La Millième Nuit

« S'émerveillerait-on sur des châteaux de sable s'ils restaient debout à jamais ? »

Encore une fois, je viens piocher dans la très belle collection « Une Heure Lumière » de la maison d'édition le Bélial', avec toujours l'illustrateur Aurélien Police à la conception des couvertures. La belle plume d'Alistair Reynolds m'a fait voyager à des millions d'années de notre présent.

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L'histoire commence dans un futur extrêmement lointain qui se compte en plusieurs millions d'années. La race humaine s'est dispersée à travers l'espace et le temps au fil des millénaires, conquérant et peuplant toute la Galaxie. Au fil du temps, elle a expérimenté de nouvelles sociétés, de nouvelles technologies, des modes de pensée différents.

Elle a dû s'adapter à tous les types d'environnements, qu'ils soient aquatiques, terrestres ou gazeux. Elle a évolué pour survivre, subissant des modifications morphologiques, physiologiques, génétiques… et c'est ainsi qu'elle s'est morcelée en une multitude de civilisations et de cultures. Elle s'est également affranchie de la mort et est devenue quasiment immortelle.

Le lecteur suit la lignée Gentiane, une branche de l'humanité. Chaque membre de ce clan est issu d'un même individu, Abigail Gentian. Ce millier de clones vogue d'un bout à l'autre de la galaxie. Au cours de leurs pérégrinations à travers le temps et les étoiles, ces Gentians acquièrent des connaissances et des expériences différentes qui les singularisent.

Alors, tous les deux cents mille ans, selon une tradition ancestrale, ils se retrouvent sur la planète Retrouvailles et partagent, pendant mille nuits, leurs souvenirs et leurs découvertes afin d'enrichir leur mémoire et leurs savoirs collectifs. Au bout de la Millième Nuit, ils choisissent le « fil » de souvenirs qui les a le plus émus.

Or, lors de ces retrouvailles, deux de ses membres particulièrement proches l'un de l'autre, Campion et Purslane, découvrent des contradictions dans le fil d'un des leurs. Il le suspecte d'avoir modifié ses souvenirs pour cacher sa présence dans un endroit de la galaxie. Pourquoi ? Que s'est-il passé qu'il faille absolument dissimuler ?

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En une petite centaine de pages magnifiquement écrites, Alistair Reynolds développe un univers riche et poétique, fait d'un mélange à la fois de Hard-SF, de Space Opera et de policier.

Il bâtit une solide histoire avec une véritable intrigue et de l'action sans pour autant négliger la dimension humaine des personnages ou les décors grandioses et fascinants de l'espace.

Les voyages dans la Galaxie se parent de magie et de merveilleux, l'auteur britannique laisse libre cours à son imagination et donne une impression d'ampleur en peu de pages, en développant un récit qui manipule l'espace et le temps, en questionnant le lecteur sur des thèmes comme la recherche de sens, le temps et l'immortalité, les relations humaines et l'intimité, les technologies et la solitude.

J'ai aimé son écriture, elle nous accompagne véritablement à la découverte des personnages et de ce monde futuriste. Il est suffisamment décrit pour le rendre très visuel et pouvoir s'y projeter : j'ai imaginé des baleines sortir de l'océan et voguer au-dessus des flots, des étoiles filantes fendre le ciel, des étoiles s'éteindre devant mes yeux, … C'est un monde où il y a de l'espace pour la poésie.

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En définitive, « La millième nuit » est une novella aux notes oniriques envoûtantes. J'ai particulièrement aimé le monde poétique développé par l'auteur, les personnages subtilement croqués et cette intrigue aux allures de complot, riche en rebondissements inattendus et en réflexions.

Et pour ceux qui ont aimé ce récit comme moi, « La Maison des soleils », parue en avril 2024 toujours chez le même éditeur, permet de retrouver cet univers riche et foisonnant et de renouer avec les deux héros de « La Millième Nuit » dans un format plus généreux de cinq cents pages. Ce que je ne vais pas manquer de faire dans les prochains mois !

Par rapport au livre du même auteur "La maison des soleils", on voit que l'un est l'ébauche de l'autre.Avec ce livre on est sur notre faim, tout manque d'épaisseur : le récit, les personnages, l'aventure !

Je me félicite d'avoir lu en premier "La maison des soleils".

Le début me plaisait bien parce que j'avais hâte d'avoir le grand final et les révélations, mais ça n'a finalement pas fonctionné :

En gros, j’ai trouvé la structure narrative linéaire (ce qui lie les scènes c'est toujours du "ensuite, il se passe ça", on a un problème, puis la solution, puis un autre problème et re une solution).

