La Mer de la fertilité, tome 3 : Le Temple de l'aube
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Classement en biblio - 12 lecteurs
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Un troisième volume clairement pas à la hauteur des deux premiers, dans lequel Mishima explore ses fantasmes inavoués, au travers du personnage de Honda largement désacralisé. Le livre n'est pas mauvais non plus, mais c'est un prétexte un peu trop long à mon goût pour aborder le thème de la réincarnation
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J'ai trouvé cet ouvrage plus simple à lire que les précédents : le découpage en deux parties chronologiquement bien distinctes permet de ne pas trop s'appesantir sur les événements et de bien avancer dans la trame.
La première partie, malgré ses dernières pages très philosophiques, est très agréable à lire. En voyageant à Bangkok puis en Inde, Honda s'interroge pleinement sur le sens de la vie et de la réincarnation. On le sent plus mûr, mais aussi déjà prématurément vieilli.
Après avoir rencontré une possible réincarnation de Kiyoaki, on s'attendrait à ce que Honda creuse cette piste dans la deuxième partie : ce n'est pas vraiment le cas, car la princesse qui s'affirmait japonais a tout oublié de son enfance. Il m'a parfois semblé que cette partie manquait de but : Honda est divisé entre l'envie de revoir les grains de beauté symbole de la réincarnation et celle de ne pas les trouver pour laisser libre cours à son amour envers la jeune femme. De ce point de vue-là, l'ouvrage est assez dérangeant : on découvre un Honda voyeur, conscient de la perversion de ses désirs, alors que la princesse n'a que 17 ans.
Le dénouement est plutôt intéressant, mais il est dommage que la mort de la princesse ne soit abordée que dans le dernier chapitre : elle n'est ainsi pas vraiment reliée à l'intrigue.
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Pour ce troisième tome, les contrastes sont forts. La première partie relate le voyage en Thaïlande, avec de nombreuses descriptions affinées, mais parfois longues. La seconde se passe après la guerre et présente vraiment la rencontre entre Honda et celle qui est la nouvelle réincarnation, Ying Chan. J'ai beaucoup aimé le dénouement de ce roman, même si j'ai trouvé le reste assez malsain par moments, en raison de la fétichisation de Ying Chan, y compris quand elle est enfant.
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Résumé
Troisième volume de la tétralogie « La mer de la fertilité », Le temple de l'aube est la suite chronologique de Neige de printemps et de Chevaux échappés.
À l'évocation du Japon ancestral dans le premier roman, puis, dans le deuxième, des agitations politico-militaires de l'entre-deux-guerres, succède ici la peinture de la société nouvelle qu'engendre la défaite, suivie de l'occupation américaine.
Le lecteur retrouve les personnages familiers de cette saga japonaise dont le fil conducteur reste le souvenir de Kiyoaki, mort d'amour à la fleur de l'âge, et d'Isao, le jeune conspirateur fanatique, réincarnés en l'énigmatique et voluptueuse princesse siamoise Ying Chan.
Devenu personnage principal, un Honda enrichi et vieillissant poursuit ses étranges pérégrinations, tant réelles qu'imaginaires.
Yukio Mishima excelle à décrire la complexité des esprits et des mœurs, à mettre en scène les décors éblouissants des tropiques, à évoquer l'aspect monstrueux des mégapoles de l'après-guerre.
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