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Hélas ! nous n’eûmes pas le loisir de cacher cette nouvelle preuve de la « malédiction des pharaons ». Le corps de Hassan fut découvert par un serviteur dont les ululements funèbres nous tirèrent du sommeil. Emerson sortit de notre chambre par la fenêtre, sans cérémonie, et arriva le premier sur les lieux. Inutile de préciser que je le suivais de près. Nous fûmes à temps pour voir disparaître dans les buissons le pan de chemise du découvreur. Attribuant cette fuite à l’horreur que les cadavres inspirent aux êtres primitifs, Emerson, au lieu de se lancer à sa poursuite, s’agenouilla et retourna sur le dos le paquet poussiéreux.

Les yeux vitreux et le visage livide de Hassan avaient une expression presque accusatrice. De son vivant, le personnage ne m’avait pas fait bonne impression ; néanmoins, une vague de pitié et d’indignation me submergea. Je me jurai de faire en sorte que son assassin ne demeurât point impuni.

Je fis part de ma résolution à Emerson. Accroupi auprès de la forme inerte, qu’il examinait avec soin, il répondit d’un ton acerbe :

— Voilà que vous recommencez à sauter aux conclusions, Amelia ! Qu’est-ce qui vous fait croire que cet homme a été assassiné ?

— Qu’est-ce qui vous fait croire le contraire ?

— Je ne sais fichtre pas de quoi il est mort.

Il se releva, chassant d’un geste distrait le nuage de petits insectes qui voletait autour de lui.

— Hormis une bosse à l’arrière du crâne, reprit-il, son corps ne présente aucune trace. En revanche, il y a une quantité de mouches… Crénom, je vais être en retard sur le chantier !

En Égypte, le rythme de la vie est lent et la mort banale. Dans des circonstances ordinaires, les autorités auraient pris leur temps pour répondre à un appel comme le nôtre. Mais notre cas était différent. S’il m’avait fallu une preuve de l’intérêt passionné que Louxor portait à nos affaires, elle m’eût été fournie par la célérité dont fit preuve la police.

Emerson, sur ma suggestion, était déjà parti pour la Vallée. Je lui avais fait observer qu’il était inutile que nous perdions tous les deux de précieuses heures de travail, d’autant qu’il ne pourrait rien ajouter à mon témoignage. Dans la mesure où cette solution rejoignait sa propre inclination, il n’avait élevé aucune objection. Je m’étais bien gardé de préciser la raison principale qui m’incitait à l’éloigner. Je prévoyais que les journalistes allaient bientôt s’abattre sur la maison, et j’estimais que nous fournissions déjà suffisamment de frissons aux gazettes sans que mon mari y apportât sa contribution personnelle.

On emporta finalement le corps du malheureux Hassan, après d’interminables délibérations pour savoir ce qu’il convenait d’en faire. Le constable souhaitait le restituer à sa famille, tandis que j’insistais pour que fût pratiquée une autopsie. J’obtins gain de cause, naturellement, mais il était évident, à voir les hommes secouer la tête et murmurer, que cet examen leur paraissait superflu. Hassan avait été tué par un affrit, le fantôme du pharaon. À quoi bon chercher plus loin ?

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Je partage les idées de mon mari sur la stupidité de la chasse au renard, et je ne saurais le blâmer d'avoir personnellement escorté le renard hors du champ au moment de l'hallalie.

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Tandis que je cheminais, absorbée dans mes pensées, j’aperçus du coin de l’œil une silhouette mouvante entre les arbres. Un coin de tissu bleu pastel, genre gandoura égyptienne, m’apparut l’espace d’un éclair.

Peut-être était-ce l’un de nos hommes, mais le mouvement avait eu quelque chose de précipité et de furtif. J’agrippai donc fermement mon ombrelle et me lançai à la poursuite de l’ombre.

Depuis mon rendez-vous nocturne dans la loggia avec ce pauvre Arthur, j’avais pris la résolution de ne jamais m’aventurer au-dehors sans cet instrument d’une grande utilité. Certes, je n’en avais pas eu besoin ce soir-là, mais une urgence pouvait survenir à tout moment. J’avais par conséquent fixé l’ombrelle à ma ceinture, au moyen de l’un des crochets qui étaient fournis avec cet article d’habillement. Ce n’était pas toujours très pratique, car le manche avait une fâcheuse tendance à se glisser entre mes jambes, au risque de me faire trébucher. Néanmoins, je préférais encore m’égratigner les genoux plutôt que de me trouver sans défense en cas d’agression

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Nous souhaitâmes courtoisement une bonne nuit à Lady Baskerville, qui ouvrit sa porte. À peine avait-elle franchi le seuil qu’un cri perçant, effroyable, jaillit de ses lèvres ; elle recula en titubant, les bras tendus devant elle comme pour repousser un agresseur.

