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D’un mouvement du menton, Thorn l’invita à entrer, puis il ferma à clef derrière eux. La salle était circulaire, à peine chauffée, dépourvue de mobilier ; en revanche, elle possédait des portes peintes dans toutes les couleurs. Une Rose des Vents. Sans doute auraient-ils pu parler ici, mais le lieu était exigu et Thorn entrait déjà sa clef dans une nouvelle serrure.

– Je ne dois pas trop m’éloigner, murmura Ophélie.

– C’est l’affaire de quelques portes, dit Thorn d’un ton formel.

Ils traversèrent une série de Roses des Vents qui finit par déboucher sur des ténèbres glaciales. Le souffle coupé par le froid, Ophélie toussa des nuages de buée. Quand enfin elle inspira, ses poumons semblèrent se pétrifier dans sa poitrine. Sa livrée de valet n’était pas conçue pour des températures pareilles. Elle ne voyait plus de Thorn qu’une ombre squelettique qui progressait à tâtons. Par endroits, son uniforme noir se fondait si bien dans l’obscurité qu’Ophélie devinait ses mouvements aux grincements d’un plancher.

– Ne bougez pas, je vais allumer.

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Ophélie se fraya un chemin entre tous ces fonctionnaires bedonnants pour atteindre Thorn. Il ne put retenir un sourcillement étonné quand elle hissa vers lui sa coupe de champagne. Elle essaya de coller sur le visage de Mime une expression insistante. Allait-il comprendre qu’elle sollicitait son aide ?

– Prenez rendez-vous avec mon secrétaire, déclara Thorn à tous ces messieurs d’un ton catégorique.

Sa coupe de champagne à la main, il leur tourna le dos. Il n’eut pas un geste, pas un regard pour Ophélie, mais elle lui emboîta le pas en toute confiance. Il allait la conduire en lieu sûr, elle lui parlerait de la tante Roseline, ils trouveraient une solution.

Ce soulagement fut de courte durée. Un grand gaillard appliqua une claque retentissante sur le dos de Thorn, qui déversa sa coupe de champagne sur le carrelage.

– Cher petit frère !

C’était Godefroy, l’autre neveu de Berenilde. Au grand dépit d’Ophélie, il n’était pas venu seul ; Freyja se tenait à son bras.

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Si elle n’avait pas oublié sa rame, Ophélie l’aurait probablement lâchée de surprise. Elle venait seulement de remarquer le regard acéré que Thorn appuyait sur elle du balcon d’honneur. Considéré d’un autre point de la scène, nul n’aurait pu saisir cette nuance dans l’angle de son regard et douter, en conséquence, qu’il ne fût tout entier à sa tante. Cependant, de là où Ophélie se tenait, à l’extrémité de sa gondole, elle voyait bien que c’était Mime qu’il fixait de la sorte, sans le moindre embarras.

« Non, pensa alors Ophélie avec une torsion de ventre. Il ne s’en rend pas compte. Il attend de moi quelque chose que je suis incapable de lui offrir. »

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Thorn, quant à lui, n’avait pas lâché sa montre des yeux ; il avait hâte de regagner son Intendance et n’en faisait aucun mystère.

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Côte fêlée ou non, Ophélie lui aurait donné la fessée du siècle si elle avait été capable de bouger, mais il lui semblait qu’elle se noyait corps et âme dans les lunettes en culs de bouteille. Tout jeune qu’il fût, le chevalier n’était pas tellement plus petit qu’elle une fois debout. Elle n’arrivait plus à s’arracher à son regard placide, sur lequel se rabattaient les paupières tatouées.

« Non, pensa Ophélie de toutes ses forces. Je ne dois pas le laisser manipuler mon esprit. »

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Ils avaient tous en commun un regard dur, tranchant comme de l’acier. Le même regard que Thorn.

Des Dragons.

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– Quelle femme parmi vous peut se vanter de perpétuer ainsi notre lignée ? poursuivit le père Vladimir en promenant un regard dur autour de lui. Toi, Anastasia, trop laide pour te dégoter un mari ? Toi, Irina, qui n’as jamais mené à terme une seule de tes grossesses ?

