Extraits

Expliquer les paysages. Voilà une vieille ambition sur laquelle ont peiné des générations de géographes. Et bien sûr, une seule cause ne peut être à l’oeuvre. L’économie, l’organisation sociale, le climat, le sol, l’écologie sont des conditionnements réels.

On pourrait les croire.

Le raisonnement paraît tellement logique.

Et pourtant il suffit de parcourir un peu le monde pour avoir des doutes sur cette théorie.

Il suffit même de parcourir la France.

Que verrions-nous alors tout au long des villages et des champs ? Non pas une France agricole, mais des France complètement différentes dans leurs manières de traiter la nature pour en tirer une production.

Mais il faut de l’herbe pour brouter, et de l’espace pour planter le blé.

À force de cultiver la steppe, on atteignit la forêt.

C’était gênant.

Qu’à cela ne tienne, on la supprimerait !

Suivant la vallée du Danube, l’agriculture s’approcha de l’Europe, couverte de sombres forêts qui n’étaient pas encore gauloises.

C’est ensuite que s’installèrent les grandes forêts de hêtres et de chênes à la place de la toundra et des conifères.

Et ce magnifique décor ne fut pas perturbé, car on avait oublié d’inventer l’agriculture.

Mais nous n’en faisons pas partie depuis longtemps. La Terre n’est pas la planète des hommes. Pendant des centaines de millions d’années, d’autres êtres vivants ont occupé les lieux où se trouvent maintenant nos maisons, nos lits et nos chaises.