Extraits

Je sortis avant même que les portes ne se soient entièrement ouvertes, rajustant aussi subtilement que possible l’avant de mon jean, et je me précipitai dans le couloir vers la chambre 1128.

J’atteignis la chambre et m’arrêtai pour prendre une autre profonde inspiration. En frappant, je ne pus m’empêcher de sourire comme un idiot qui ne tenait plus en place – c’était le cas, au final – donc je n’essayai même pas.

Des pas retentirent de l’autre côté de la porte et mon pouls rejoignit la stratosphère. Je me fichais de savoir lequel c’était. Cam. Theo. Les deux. J’allais enfin pouvoir les voir dans la vraie vie, plutôt que sur l’écran d’un ordinateur, et je pourrais les embrasser et les toucher et…

La porte s’ouvrit.

Cam croisa mon regard.

Et mon cœur atterrit dans mes chaussures.

— Qu’est-ce qui ne va pas ?

Je le regardai fixement, essayant de donner un sens aux cernes sombres sous ses lunettes, ses lèvres plissées, le fait qu’il n’arrivait pas à me regarder dans les yeux. Il s’écarta, gardant le regard baissé.

— Entre.

Mon estomac se soulevant, j'entrai dans la chambre. Il y avait deux lits, et près de l’un d’eux se trouvait une valise, soigneusement rangée contre le pied de lit à côté d’une paire de chaussures tout aussi méticuleusement rangée. Une seule valise, cependant. Je regardai autour de moi.

Pas de pile de vêtements à moitié pliés à côté d’une valise ouverte sur un lit. Pas de fouillis, de reçus ni de monnaie sur la table de nuit, près de la rangée parfaite formée par le téléphone portable de Cam en train de charger, son portefeuille et la clé de la chambre. Pas de Theo.

Cam referma la porte derrière nous.

— Nous, hum… nous devons parler.

La panique me submergea.

— Où est Theo ?

— Il…

Cam posa une main sur mon épaule et serra doucement.

— Ce n’est que moi, ce soir.

Ma bouche s’assécha.

— Qu’est-ce que…

— Asseyons-nous.

Oh putain. C’était l’une de ces conversations du style « Tu ferais mieux de t’asseoir ».

— Je suis venu ici pour vous aider à résoudre ce problème. Nous réparer, tu vois… nous.

Je voulais lui dire qu’il n’y avait rien entre nous qui devait être réparé, mais comment cela aurait-il pu être vrai ? La relation que j’avais avec lui avait toujours été liée à celle que nous avions chacun avec Cam, et notre ménage à trois. Peu importe ce qu’il se passait, le fait que l’une de ces relations soit brisée affectait forcément les autres. Ma séparation avec Cam était comme un fil décousu, et si elle devenait permanente, est-ce que tirer sur ce fil ne déferait pas tout le reste ?

— Viens là, murmurai-je avant de l’attirer dans mes bras.

Si la presse nous voyait, ils pourraient dire ce qu’ils voulaient. Et Nate ne résista pas. Il enroula ses bras autour de moi et soupira en me serrant fort.

— S’il y a une chose dont je n’ai jamais douté dans toute cette débâcle, dis-je doucement, c’est ce que je ressens pour toi.