La Petite Licorne, Tome 4 : Le Monde d'Acorna

Acorna a indiqué les trous de ver et les trous noirs avec une précision qu’on ne trouve pas sur les cartes, étant donné l’instabilité des caractères à cartographier et le danger de s’en approcher de trop près pour en relever les coordonnées. Elle a même noté tout le système de trous de ver dans lequel on est entré en marche arrière pour pulvériser Ganoosh et Ikwaskwan.

Acorna leva les yeux de son écran et haussa les épaules.

— Nous y étions. La notation des trous et des plis est rudimentaire dans tes notes, mais précise dans mon esprit.

Elle fit une pause, réfléchissant à une autre remarque de Becker.

— Quant à ton père, il n’avait sans doute pas de sang linyaari. Je ne crois pas que la reproduction soit possible entre nos deux espèces. D’après les photos que tu m’as montrées de ton père, il n’avait absolument rien d’un Linyaari, mais je reconnais que son intuition des relations spatiales, de même que la tienne, ressemble aux capacités psychiques que possède notre race. Je comprends parfaitement que, voyageant sans équipage et gérant seul toutes les phases de la navigation, comme tu le fais maintenant et comme ton père le faisait quand tu étais enfant, vous n’ayez pas pris le temps de collationner et cartographier correctement vos observations. Mais, franchement, seules des capacités parapsychiques peuvent expliquer que tu t’y sois retrouvé, dans ce chaos, dit-elle, montrant les piles de papiers, cassettes et puces amoncelées devant elle.