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– Tant que vous resterez à Babel, si forte que soit la tentation et si grande que soit votre solitude, vous ne devrez avoir aucun contact avec votre famille.

– Je le sais.

– Plus vous approcherez de la vérité, plus vous vous mettrez en danger.

– Je le sais.

– En cas de difficulté, vous ne pourrez peut-être pas compter sur moi. J’ai les pieds et les poings liés par les Généalogistes.

– Je le sais aussi, dit doucement Ophélie. C’est de cela que vous vouliez que nous parlions hier ?

Thorn détacha enfin son regard du verre d’eau pour le braquer sur elle. Ses prunelles pâles projetaient un éclat incisif à travers la pénombre.

– Vous rappelez-vous ce que je vous ai dit l’autre soir, devant l’entrée du Mémorial ? Que je ne voulais pas de vos bons sentiments ?

Ophélie hocha le menton.

– J’étais sincère, poursuivit-il d’une voix implacable. Je n’en veux pas.

Il se renfrogna, comme s’il avait un goût désagréable en bouche. Ses doigts firent valser son verre d’une main à l’autre avant qu’il se décide à le poser.

– Du moins, pas seulement.

Ophélie s’humecta les lèvres. Thorn n’avait pas son pareil pour la faire se sentir tour à tour glacée et brûlante.

– Vous ne…

– Pas de demi-mesure, la coupa-t-il. Je ne suis pas et je ne veux pas être votre ami.

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Thorn avait déclaré cela après avoir prudemment trempé les lèvres dans son verre.

– Punie ? répéta Ophélie. Je ne comprends pas.

– Moi non plus. Je vous ai dit une fois que je portais moi-même les souvenirs de Farouk, transmis de génération en génération, et de mémoire en mémoire, par le clan de ma mère. Des souvenirs fragmentés, imprégnés de subjectivité. Dans l’un d’eux, il m’est apparu que Dieu… Dilleux, rectifia-t-il aussitôt, a été punie. J’ignore encore par qui, pourquoi et comment.

– Le buffet-glacière des Nécromanciens assure une conservation parfaite des aliments tout au long de l’année ! s’extasia le présentateur radiophonique. Solide et peu encombrant pour un maximum de contenance utile ! De contenance utile !

Ophélie contempla le poste qui avait lâché un écho, pensive.

– Peut-être que sa transformation en Mille-faces n’a pas été un choix ? Peut-être est-ce une malédiction ? Peut-être est-ce bel et bien lié à l’Autre ?

– Ça, dit Thorn, ce sera à nous de le découvrir. Si, bien sûr, vous êtes toujours disposée à ce que nous enquêtions ensemble.

Il s’était exprimé d’une voix raide, le regard enfoncé dans son verre.

Ophélie remonta ses lunettes sur son nez.

– Vous en doutez ?

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Chaque phrase de Thorn lui tombait des lèvres comme du plomb. Il alourdissait l’atmosphère par sa seule présence. Pourtant, Ophélie se sentait plus légère maintenant qu’elle ne l’avait été en son absence. Plus fébrile aussi.

– Et vous ? demanda-t-elle. Vous êtes déçu ?

Thorn la dévisagea en silence, avec cette expression intensément sérieuse qui mettait Ophélie à vif. Elle resserra les pans de son peignoir autour du pyjama dont Ambroise lui avait fait cadeau. Elle eut une pensée pour l’automate et son maudit sèche-cheveux qui avaient transformé ses boucles en un buisson de ronces. C’était une expérience étrange pour elle de constater qu’elle aurait soudain voulu paraître moins négligée.

– Non, finit par répondre Thorn. Je ne m’attendais pas à renverser Dieu du premier coup.

Il prononça le mot « Dieu » avec un coup d’œil prudent pour le verrou qu’il avait poussé un peu plus tôt. Comme aucun automate ne se mit à enfoncer la porte, il se remplit un verre à la carafe de chevet, en renifla l’eau d’un nez méfiant, puis il s’assit au bord du lit.

– Et vous ? demanda-t-il à son tour.