Je m’élançai pour la soutenir tandis qu’Emerson s’emparait d’une lanterne et se ruait dans la chambre afin de déterminer la cause de son effroi. Comme de coutume, Lady Baskerville se montra bien peu reconnaissante de mes attentions. M’écartant rudement, elle se jeta dans les bras de Milverton, qui était aussitôt accouru.

— Au secours, Charles, au secours ! Sauvez-moi de… de…

L’envie me démangeait de la souffleter, mais elle avait le visage enfoui contre l’épaule de Milverton. À cet instant, un bruit incongru me parvint : c’était mon mari qui riait de bon cœur.

— Venez voir, Amelia !

Bousculant Lady Baskerville et Milverton, j’entrai dans la pièce.

Quoique plus petite que la chambre occupée précédemment par le lord, elle était de bonnes dimensions et décorée avec un raffinement tout féminin. Sous la fenêtre était installée une coiffeuse équipée de miroirs et de lampes en cristal. Debout près de la table, Emerson tenait haut sa lanterne.

Fermement campé au centre de la coiffeuse, parmi les petits pots contenant les produits de beauté de Lady Baskerville, trônait un énorme chat tigré. Sa silhouette et son attitude évoquaient de façon saisissante les nombreuses statues de félins qui nous sont parvenues de l’Égypte ancienne, et sa fourrure avait cette couleur brun-fauve que l’on peut admirer sur les peintures. L’animal se reflétait dans le miroir à trois faces, derrière lui, créant l’illusion que toute une meute de chats de l’Antiquité égyptienne nous faisait face. Malgré mon peu de compassion pour les femmes qui ont leurs vapeurs, je ne pus entièrement blâmer Lady Baskerville de sa réaction excessive. À la lueur de la lanterne, les yeux de la créature, semblables à de lumineuses flaques d’or, semblaient plonger leur regard dans le mien avec une froide intelligence.

Emerson est inaccessible aux nuances les plus subtiles. Il tendit la main pour chatouiller sous le menton le descendant de Bastet, la déesse-chat.

— Brave minou, dit-il en souriant. À qui peut-il bien appartenir ? Il n’est pas sauvage, regardez comme il est gros et bien soigné.

— Mais… c’est la chatte d’Armadale ! s’exclama Milverton.

Il avança dans la pièce, soutenant toujours Lady Baskerville. La chatte ferma les yeux en ronronnant et tourna la tête pour permettre aux doigts d’Emerson de la caresser sous l’oreille. Elle avait maintenant perdu son aspect inquiétant, et je ne voyais vraiment pas pourquoi Lady Baskerville avait fait un tel scandale, d’autant qu’elle connaissait cette chatte.

— Je me demande où elle était passée tout ce temps-là, dit Milverton. Je ne l’avais pas revue depuis la disparition d’Armadale. C’était lui qui s’occupait de Bastet mais, en fait, elle était un peu la mascotte de la maison. Nous avions tous de l’affection pour elle.

— Pas moi ! s’indigna Lady Baskerville. Une horrible bête sournoise, toujours à laisser sur mon lit des souris crevées et des insectes…

— C’est la nature des chats, intervins-je en regardant l’animal d’un œil plus favorable.

Je n’ai jamais particulièrement prisé les chats. Il me semble que les chiens sont plus anglais. Toutefois, je m’apercevais maintenant que les félins pouvaient se révéler d’excellents juges, chose qui se trouva confirmée quand celui-ci roula sur le dos et serra dans ses pattes la main d’Emerson.

— Précisément, dit Milverton en offrant une chaise à Lady Baskerville. Votre mari expliquait que les anciens Égyptiens domestiquaient les chats en raison de leur habileté à éliminer les rongeurs – un talent précieux dans une société agricole. Quand Bastet vous apportait ses souris, Lady Baskerville, c’était de sa part une attention délicate.

— Pouah ! grimaça Lady Baskerville en s’éventant avec son mouchoir. Sortez-moi d’ici cette épouvantable créature. Et assurez-vous, monsieur Milverton, qu’elle ne m’a point laissé d’autres « attentions » du même acabit. Où est ma servante ? Si elle avait été là, comme l’exigeait son devoir…

La porte s’ouvrit sur ces entrefaites, et le visage apeuré d’une Égyptienne entre deux âges apparut.

