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- Sois prudent.
Le pas de Thorn se suspendit et Ophélie put deviner les contours anguleux de sa silhouette.
- Toi aussi. Un peu plus que cela, même.
Afficher en entierLa Petite-Dame-À-Lunettes observa pensivement la pointe du javelot qui ressortait par sa gorge. D'une contorsion grotesque du bras, elle saisit le manche qui pendait dans son dos et l'arracha d'un coup sec. La plaie à son cou se referma aussitôt sans verser de sang.
- Peu importe si je l'ai tué ou si je l'ai épargné. Cette pauvre enfant ne croit rien de ce qui borde ma souche... sort de bouche. Elle a déjà essayé de me tuer à quarante-trois reprises. Toi, jamais. Pourquoi ?
Avec une expression malicieuse, Parrain réagença les pions sur le plateau de jeu.
- Parce que, en nous enfermant ensemble dans ce non-lieu, Janus a fait de moi votre châtiment. Je m'évertue donc à vous rendre ma compagnie le plus ennyeuse possible.
La Petite-Dame-À-Lunettes posa le javelot sur le tapis, à côté du coussin où elle était assise. Ses gestes étaient calmes, mais les ombres s'agitaient de plus en plus vite sous son corps.
- Tu y excelles.
- Moins que Thorn, murmura Parrain en glissant, de son doigt plein de pâté, un pion sur le plateau. J'aimerais qu'il soit ici avec nous ! Il n'a pas son pareil pour vous gâcher une fête.
Afficher en entier- Et moi qui croyais que vous ne m'aimiez pas, sir.
- Je ne vous aime pas, maugréa Thorn. Je vous utilise.
Afficher en entierVous inspirez à mon écharpe ce que vous m'avez inspiré dès notre première rencontre, et ce que vous inspirez à beaucoup de gens aujourd'hui. Un refuge.
Afficher en entierIl se dégageait de Thorn une détermination aussi communicative qu'un courant électrique.
Ophélie réalisait de tout son corps ce qu'il était devenu pour elle, ce qu'elle était devenue pour lui, et rien ne lui paraissait plus solide au monde.
Afficher en entierUn peu plus que cela, même.
Afficher en entier-Tout ça pour un dessin.
Thorn avait énoncé ce constat sans la moindre expressivité. Pourtant, à peine l'eut-il fait que sa raideur se fissura. Les lignes dures de sa figure cédèrent les unes après les autres. L'armature de sa jambe ploya comme si elle ne pouvait plus porter le poids de ce corps devenu intolérablement lourd. Dans un vacarme d'acier, Thorn se laissa tomber à genoux. Il se cramponna des deux mains à Ophélie avec une telle poigne qu'elle faillit en perdre l'équilibre. Elle tint bon. Ici, maintenant, si ébranlée fût-elle à l'intérieur, c'était à elle d'être solide pour deux. Thorn n'en finissait plus de s'effondrer sur lui-même, la tête fléchie en avant, les épaules contractées à se briser. Il enserrait Ophélie comme s'il voulait à la fois s'y raccrocher et la tenir à l'écart.
Empêcher ses griffes de faire une nouvelle victime.
L'abîme dans lequel il était en train de sombrer était de la même nature que le vide entre les arches. Une chute infinie dont nul ne revenait.
Afficher en entierQue serait-il advenu d’Ophélie si, parmi toutes les liseuses d’Anima, Berenilde ne l’avait pas choisie pour la fiancer à son neveu ? N’aurait-elle donc jamais croisé la route de ce qu’ils appellent « Dieu » ? Bien sûr que si. L’histoire aurait simplement emprunté une autre voie. Chacun doit jouer son rôle comme il jouera le sien.
Afficher en entier"- Nous ne menons pas la vie d'un couple conventionnel.
[...]
- J'aime que nous ne soyons pas conventionnels, lui assura-t-elle.
[...]
- Moi aussi, dit-il après un raclement de gorge. J'apprécie que nous ne soyons pas conventionnels. Un peu plus que cela, même. "
Thorn & Ophélie
Afficher en entierParce que la guerre, c'est lorsqu'on cesse de se comprendre.
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