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** Extrait offert par Helen Bianchin **

1.

Gianna quitta son immeuble et parcourut la courte distance qui la séparait du front de mer de Main Beach. C’était la marée montante, et les vagues du Pacifique venaient lécher le sable blond. Pas un nuage ne troublait le ciel d’un bleu serein, et le soleil printanier promettait une belle journée.

C’était bon de changer d’habitudes ! Pourtant, la jeune femme n’aurait su dire pour quelle raison elle avait choisi de faire un jogging sur la plage ce matin-là, au lieu de sa séance habituelle à la salle de gym. La nouvelle phase de la lune, peut-être ? Ou un sommeil peuplé de rêves troublants ?

Quoi qu’il en soit, elle avait eu envie d’être au grand air. Et rien de tel que quarante minutes d’exercice pour chasser les démons de la nuit et entamer une nouvelle journée de travail.

Bellissima, la boutique d’articles de luxe qu’elle tenait dans l’un des quartiers en vogue de Gold Coast, au sud de Brisbane, avait acquis une bonne renommée. Son offre, composée d’articles importés et de marchandises locales, plaisait beaucoup. Bougies parfumées, savonnerie, bibelots de verre décoratifs et statuettes d’ébène ou d’argent attiraient l’œil de la clientèle, tout comme le linge brodé ou les cartes postales d’artistes.

L’occasion d’acheter cette boutique s’était présentée après qu’elle eut assuré la direction du magasin pendant une absence prolongée de sa patronne. Deux ans plus tard, grâce à un concept innovant et à la réalisation de deux catalogues par an, son entreprise affichait des profits honorables.

Oui, elle avait réussi dans la vie, pensa Gianna en se mettant à courir sur le sable. Propriétaire, à vingt-huit ans, d’une affaire florissante et d’un appartement dans un quartier résidentiel, elle s’était forgé une existence agréable. Que de chemin elle avait parcouru depuis l’échec de son bref mariage avec Juan Velez-Saldaña, un riche Espagnol, rencontré quatre ans plus tôt pendant des vacances à Madrid ! Un trentenaire séduisant, viril… et dangereux pour l’équilibre de n’importe quelle femme. Aucune ne pouvait lui résister. Pour sa part, un seul regard avait suffi pour qu’elle lui tombe dans les bras et s’abandonne à la plus folle des passions.

Enfin, pas tout à fait. Elle avait lutté, au début, contre lui et contre elle-même, se remémora-t-elle en frissonnant malgré l’air tiède de la plage. Plus qu’une simple attirance physique, ils avaient partagé une intimité folle, explosive, primitive. Six mois de bonheur intense, durant lesquels ils supportaient mal d’être séparés l’un de l’autre un seul instant. A cette époque, Juan prenait tous les avions pour la rejoindre, et elle profitait de chaque journée disponible pour le voir. Jusqu’au moment où elle avait accepté d’emménager dans son luxueux appartement de Madrid. Alors avait commencé pour elle une vie de rêve…

Mais il avait fallu qu’elle commette une étourderie ; un changement de fuseau horaire, pendant un vol qui la ramenait à Sydney pour le mariage de son frère Ben, lui avait fait oublier de prendre sa pilule… Le test de grossesse qu’elle avait effectué par la suite s’était révélé positif. Gianna se souvenait de l’avoir renouvelé trois fois, afin de s’assurer qu’il n’y avait pas de doute possible. Ensuite, pendant des jours, elle avait été rongée d’angoisse, avant de se décider à avertir Juan.

Il avait accueilli cette nouvelle avec un calme étonnant. Mais son attitude avait été plus détachée encore quand il avait annoncé la solution : le mariage.

— Pourquoi nous marier ? avait demandé Gianna spontanément.

Malheureusement, la réponse n’avait pas été la déclaration d’amour espérée.

— Parce qu’il est inconcevable qu’un enfant dont je suis le père naisse hors mariage !

Gianna se sentait incapable d’envisager une telle union, et plus encore de renoncer à être mère. Restait la possibilité de retourner en Australie et d’élever seule son enfant. Elle pouvait aussi entamer une bataille juridique pour obtenir le droit de garde — un procès que Juan gagnerait forcément ?

Elle avait fini par se rendre à l’évidence, et la joie de la mère de Juan, qui lui avait donné sa bénédiction, avait achevé de la convaincre. Un enfant méritait d’avoir un père, une famille. Cet argument avait trouvé une résonance douloureuse dans son histoire personnelle, reconnut Gianna, dont la mère s’était tuée dans un accident quelques années plus tôt. Son père, lui, s’était remarié très vite et vivait désormais à Paris.