— Ah ! te voilà, Atiyah, dit Lady Baskerville d’un ton courroucé. Pourquoi n’étais-tu pas là ? Qu’est-ce qui t’a pris de laisser entrer cet animal ?

Je compris, à l’expression déconcertée de la femme, qu’elle entendait fort mal l’anglais ; néanmoins, la colère de sa maîtresse n’était que trop perceptible dans sa voix. Atiyah se mit à expliquer, dans un arabe bredouillant, que la chatte s’était introduite par la fenêtre et avait refusé de s’en aller. Lady Baskerville continua de l’admonester en anglais, Atiyah continua de geindre en arabe, jusqu’au moment où Emerson prit la chatte dans ses bras et gagna la porte d’un pas décidé, mettant un terme au spectacle.

— Tirez vos rideaux et couchez-vous, Lady Baskerville. Venez, Amelia. Rejoignez votre chambre, monsieur Milverton. Ridicule histoire ! conclut-il avant de sortir.

Dans notre chambre, Emerson posa l’animal par terre. Aussitôt, Bastet bondit sur le lit et entreprit de faire sa toilette. Je m’avançai vers elle, avec une certaine réticence – non par peur, mais parce que je n’avais jamais été très proche des chats. Comme je tendais la main, elle roula sur le dos et se mit à ronronner.

— Intéressant, remarqua Emerson. C’est là une position de soumission, Amelia ; en exposant son ventre vulnérable, elle montre qu’elle vous fait confiance. Elle est particulièrement peu sauvage. Je suis surpris qu’elle ait réussi à subsister seule si longtemps.

Cet aspect du problème m’avait échappé. Tout en grattant le ventre de la chatte (sensation fort agréable, j’en conviens), je soupesai l’argument.

— Emerson ! criai-je. Elle était avec Armadale ! Pensez-vous qu’elle pourrait nous conduire jusqu’à lui ?

— Vous ignorez tout de la nature des chats, répondit Emerson en déboutonnant sa chemise.

Comme pour lui donner raison, Bastet noua ses quatre pattes autour de mon bras et planta ses crocs dans ma main. Je la considérai avec stupéfaction.

— Lâchez-moi immédiatement ! dis-je d’un ton sévère. Peut-être considérez-vous cela comme une « délicate attention », mais je puis vous assurer que la bénéficiaire ne l’apprécie pas.

La chatte obéit aussitôt et me lécha les doigts en guise d’excuse. Puis elle s’étira. D’une série de bonds agiles, elle sauta par la fenêtre et disparut dans la nuit.

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Ainsi que nous le découvrîmes, notre fils était d’une intelligence extrême. Et ses capacités physiques étaient à la hauteur de ses facultés intellectuelles : à huit mois, il crapahutait à une vitesse stupéfiante. Quand, à dix mois, il décida d’apprendre à marcher, il lui fallut plusieurs jours pour acquérir un certain équilibre. Pendant quelque temps, il eut des contusions au bout du nez, sur le front et au menton, car Ramsès ne faisait jamais rien à moitié : après une chute, il se relevait pour retomber aussitôt. Néanmoins, il maîtrisa bientôt la technique et, à partir de ce moment-là, il ne tint plus en place. Il parlait désormais très couramment, non sans une fâcheuse tendance à zézayer, défaut que j’attribuai à la dimension inaccoutumée de ses dents de devant – héritage de son père. De la même source, il hérita une caractéristique que j’hésite à définir, ne trouvant dans notre belle langue aucun qualificatif suffisamment fort pour la décrire en toute vérité. « Cabochard » est encore bien loin de la réalité.

Emerson, dès le début, s’enticha de la créature. Il l’emmenait en de longues promenades et lui faisait la lecture des heures durant, non seulement Pierre Lapin et autres contes pour enfants, mais aussi des rapports de fouilles archéologiques et L’Histoire de l’Égypte ancienne, ouvrage qu’il écrivait à l’époque. Voir Ramsès, à quatorze mois, plisser le front devant une phrase telle que « La théologie des Égyptiens était un amalgame de fétichisme, de totémisme et de syncrétisme » était un spectacle aussi terrifiant que comique. Plus terrifiants encore étaient les hochements de tête songeurs dont il ponctuait sa lecture.

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