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Ils se connaissaient bien, ils avaient appris à jouer chacun avec talent de l'instrument de l'autre, l'ébauche d'un mouvement suffisant à transmettre le message d'un désir, reçu et satisfait dans la seconde.
Afficher en entierLes pleurs qu'elle croyait taris jaillirent sans retenue comme si un petit lac de détresse s'était formé en elle jour après jour, attendant ce moment pour déborder.
Afficher en entierTelle une peau distendue tentant de retrouver ses proportions originelles, leur existence avait peiné à retrouver ses marques les quelques mois qui avaient suivi l'installation d'Agnes dans son studio.
Afficher en entier"(...) Paul prit conscience de l'insurmontable difficulté pour lui de mettre en mots ses sentiments. Tout relevait de l'impalpable : regards échangés, sourires, main posée sur un bas en témoignage de tendresse, mais rien qui puisse précisément se dire, encore moins s'écrire."
Afficher en entierPlaie brutale recousue à la hâte, la mort brutale de son enfance avait laissé au fond d'elle cette cicatrice dont personne,jamais,ne pourrait atténuer les boursouflures.
Afficher en entiercomme tous les enfants qui saisit intuitivement la tristesse de l'un de ses parents, Paul ne posait aucune question, respectant à son insu le mutisme paternel, ne franchissant aucune barrière dressées par l'homme déjà âgé qui lui accordait sa tendresse.
Afficher en entierIrène prit alors conscience de la réalité de sa relation à sa belle-mère, tissée comme ses broderies de petites choses de tous les jours, charmantes et poétiques, sans autre épaisseur que celle du canevas auquel se limitaient leurs échanges.
Afficher en entierMais sous l'enveloppe Chiffon était bien à sa place, déposée sur ses anciens cahiers d'écolière. Tellement moins jolie que dans son souvenir, tellement moins vivante aussi, comme si l'exil prolongé dans le débarras l'avait fanée, privée de la chaleur des bras qui l'avaient bercée et vidée des rêves de l'enfant dont elle avait partagé l'intimité.
Mais dès qu'elle la saisit, Irène en retrouva aussitôt sous ses doigts la consistance familière et balbutiant des mots sans suite elle la serra contre son coeur.
Dans ce moment précis elle se reconnut, c'était bien elle la petite fille de la photographie: elle était et elle serait à jamais cette petite fille morte le jour où ses parents l'avaient abandonnée pour un voyage sans retour.
Afficher en entierSoudain, soulevant l'enveloppe bleue pour accéder à sa vieille poupée, elle fut envahie par une angoisse qui la cloua sur place et fit trembler ses mains. Elle resta penchée, hésitant à poursuivre son exploration, bloquée par la peur d'une découverte: la robe blanche pliée dans la malle, pointant vers elle ses trois boutons de rose.(p.80)
Afficher en entierQuoique songeur et muet, Paul avançait, de ce pas tranquille dont il était coutumier. Cet homme dont elle partageait l'intimité pouvait-il à ce point cliver son esprit entre deux existences et marcher ainsi à ses côtés (...) sans la prendre tout à coup par les épaules ou s'effondrer en larmes pour lui avouer sa trahison ? (p. 70)
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