Quant à Juan, ce n’était pas comme s’il n’avait eu aucun sentiment pour elle. Et, même si ce n’était pas de l’amour, il ne fallait pas désespérer, n’est-ce pas ? L’avenir leur réservait peut-être de bonnes surprises. Avec le recul, ces réflexions lui semblaient bien amères, car sept semaines après être devenue Gianna Velez-Saldaña, elle avait perdu leur bébé…

Dans ces moments douloureux, elle avait eu désespérément besoin de Juan, de son soutien. La nuit, elle restait éveillée, attendant qu’il l’attire dans ses bras et la serre contre lui. En vain… Le désespoir, le chagrin, avaient peu à peu miné leur relation. Et les paroles aigres-douces de Sierra, une ex-maîtresse de Juan, n’avaient rien arrangé. Celle-ci avait glissé d’un ton mielleux qu’il aurait été plus prudent d’attendre que la grossesse soit plus avancée avant de se ruer vers l’autel…

A partir de là, leur vie de couple s’était rapidement dégradée. Juan passait plus de temps à son bureau et dans des réunions, ne rentrant qu’après dîner ou même plus tard. Les échanges entre eux s’étaient réduits au strict minimum, tandis qu’en public ils s’efforçaient de sauver les apparences.

Tout s’était effondré un soir, quand Gianna avait appelé son mari à son hôtel, alors qu’il se trouvait en voyage d’affaires en Argentine. C’était Sierra qui avait répondu, susurrant avec un plaisir évident :

— Ce n’est pas… le bon moment. Rappelez plus tard, voulez-vous ?

Et, comme si l’allusion n’était pas suffisamment claire, elle avait ajouté avant de raccrocher :

— Juan a rempli le Jacuzzi. Ai-je besoin de vous dire que je vais le rejoindre ?

Sous le choc, Gianna, une fois sa fureur passée, avait cédé à une violente crise de larmes. Plus tard, elle avait fait ses valises et appelé un taxi pour se faire conduire à l’aéroport où elle avait pris le premier avion pour l’Australie…

***

Tout cela appartenait désormais au passé, se fustigea-t-elle en longeant la plage vers le sud. Elle avait repris avec succès sa vie en main. Au lieu de retourner à Sydney, la ville où elle avait grandi, elle avait décidé de prendre un nouveau départ ici, au Queensland. La région l’avait séduite par son climat quasi tropical, ses plages splendides et son effervescence. Maintenant, au bout de presque trois ans, elle s’y sentait chez elle. Cela ne l’empêchait pas de rester proche de son frère, Ben, qui l’appelait chaque semaine.

Le cri d’une mouette solitaire déchira le silence, la distrayant de ses réflexions désenchantées. Un instant, elle suivit le vol gracieux de l’oiseau au ras de l’eau. Déjà, les vagues tranquilles se changeaient en rouleaux écumants. Au cours de la journée, elles gagneraient en force et attireraient les surfeurs.

Changeant de cap, Gianna remonta vers la digue, puis elle traversa l’avenue bordée de gratte-ciel aux noms exotiques, s’assit à la terrasse d’un café et commanda un cappuccino. Plusieurs tables étaient déjà occupées par des touristes qui savouraient le petit déjeuner sous les parasols colorés.

Il était à peine 7 h 30 quand elle regagna son appartement. Elle prit une douche, déjeuna rapidement et, s’emparant de son ordinateur portable, elle emprunta l’ascenseur qui menait au garage.

Le trajet était bref de Main Beach jusqu’au vaste complexe commercial aux lignes futuristes qui abritait sa boutique. Un sourire de satisfaction aux lèvres, Gianna inspecta la devanture. Attrayante, conclut-elle en se baissant pour déverrouiller la porte vitrée. Elle penserait à y disposer ses dernières trouvailles : un superbe plateau en argent travaillé et une collection de figurines multicolores en cristal. La lumière faisait briller toutes les précieuses marchandises, mises en valeur par les belles parois en miroir, et Gianna s’autorisa un soupir de fierté avant de gagner le comptoir au fond du magasin.

Toute la matinée, les affaires allèrent bon train. Gianna mettait un point d’honneur à apporter à ses clients un service soigné et un accueil chaleureux, ce qui lui avait valu très vite une clientèle fidèle. Financièrement, elle s’était débrouillée seule, par des emprunts en son nom à la banque, et elle n’en était pas peu fière. La pension que Juan continuait de lui verser chaque mois sur un compte séparé demeurait intacte.

Même si son activité occupait la majeure partie de son temps, elle comptait quelques vrais amis, avec lesquels elle sortait de temps à autre. Pour autant, il n’y avait pas d’homme attitré dans sa vie. Un dîner et une conversation agréable ne signifiaient pas automatiquement de finir la soirée au lit, n’est-ce pas ? Du moins, pas pour elle. Ses amies, qui voulaient la voir heureuse, s’en désolaient et ne manquaient pas de lui présenter régulièrement des partenaires potentiels.