Ophélie décida de ne pas lui parler du vieux balayeur. Elle le ferait plus tard – elle ne voulait rien lui cacher, mais elle sentait que ce n’était tout simplement pas le bon moment.

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Ophélie laissa échapper un sourire pendant qu’elle essayait de le délivrer.

– Et moi qui me demandais où elle était passée. Je crois qu’elle a pris goût à son indépendance.

Thorn confia son parapluie trempé à l’automate qui l’avait guidé jusqu’ici, puis il lui claqua la porte au nez. À son absence de nez, en fait.

– Où est le fils de Lazarus ? demanda-t-il en promenant un regard sévère dans la chambre.

– Il est sorti pour la journée.

Thorn poussa le verrou.

– Tant mieux. Nous ne serons pas dérangés.

Il vérifia qu’il n’y avait personne sur la petite terrasse inondée de pluie. Assaillie par l’écharpe, Ophélie observait avec circonspection le profil ombrageux de Thorn. Il avait peigné ses cheveux, rasé sa mâchoire et réparé, convenablement cette fois, son armature de jambe. Ce n’était pas l’apparence d’un homme qui a été malmené et, toutefois, il exhalait une odeur excessive de désinfectant.

– Qu’est-ce que les Généalogistes vous ont dit ? s’inquiéta-t-elle. Ils ont été déçus ?

Thorn tira les rideaux sans se soucier de plonger brutalement la pièce dans la pénombre.

– Ils ont été satisfaits. Un peu plus que cela même.

– Mais ?

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Ophélie sursauta en entendant deux coups autoritaires retentir contre la porte de sa chambre.

– Auriez-vous l’obligeance de me débarrasser de ceci ? exigea Thorn dès qu’elle lui ouvrit.

L’écharpe s’était entortillée à sa jambe.

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– Je vais bien, répondit-elle enfin.

Elle n’avait jamais été si soulagée de prononcer ces mots.

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Les doigts de Thorn écrasèrent les siens avec plus de force encore. La soupçonnait-il de ne pas lui livrer le fond de sa pensée ?

– Vous ne bougez pas d’ici jusqu’à mon retour. Des gens sont morts pour avoir approché le secret dont nous sommes les détenteurs.

Ophélie faillit fléchir sous son regard de plomb. Elle voulut supplier Thorn de rester avec elle sur cette terrasse, mais si elle se trahissait ici et maintenant, alors, oui, ils mourraient tous les deux de la plus atroce des façons. Il n’y avait qu’une solution pour arrêter l’assassin et cela impliquait pour Ophélie de lui parler seule à seul.

Elle trouva, sans trop savoir comment, la force de sourire.

– Je ne bougerai pas.

Thorn lui libéra les doigts à contrecœur et ne garda que le livre. Ophélie dut se faire violence pour ne pas courir derrière lui quand il monta la passerelle.

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Au moment de saisir le livre, Thorn referma autoritairement ses doigts sur ceux d’Ophélie et planta son regard dans le sien. Le vent, en hérissant ses cheveux, le faisait paraître encore plus revêche qu’à l’accoutumée.

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Parvenu à la fin de l’ouvrage, il demeura un long moment voûté sur le sofa, aussi figé que l’armature de sa jambe, avant de tourner lentement, très lentement, son nez d’aigle vers Ophélie. Elle semblait être soudain devenue pour lui une source d’infinie perplexité.

– Je crois que vous devriez lire attentivement jusqu’au bout, suggéra-t-il d’une voix qu’elle ne lui avait jamais entendue encore.

Ophélie remonta ses lunettes sur son nez pour prendre connaissance de la dernière page où elle n’avait pas remarqué, tant l’encre avait pâli à cet endroit, une petite mention manuscrite :

« En attendant des jours meilleurs, mes chers enfants.

Eulalie Dilleux. »

Ophélie lut et relut en boucle ces quelques mots jusqu’à en imprégner chaque particule de son être.

Eulalie Dilleux.

Dilleux.

Dieu.

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Elle n’en eut de toute façon pas le loisir. Le regard incisif que Thorn décocha à Ambroise incita celui-ci à reculer son fauteuil jusqu’à l’autre bout du salon.

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