Extrait

Le Khédive resta absent beaucoup plus longtemps que ne le prévoyait le plan de vol enregistré auprès de la EMC. Parce qu’ils avaient couvert un secteur beaucoup plus vaste, et qu’ils avaient trouvé Daphné presque aussi lucratif qu’Amande. Et comme leur eau demeurait claire et leur air remarquablement pur de C02, ils n’étaient pas vraiment pressés.

Et Acorna leur fournissait assez de distraction pour qu’ils n’éprouvent pas le besoin d’avoir de nouveaux compagnons. Quoique leurs discussions sur son éducation se soient lentement ramenées à « qu’est-ce qu’on va lui apprendre aujourd’hui » plutôt qu’à des considérations physiques, les débats avaient généralement lieu quand elle dormait. Elle avait besoin de beaucoup de sommeil, les nombreuses siestes ayant fait place à des nuits d’au moins dix heures dans le hamac qu’ils lui avaient fabriqué. Une fois endormie, elle était insensible au bruit – sauf la fois où un booster avait eu des ratés et déclenché une alarme ; elle s’était réveillée immédiatement et rendue près de la capsule de survie qui lui était assignée. (Rafik y avait mis sa capsule originelle, « juste en cas », avait-il dit, et les autres avaient tous été d’accord. Comme il n’y avait que trois capsules sur le Khédive, et que Calum était le plus petit des trois, il partagerait la sienne avec Acorna.) Aussi discutaient-ils de ses leçons très librement, parfois criant de toute la force de leurs poumons.

Les sorties nécessaires dans l’espace étaient généralement accomplies pendant qu’elle dormait, ou qu’elle était si occupée à ses « études » qu’elle ne remarquait pas l’absence de l’un d’eux.

— Il faudra la déshabituer de tant de dépendance, leur dit Rafik un soir. Je veux dire, quand nous serons rentrés à la Base, nous aurons des activités séparées, et elle doit apprendre à vivre avec un seul d’entre nous près d’elle.