« Il est merveilleux, un vrai gentleman… » ; « Tu vas l’adorer, il est absolument charmant… »

Mais toutes ces rencontres tournaient court. Sans doute à cause d’elle, se dit Gianna, et parce qu’elle n’arrivait pas à oublier Juan. Il est vrai que son image surgissait si facilement dans son esprit qu’elle s’attendait presque à le voir apparaître. Parfois, son regard s’arrêtait sur une haute silhouette masculine qui lui semblait familière. Tout se figeait autour d’elle, son cœur battait la chamade mais… non, ce n’était pas lui. Alors, la terre se remettait à tourner…

Ce n’était pas le moment de rêvasser, se sermonna-t-elle. Elle avait du travail par-dessus la tête. Les stocks à réapprovisionner, des livraisons à vérifier, la clientèle à servir… Vers le milieu de la matinée, Gianna accueillit Annaliese, la vendeuse à mi-temps, qui venait l’aider à tenir la boutique de 10 h 30 à 16 heures. Jolie, intelligente et drôle, Annaliese était une employée modèle, qui avait le sens du commerce.

— Bonjour ! Et un café crème pour Madame, lança la jeune fille en gagnant la caisse.

Gianna la remercia chaleureusement.

— Oh ! De rien, répondit la jeune vendeuse en portant les gobelets dans l’arrière-boutique. La matinée est chargée ?

Le magasin ne désemplit pas de la journée. Il y eut quelques acheteurs, en plus des clients réguliers et des flâneurs qui se contentaient de demander des renseignements. Vers 17 heures, Gianna consulta le registre des ventes et constata avec satisfaction que le résultat était suffisamment important pour qu’elle songe à renouveler son stock. Elle contacterait ses fournisseurs juste avant la fermeture, se promit-elle.

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Extrait ajouté par SuBla65 2017-02-16T13:13:42+01:00

Elles étaient si occupées par leur conversation qu’elles n’eurent pas conscience que Juan observait la scène depuis la fenêtre du bureau.

Deux femmes qu’une génération séparait. Sa mère, menue mais toujours droite ; la perruque brune qu’elle portait était si proche de la teinte de ses cheveux qu’on ne remarquait pas la différence. Auprès d’elle, marchait Gianna, sa femme, si blonde et si féminine. Elles formaient un touchant contraste. Pourtant, un lien indéfectible les unissait.

Bientôt malheureusement, il perdrait sa mère adorée. Il en était déchiré et n’avait pas l’intention de laisser Gianna lui filer entre les doigts.

Le souvenir de ce qu’ils avaient partagé la nuit dernière suffisait à l’exciter. Un désir fou, sauvage et irrépressible l’attachait à cette femme. Elle était une part essentielle de lui-même, sa force vitale. Voilà pourquoi il ne pouvait se permettre la moindre erreur s’il voulait qu’elle partage le reste de sa vie.

Les deux femmes longeaient l’allée du parc en se donnant le bras. Juan les suivit du regard. Quand elles eurent disparu, il regagna le bureau et se remit au travail.

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Extrait ajouté par SuBla65 2017-02-16T04:08:29+01:00

Oui, elle avait réussi dans la vie, pensa Gianna en se mettant à courir sur le sable. Propriétaire, à vingt-huit ans, d’une affaire florissante et d’un appartement dans un quartier résidentiel, elle s’était forgé une existence agréable. Que de chemin elle avait parcouru depuis l’échec de son bref mariage avec Juan Velez-Saldaña, un riche Espagnol, rencontré quatre ans plus tôt pendant des vacances à Madrid ! Un trentenaire séduisant, viril… et dangereux pour l’équilibre de n’importe quelle femme. Aucune ne pouvait lui résister. Pour sa part, un seul regard avait suffi pour qu’elle lui tombe dans les bras et s’abandonne à la plus folle des passions.

Enfin, pas tout à fait. Elle avait lutté, au début, contre lui et contre elle-même, se remémora-t-elle en frissonnant malgré l’air tiède de la plage. Plus qu’une simple attirance physique, ils avaient partagé une intimité folle, explosive, primitive. Six mois de bonheur intense, durant lesquels ils supportaient mal d’être séparés l’un de l’autre un seul instant. A cette époque, Juan prenait tous les avions pour la rejoindre, et elle profitait de chaque journée disponible pour le voir. Jusqu’au moment où elle avait accepté d’emménager dans son luxueux appartement de Madrid. Alors avait commencé pour elle une vie de rêve…

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