Mais ce qui m’a le plus dérangé c’est le rythme des révélations, la principale révélation arrive à 50% de l’histoire, trop tôt pour me tenir en haleine sur le reste du livre (une fois que je savais ça, je n’avais pas besoin d’en savoir +).

J’ai trouvé que les personnages manquaient de développement (aucun d’entre eux n’évolue), voire même d’introduction : notamment l'antagoniste, pareil pour des personnages secondaires. Pour moi, tous les personnages sont des personnages fonction : Spoiler(cliquez pour révéler)aussi bien le méchant, que le Grisha, mais aussi Vetchling, etc.

Comme je n’avais plus d’accroche depuis la révélation à 50% du livre, j’attendais quelque chose de plus prenant sur la fin, au moins au niveau des personnages ou de l’action, et je n’ai pas eu ça : je n’ai pas ressenti de stress pour les personnages, et tout est très froidement décrit, même la bataille finale, c’est juste un paragraphe.

⇒ Pour moi, ça se présente comme une enquête, mais le rythme ne suit pas. l'histoire a une structure trop linéaire, avec un problème de rythme, particulièrement dans la gestion des révélations et des moments de tension.

J'aurais pu apprécier la même histoire avec un rythme et une organisation différente de l'ordre des révélation, et davantage de pression / inquiétude pour les personnages. Je comprends que ça puisse être un style, mais pour ma part j'y vois surtout un problème d'équilibrage.

Chronique complète :

https://sunread26.wordpress.com/2024/06/30/la-millieme-nuit/

Extrait :

La collection une heure lumière des éditions le Bélial me tente depuis un moment, c’est surtout les couvertures qui m’ont attirées. Elles sont d’une simplicité mais aussi complexe, avec quelque chose de vraiment attirant, intriguant. Il y a déjà tellement de sorties, que je ne savais pas trop sur quoi me lancer en premier, j’ai donc profité d’un achat de livres d’occasions pour prendre le premier que je voyais. C’est donc tombé sur celui-ci, la millième nuit d’Alastair Reynolds.

Le début peut sembler un peu complexe à suivre, mais les explications sont suffisamment claires pour que l’on ne s’y perde pas. On suit une communauté étant à l’origine un même individu, nommé Abigail. Celle-ci c’est divisée en 999 individus, dans le but de vivre éternellement et d’apprendre à l’infini. Comment elle a réussi cela, aucune idée, mais elle n’était pas la seule, ses 999 individus sont nommés la lignée Gentiane. Ils voyagent dans l’espace, chacun de leur côté, pour se retrouver au bout deux cent mille ans lors de l’événement de la millième nuit. Celle-ci a pour but de partager leurs expériences réalisées durant ses centaines de milliers d’années, une nuit par individu. À la fin, durant la millième nuit, celui ou celle, ayant vécu la meilleure expérience est le(a) gagnant(e). Son but sera d’accueillir les autres lors de la prochaine réunion, même si le lieu reste identique, il peut être remodelé par celui qui a gagné. D’ailleurs, chaque individu peut choisir sa propre forme physique quand il est dans son vaisseau, pour l’extérieur, c’est pareil, sauf qu’il doit respecter certains critères (ressemblance physique minimale avec l’Abigail d’origine). Ainsi, même s’ils ont des traits similaires, ils ont tous développés leur individualité, leur propre caractère, certains sont de sexe masculin, d’autres féminin, vieux, jeune, avec barbe ou non. Au début, j’avais un peu l’impression que les traits similaires les rendaient un peu narcissique, mais il n’en est rien.

Techniquement, ils sont immortels, et ne peuvent donc pas mourir, mais cela peut arriver malgré tout, en de rares occasions, ou plutôt, si quelqu’un décide de les tuer… N’étant pas la seule communauté, la seule lignée, ils leurs arrivent de rencontrer les autres, avec qui ils s’entendent plus ou moins bien. C’est ainsi qu’apparaît l’idée d’un projet, nommé le Grand Œuvre, nos deux protagonistes ignorent de quoi il s’agit. Tout comme nous lecteur, ils en découvriront l’ampleur au fil de l’avancée de l’intrigue. Qui dit lignée, dit importance, et j’avoue avoir rarement vu de l’importance pour celle-ci dans une œuvre de science-fiction, mais j’en lis assez peu il faut dire (ça me fait penser au sang pur dans Harry potter). La lignée a donc une place très importante, elle est même au-dessus de l’individu, pour les Gentiane en tout cas. Ainsi, ils ne couchent qu’entre eux, et surtout, sous forme d’orgie… mais il arrive, comme pour nos protagonistes, que certains veuillent un peu plus d’intimité ou être sélectif. D’ailleurs, je me demande quel est l’intérêt de coucher ensemble, s’ils ne peuvent pas procréer ? Est-ce un moyen de resserrer leur lien ? Leur stérilité n’est pas directement évoquée, elle est juste facile à deviner, étant donné que leur nombre n’a pas augmenter en plusieurs centaines de milliers d’années.

