrant le livre, on découvre un texte qui se lit à l'endroit et à l'envers, en diagonale et puis, on ne sait plus trop comment le lire. On le tourne et le retourne, c'est original, voire amusant.
*
« La maison des feuilles » est sans aucun doute une expérience de lecture unique, mais ce livre n'est pas facile à lire. J'ai été contente de participer à cette expérience littéraire. L'objet-livre, sa mise en page, l'originalité de son thème, son incroyable complexité et ses multiples significations valent le détour.
J'aurais aimé avoir un coup de coeur. Cela n'en est pas un, mais j'ai passé un bon moment. Je garde toutefois cette impression d'une lecture inachevée et je ressens une sorte de frustration de ne pas avoir réussi à percer tous les mystères de cette maison.
Pourtant, cette lecture maintenant terminée, je ressens que cette maison continue à m'habiter, preuve que ce roman est vraiment prenant. Je repense aux idées, aux théories qu'elle soulève et au final, me reste cette question : qu'est ce qui était réel et qu'est-ce qui n'était qu'illusion ?
Résumé
Johnny a trouvé un mystérieux manuscrit à la mort d'un vieil homme aveugle. Il décide de le mettre en forme et de l'annoter de façon très personnelle. Le texte se présente comme un essai sur un film, le Navidson Record, réalisé par Will Navidson, un photoreporter, lauréat du prix Pulitzer. Will, qui vient d'emménager avec sa famille dans une maison en Virginie, filme son installation, réalisant une sorte de «home movie». Tout s'annonce bien jusqu'à ce qu'il découvre une pièce qui n'existait pas. Passé l'étonnement, il se rend à une évidence troublante : la maison est plus grande à l'intérieur qu'à l'extérieur. Navidson tente d'explorer les lieux mais, après avoir manqué se perdre, il engage des explorateurs professionnels. L'horreur commence alors. Aussi bien pour les membres de l'expédition que pour le lecteur - lui-même égaré dans le dédale des notes qui envahissent les pages comme un lierre maléfique.Que cache la maison ? Quel est ce grondement qu'elle émet de temps en temps ? Pourquoi Johnny a-t-il ces cicatrices ? Pourquoi le manuscrit de Zampanó semble-t-il le rendre fou ?À la fois jeu de piste, récit fantastique, dérive personnelle, essai faussement académique, La Maison des feuilles a pour effet de changer progressivement le lecteur en apprenti sorcier, monteur de salle obscure, détective amateur, spectateur. Une lecture littéralement habitée.
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