Tous les visages se baissèrent sous le faisceau implacable de son regard, pareil à un phare déblayant l’horizon. Un silence gêné envahit tout le salon. Les sœurs d’Archibald faisaient semblant d’être affairées autour de leur toilette, mais elles ne perdaient pas une miette de ce qui se disait ici.

Ophélie, elle, n’en croyait pas ses oreilles. Culpabiliser des femmes de cette façon, c’était odieux.

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Non, Ophélie ne comprenait pas. Qu’un petit corps de dix ans pût renfermer un esprit aussi malsain, ça dépassait son entendement. C’était à cause de cet endroit, de ces nobles, de toutes ces guerres de clans : ce monde ne donnait pas la moindre chance aux enfants de développer un sens moral.

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– C’est ma faute, le coupa Ophélie. La dernière fois, je me suis montrée désagréable.

Une convulsion traversa la bouche de Thorn. Elle fut incapable de déterminer si c’était une tentative de sourire ou une grimace embarrassée.

– Ne donnez plus votre confiance qu’à ma tante, rappela-t-il.

Ophélie se sentit peinée de voir à quel point il accordait du crédit à Berenilde. Elle les manipulait comme des marionnettes et il était entré dans son jeu sans même s’en rendre compte.

– À elle, je ne sais pas. Mais à vous, n’en doutez plus.

Ophélie avait cru bien faire en lui disant cela. À défaut de pouvoir jouer les épouses aimantes, elle voulait au moins être honnête avec Thorn. Il avait sa confiance, il devait le savoir. Elle se demanda toutefois si ce n’était pas une erreur quand les yeux gris se dérobèrent brusquement aux siens, dans un mouvement plein de raideur.

– Vous devriez partir, maintenant, marmonna-t-il. Je dois ranger mon cabinet et réparer le téléphone avant mes premiers rendez-vous de la journée. Pour ce dont vous m’avez parlé, je ferai le nécessaire.

Ophélie s’engloutit dans le miroir et refit surface dans sa chambre. Elle était tellement absorbée dans ses pensées qu’elle ne s’aperçut pas tout de suite que le phonographe s’était remis en marche pendant son absence. Elle posa un regard perplexe sur le disque qui déroulait sa musique de fanfare.

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– Vous mettez mes nerfs à rude épreuve. Vous avez l’art et la manière de vous fourrer dans le pétrin, vraiment.

Pensif, il souffla toute sa fumée par son grand nez d’épervier.

– Soit. Je m’occuperai de cela également.

– Comment ? demanda Ophélie dans un souffle.

– Ne vous souciez pas des détails. Vous avez juste ma parole que ce majordome ne vous causera aucun tort, ni à vous ni à ma tante.

Ophélie avala d’une traite tout ce qui lui restait de café. Le nœud dans la gorge ne descendait pas. Thorn allait l’aider au-delà de toutes ses espérances. Elle se sentait parfaitement ingrate de l’avoir traité avec autant de dédain jusqu’à présent.

L’horloge de l’Intendance sonna six heures du matin.

– Je dois retourner dans ma chambre, dit Ophélie en reposant sa tasse. Je n’avais pas réalisé qu’il était si tard.

Thorn se leva et lui tint le panneau à miroir de la penderie comme s’il s’agissait d’une porte ordinaire. Ophélie n’avait pas le cœur de partir ainsi, sans un mot aimable pour lui.

– Je… je vous remercie, bégaya-t-elle.

Thorn haussa les sourcils. Il sembla soudain tout guindé dans son uniforme à épaulettes, trop à l’étroit dans son grand corps maigre.

– C’est une bonne chose que vous vous soyez ouverte à moi, dit-il d’un ton bourru.

Il y eut un petit silence gêné, puis il ajouta entre ses dents :

– J’ai pu vous paraître un peu sec, tout à l’heure...

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