Extraits

Et le lendemain…

C’est le lendemain que tout est arrivé. Que tout s’est mis à aller de travers.

C’est ce jour-là que le gosse a failli y passer. C’est ce jour-là que Bert a essayé de tuer oncle Bud. C’est ce jour-là que j’ai dévalisé le cabinet de Doc Goldman. C’est ce jour-là que Fay a essayé de… de quoi, au fait ?

Tout est arrivé. Tout a déraillé. Tout est devenu de pire en pire.

Oncle Bud passait son temps à déménager d’un endroit à l’autre. Mais j’avais dans l’idée qu’il s’agirait toujours du même genre de turne. Ca aurait toujours la même gueule.

Ce serait un taudis parce qu’il était près de son fric. Parce qu’il était rarement chez lui s’il avait un autre endroit où aller. Ce serait proche de tout. Ce serait dans un coin que vous ne pourriez probablement pas trouver tout seul. Il faudrait qu’il vous indique la route.

Extrait (p. 76) :

"Je ne pouvais pas lui dire la vérité. Je ne pouvais même pas lui en dire la moitié, tellement ça avait sale gueule.

A la suite du combat contre le Crack de Burlington, j'ai été inculpé de meurtre. Puis la charge a été réduite à un homicide par imprudence au second degré. J'ai plaidé coupable, et le juge m'a condamné juste au temps que j'avais passé en prison. Je me suis engagé dans l'armée. Ils m'ont mis dehors vite fait avec un certificat médical. Depuis je me suis baladé d'un hôpital à un autre, en prenant des petits boulots dans les intervalles. Je n'avais pas de formation pour un vrai boulot. Je ne pouvais faire état d'aucune référence, et tôt ou tard mon casier me rattrapait.

En gros c'était ça. Ce que je lui ai dit, c'est que j'avais raccroché les gants après avoir estropié un type à vie. Qu'on m'avait interdit le ring après ça, et que de toute façon le cœur n'y était plus. Mais comme je ne savais rien faire d'autre, j'avais plus ou moins traîné depuis.

Ca ne lui a pas suffi. Elle voulait en savoir plus."