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Apolline a garé sa voiture en bas de la résidence « Les terrasses de lumière » elle jette un coup d’œil à sa montre, il est presque dix-sept heures. Elle visite seule dans la proche banlieue de Lille un duplex meublé de 200 m2 car le propriétaire, un riche industriel et vieille connaissance des Perriet, ne sera pas présent. Il lui a déposé la clé la priant de l'ajouter au portefeuille de l'agence. C'est sa toute première visite professionnelle, elle est donc particulièrement excitée. Avant de sortir de la voiture, elle scrute son visage, se trouve l'air reposé et n'a pas besoin de retoucher son teint. La température est élevée, mais pas étouffante, vingt-sept degrés, grâce au voile nuageux qui domine l'agglomération depuis environ midi.
Elle s'engouffre émue dans le hall de l'immeuble, vaste espace agrémenté de plantes vertes et de miroirs lustrés, qui lui renvoient sa silhouette gracile, vêtue d'une robe de coton bleu et d'un blouson de cuir brun. Dans l'ascenseur, elle presse le bouton du quatrième étage, puis en sort à pas feutrés pour gagner l'appartement numéro 10. Là, elle tente d'insérer la clé dans la serrure plusieurs fois, mais cette dernière semble vouloir résister, alors elle insiste encore quelques secondes, puis la porte finit par s'ouvrir brusquement. Elle n'en croit pas ses yeux, celui qui vient d'ouvrir n'est autre que Dimitri, son Dimitri !
— Apolline... Apolline Lamy ? Ça alors ! c'est une drôle de coïncidence !
Il porte une chemise blanche dont il a retroussé les manches et dénoué le bouton supérieur. Il arbore fièrement son sourire-fossette-et-dents-blanches si captivant, sa marque de fabrique si particulière. Elle en déduit qu'il est seul et « décontracté. »
— Bonjour Monsieur Castel ! La coïncidence est en effet assez exceptionnelle. J'imagine que vous êtes venu visiter ce bien, à la demande du propriétaire, Albert Pluquet ?
— Précisément ! Pour ma part j'ai un peu de mal à comprendre votre présence ici, mais puisque vous semblez si déterminée à franchir cette porte, entrez donc, je vous en prie !
La jeune femme élégante et fraîche ne se fait pas prier. Elle ne cache pas un sourire mutin qu'il trouve déconcertant, tandis qu'il doit se triturer les méninges pour tenter de comprendre. Elle entre et ouvre de grands yeux sur la vaste pièce, unique entièrement décorée de meubles design ou griffés, d’œuvres d'art contemporaines hors-de-prix.
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