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Extrait ajouté par cynodon78 2022-06-27T11:16:58+02:00

«  Vous vous vantez… Hier encore, quand vous étiez ici et que je vous laissais apercevoir un sein, vous aviez la gorge sèche, le front moite, en bon gros que vous êtes… Maintenant, bien sûr que ça ne vous fait plus rien… Et pourtant, je ne suis pas plus moche… »

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Extrait ajouté par cynodon78 2022-06-27T11:14:40+02:00

«  Ni elle ni son adversaire n’avaient perdu complètement connaissance. Mais ils étaient brisés, écœurés, comme ces clowns qu’on voit parodier un combat de boxe et qui, couchés l’un sur l’autre, continuent à donner des coups imprécis dans le vide. »

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Extrait ajouté par cynodon78 2022-06-27T11:13:05+02:00

«  Un petit personnage grisonnant, vêtu avec une recherche maladroite, redressant sans cesse les pointes de ses moustaches cosmétiquées. »

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Extrait ajouté par boby62210 2019-04-05T19:26:29+02:00

Elle rit.Un rire franc,perlé.Et plus que jamais,elle était parée de ce que les cinéastes américains appellent le sex appeal.

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Extrait ajouté par boby62210 2019-04-05T19:25:50+02:00

Quand Maigret, avec un soupir de lassitude, écarta sa chaise du bureau auquel il était accoudé, il y avait exactement dix-sept heures que durait l’interrogatoire de Carl Andersen. On avait vu tour à tour, par les fenêtres sans rideaux, la foule des midinettes et des employés prendre d’assaut, à l’heure de midi, les crémeries de la place Saint-Michel, puis l’animation faiblir, la ruée de six heures vers les métros et les gares, la flânerie de l’apéritif… La Seine s’était enveloppée de buée. Un dernier remorqueur était passé, avec feux verts et rouges, traînant trois péniches. Dernier autobus. Dernier métro. Le cinéma dont on fermait les grilles après avoir rentré les panneaux-réclame… Et le poêle qui semblait ronfler plus fort dans le bureau de Maigret. Sur la table, il y avait des demis vides, des restes de sandwiches.

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Extrait ajouté par boby62210 2019-04-05T19:25:19+02:00

[...] ... Quand Maigret rejoignit l'inspecteur Grandjean sur la route, une pluie fine comme un brouillard commençait à tomber. Le ciel, néanmoins, devenait laiteux.

- "Vous vous y retrouvez, vous, commissaire ?

- A peu près ...

- Cette femme joue la comédie, n'est-ce pas ?

- Elle est tout ce qu'il y a de plus sincère ...

- Pourtant ... Son mari ...

- Celui-là, c'est une autre paire de manches. Un honnête homme qui a mal tourné. Ou, si tu préfères, une canaille qui était née pour faire un honnête homme ... Il n'y a rien de plus compliqué ! ... Ca se ronge pendant des heures pour découvrir un moyen de s'en tirer ... Ca imagine des complications inouïes ... Ca vous joue un rôle à la perfection ... Par exemple, il reste à savoir ce qui, à un moment donné de son existence, l'a décidé à s'établir canaille, si je puis dire ... Enfin reste à savoir aussi ce qu'il a bien pu imaginer pour cette nuit ..."

Et Maigret bourra une pipe, s'approcha de la grille des Trois Veuves. Il y avait un agent en faction.

- "Rien de nouveau ?

- Je crois qu'on n'a rien trouvé ... Le parc est cerné ... Néanmoins, on n'a vu personne ..." ... [...]

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Extrait ajouté par boby62210 2019-04-05T19:24:41+02:00

[...] ... On ne voyait plus rien. L'auto à turbocompresseur doublait une charrette de paille, disparaissait à l'horizon.

Maigret faisait la grimace.

- "Il en passe beaucoup, de pareilles ?

- C'est la première ... On dirait qu'elle nous a visés, pas vrai ?"

L'après-midi était grise. Un rideau frémit à la fenêtre de la villa Michonnet.

- "Il y a moyen de coucher par ici ?

- A Arpajon ou à Arvrainville ... Trois kilomètres pour Arpajon ... Arvrainville est plus près, mais vous n'y trouverez qu'une auberge de campagne ...

- Vas-y porter ma valise et retenir des chambres ... Rien à signaler ?

- Rien ... On nous observe de la villa ... C'est Mme Michonnet, que j'ai examinée tout à l'heure ... Une brune assez volumineuse, qui ne doit pas avoir bon caractère ...

- Tu sais pourquoi on appelle cet endroit le carrefour des Trois Veuves ?

- Je me suis renseigné ... C'est à cause de la maison d'Andersen ... Elle date de la Révolution ... Autrefois, elle était seule à se dresser au carrefour ... En dernier lieu, voilà cinquante ans, il paraît qu'elle était habitée par trois veuves, la mère et ses deux filles. La mère avait quatre-vingt-dix ans et était impotente. L'aînée des filles avait soixante-sept ans, l'autre soixante bien tassés. Trois vieilles maniaques, tellement avares qu'elles ne faisaient aucun achat dans le pays et qu'elles vivaient des produits de leur potager et de la basse-cour ... Les volets n'étaient jamais ouverts. On restait des semaines sans les apercevoir ... La fille aînée s'est cassé la jambe et on ne l'a su que quand elle a été morte ... Une drôle d'histoire ! ... Depuis longtemps, on n'entendait plus le moindre bruit autour de la maison des Trois Veuves ... Alors les gens jasent ... Le maire d'Avrainville se décide à venir faire un tour ... Il les trouve mortes toutes les trois, mortes depuis dix jours au moins ! ... On m'a dit qu'à l'époque les journaux en ont beaucoup parlé ... Un instituteur du pays, que ce mystère a passionné, a même écrit une brochure dans laquelle il prétend que la fille à la jambe cassée, par haine pour sa soeur encore alerte, a empoisonné celle-ci et que la mère a été empoisonnée du même coup ... Elle serait morte ensuite à proximité des deux cadavres, faute de pouvoir bouger pour se nourrir ! ..." ... [...]

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