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Mais qu'est-ce qu'on sait de la douleur des autres ? L'agneau qui se tait devant le boucher avec ses couteaux souffre-t-il moins que le chevreau qui pleure à fendre l'âme comme un enfant ?
Afficher en entierElle enfonce la figure dans l'oreiller. Un sanglot la secoue, un second, puis la plainte s'élève, devient râle, un long gémissement de bête blessée. Elle dit « Joseph » et des mots que l'oreiller avale, se retourne, les yeux dans le noir, elle n'a pas allumé la lumière. Elle pleure à gros sanglots comme une enfant, s'apaise et, à nouveau, la plainte ténue, aiguë, feule, monte de la gorge, du ventre. Elle cherche son mouchoir dans sa manche, dit, la voix vibrante, comme si elle s'adressait à lui dans la chambre dont la porte est entrebâillée : « Je n'arrive pas à admettre que le voyage est déjà fini. » Elle s'essuie les yeux, fixe le rai de lumière de la cuisine qui coule jusqu'à elle, ne bouge plus, le regard de charbon éteint.
Afficher en entier« Ils ont de la chance, les jeunes aujourd'hui, a dit un jour Eglantine, avec la pilule et le reste ! — Pourquoi ? a répondu Joseph. A chaque époque ses plaisirs. Nous, on a pris notre temps. On a déplié nos serviettes. Aujourd'hui, les jeunes se précipitent, ils mangent le dessert avant l'entrée et après, ils n'ont plus d'appétit. »
Afficher en entierPetite, elle parlait avec ses parents « qui étaient au ciel ». Elle voudrait que rien ne se perde. Tous ceux à qui on tient. Tout ce chemin parcouru, ces espoirs, ces souffrances, ces joies. Ou ça n'a pas de sens !
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