[...]

Comment parler de cette splendide novella ? Un texte court (environ cent pages), qui possède un « sens of wonder » extraordinaire !

Dans un très lointain futur, les membres de la « lignée Gentiane » observent les civilisations qui naissent, croissent et meurent. Ils se rejoignent tous les deux cent mille ans, quelque part dans l’univers. Lors de ces « Retrouvailles » qui durent mille nuits, chacun montre les fils qu’il a tissés, composés de ses souvenirs de voyages entre les étoiles. Et là, amis lecteurs, vous en prenez plein les mirettes ! Les membres de la lignée transforment la matière en poèmes ; la féérie est sublime.

Lors d’une de ces Retrouvailles, Campion et Pursdane s’interrogent sur les agissements de certains d’entre eux. Ces deux-là décident d’enquêter sur un mystère qui révélera un danger.

Les personnages — dont on ne connaît pas tout de suite la nature exacte — sont presque des dieux, et se comportent comme tels. Ils naviguent à travers la galaxie, détruisent des étoiles, créent des mondes pour les Retrouvailles. Pourtant, ils restent limités par les lois de la physique, dont l’impossibilité de dépasser la vitesse de la lumière. Cela ne les empêche pas de s’émerveiller devant la beauté de l’univers et de façonner des instants magiques avec les fils qu’ils tissent.

Alastair Reynolds réussit de beaux moments poétiques qui à eux seuls valent le détour, et évolue vers des enjeux « bigger than life » époustouflants.

À lire !

(nb : l’auteur a écrit d’autres récits dans le même univers, à savoir une nouvelle publiée dans le tout nouveau Bifrost — le 114 — et un roman dont la sortie est imminente)

J'ai beaucoup aimé l'intrigue et l'univers : l'idée d'êtres omniscients, quasi-immortels qui parcourent la galaxie pour la découvrir et qui partagent leur souvenirs avec leur lignée, via les "fils" est très intrigante !

Néanmoins, j'ai trouvé la fin un peu rapide et précipitée, je suis restée sur ma faim

Je me suis un peu ennuyée, l'intrigue ne m'a pas vraiment intéressée.

L'univers était super cool et j'aurais plus aimé l'explorer.

La millième nuit retrace le déroulé d’un rassemblement sur le principe d’une cousinade. Dans un futur très lointain, différents clones se sont donnés le rôle d'observateurs. Chacun part de son coté pour observer l’univers et revient ponctuellement pour les fameuses équivalent de cousinade. Pendant cet évènement, chacun raconte ce qu'il a vu et appris de la façon dont bouge l’univers. Chacun nuit est dédiée à un rêve partager retraçant le parcours d’un des clone. Pendant la dernière rencontre, des choses bizarres commencent à se produire. Petit à petit on va basculer dans un huis clos pour résoudre un mystère que je vous laisse découvrir parce qu'on est sur un titre une heure lumière donc un format court. C’était génial. L’univers créé est top. L’intrigue marche nickel. L’évolution psychologique de chacun alors que ce sont des clones est super intéressante à suivre. Le rythme est bon, tout est vraiment bien amené et bien dosé. J’apprécié la plume qui réussit à être juste ce qu’il faut de poétique pour que j’adhère.

Une certaine période sans science-fiction au programme vous fait apprécier même les ouvrages moins sophistiqués, mais qu'importe, j'ai passé un bon moment. Pas de grandes ambitions pour le récit, et c'est assumé : les personnages sont très limités en quantité (à peine cinq en tout), et les péripéties se déroulent quasiment à huis clos. Ce décor restreint les possibilités mais permet un tout cohérent et très fluide. Cet arrière plan m'a donné de vraiment apprécier les quelques traits esthétiques réussis du début et de la fin, en passant par certaines idées originales.

J'ai lu ce livre suite au résumé car je m'attendais à une histoire haletante dans l'espace. Au final j'ai été plutôt déçue par tout le livre, je l'ai trouvé long et quelque peu inintéressant. L'histoire n'a au final pas grand intérêt..

J'ai cependant trouvé la plume de l'auteur très fluide, je l'ai lu plus que rapidement et si l'histoire m'avait un peu plus plu je l'aurais très bien noté !