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Extrait ajouté par ilovelire 2017-05-01T02:34:53+02:00

Premier dimanche après Woodstock. (J’ai commencé à dater mon existence par rapport à Woodstock : avant, après.) Bennett et moi nous sommes à la maison. Nous avons baisé toute la nuit — comme des voleurs qui ignoreraient jusqu’au nom l’un de l’autre. Et j’ai rêvé à Penny, puis je me suis réveillée en hurlant. Le matin venu, Bennett m’apporte mon petit déjeuner au lit : omelette au fromage de cheddar, parfaite, et café au lait. Il sourit, plein de la paix intérieure de l’homme qui, ayant démoli sa femme, peut s’offrir le luxe d’être généreux. Il n’y a que quelques minutes que je suis debout, et déjà je pleure dans mon omelette. Huit années de larmes ! Jamais je n’aurais cru être un tel réservoir.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-05-01T02:34:36+02:00

Gretchen mesure un mètre soixante-quatre. Elle est blonde, elle a de formidables roberts et le parler vert ; elle professe le marxisme et le féminisme, en même temps qu’elle est passionnée de musique baroque. Il y a deux ans, au moment de la phase chic, fraîche et joyeuse du Mouvement de Libération de la Femme, nous avons beaucoup parlé toutes les deux de tenter l’aventure de vivre en couple – et, naturellement, nous n’en avons rien fait. Au fond, nous n’en avions pas du tout envie. C’était seulement l’idée qui semblait séduisante. Au lieu de cela, nous sommes parties pour Londres ensemble, lors de la publication de mon roman dans cette ville, et nous nous sommes offert ce qu’il faut bien appeler une cure de thérapie primitive de dix jours, dans notre chambre d’hôtel du Dorchester. Expérience assez infernale, qui nous convainquit toutes les deux que nous ne devions plus jamais essayer de vivre ou de voyager de conserve, mais qui nous lia plus étroitement. Secrètement, je suis un peu intimidée par Gretchen. Sa nature dominatrice (elle est Lion, avec le même signe en ascendant), son extrémisme affiché, sa langue acérée, son extraordinaire beauté me coupent bras et jambes. Elle a une telle vitalité que, partout où elle est, elle donne l’impression aux personnes présentes qu’elles sont réduites à néant, vidées, du vent. Elle me pompe l’air.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-05-01T02:34:29+02:00

Je n’étais pas insensible à l’appel de la liberté. Chaque fois que j’entendais parler d’une femme, n’importe laquelle, qui avait quitté son mari – qu’il s’agît d’une amie, d’une amie d’amie, d’une vague relation ou d’une fabrication célébrée par les masses-médias et où entraient, pour deux parts, la rumeur, pour deux autres, la projection personnelle, et pour le reste, le rêve et le désir des autres – je brûlais d’envie d’en faire autant, j’en avais littéralement la fièvre. Je devins une lectrice assidue de chefs-d’œuvre littéraires tels que : Comment obtenir vous-même votre divorce. Les joies du divorce, Amour et mariage : une incompatibilité naturelle, ou encore Le défi du célibat. Partir était pour moi une idée fixe, et pourtant j’en étais incapable. A la façon des psychotiques qui projettent leurs illusions sur le monde extérieur, je finissais par me convaincre que les femmes du monde entier n’avaient qu’une idée : plaquer leur mari – que quitter son mari était l’unique leitmotiv universel, cosmique.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-05-01T02:34:19+02:00

Le bruit court par tout le pays que, de nos jours, les femmes plaquent leur mari aussi facilement qu’elles changent de bas – ou qu’elles ôtent leur culotte. Je suis la preuve vivante que c’est faux. Sans enfant pour « me retenir » (ou m’ancrer à la réalité), mais avec un métier et un amour de la vie qui me sont très personnels, partir fut cependant pour moi l’acte le plus difficile de toute ma vie. J’ai essayé tout ce que j’ai pu imaginer pour retarder la décision – ou la renverser – et le processus du départ lui-même me prit des années, et non des mois. Même les écarts et les aventures que je m’offrais, même les révoltes écrites n’étaient en réalité que des manières de différer la décision véritable et terrifiante de partir.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-05-01T02:25:30+02:00

Dès lors, un tiers est entré dans notre vie et notre foyer. Le soir, je m’endormais avec Penny, et je la retrouvais à mon réveil. Je rêvais d’elle toutes les nuits. Je me souvenais de détails auxquels je n’avais jamais pensé durant ces sept années : le mini-slip en lastex de Penny, pendant au porte-serviettes dans la salle de bains sinistre et sans vie comme tout son appartement de fonction à Heidelberg. Penny assise dans le « séjour » dudit appartement et disant, en rejetant de son front piqueté de taches de rousseur, de minces mèches de cheveux cuivrés : « Quand on a eu six enfants, il faut un drôle de zizi pour vous remplir le zigouigoui. » Puis adressant un sourire lascif à son mari d’abord et ensuite au mien. Penny me téléphonant, quand j’étais à l’hôpital avec une jambe cassée, pour me demander ce qu’elle pouvait faire pour Bennett. Et moi, lui expliquant comme j’étais touchée par sa gentillesse, et la remerciant, la remerciant à n’en plus finir.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-05-01T01:30:08+02:00

Depuis des années j’avais envie de fuir mon mariage, mais je me le gardais comme le bonbon qu’on met de côté pour le sucer au lit, comme la gomme à bulles d’enfance qu’on colle sous sa table, à l’école, comme la soirée folle qu’on se promet après toute une journée passée à écrire. C’était un mariage raté de toute éternité – pas seulement depuis le début. Mais je m’étais tortillé l’esprit pour me forcer à croire le contraire. Je me racontais qu’on ne pouvait espérer mieux. Je me persuadais que la tristesse et le compromis étaient dans l’ordre des choses de ce monde…

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-05-01T01:29:57+02:00

Mais je partais pour de bon. Même si mon mari ne le savait pas, moi j’en étais sûre. Et j’étais morte de peur. J’exultais et, l’instant d’après, j’étais terrifiée. Deux choses me soutenaient : un nouvel amour et la vision de mon amie Jeannie mourant, enveloppée dans le manteau de fourrure de sa mère, sur la banquette arrière d’une voiture, moteur tournant au ralenti, dans son garage verrouillé de Cap Cod. Vivre ou mourir. Il n’y a que ces deux voies. Jeannie avait pris l’une en me laissant l’autre. En se suicidant, elle me léguait la vie. Et soudain, à trente-deux ans, je me trouvais délivrée de mes peurs absurdes et, enfin, je prenais mon envol.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-05-01T01:29:48+02:00

Mais, bon, donc j’ai quitté mon mari, ce matin de Thanksgiving. Je laissai là les sept pièces de l’appartement en copropriété que m’avait légué mon grand-père ; je plantai là mes livres, ma machine à écrire et presque toute ma garde-robe. A 7 heures et demie du matin, je sortis en trombe et passai devant un Ferdinand géant, qui avait l’air encore plus plissé et ridé que celui de mon souvenir. Je traînais trois valises de toile beige imprimée de violettes. L’une contenait toutes mes notes pour mon livre en cours ; une autre était un portemanteau, contenant un assortiment de vêtements assez varié pour me permettre d’affronter la fraîcheur new-yorkaise, le froid de Chicago, la chaleur de Los Angeles et l’imprévisible des climats intermédiaires. La troisième était en réalité une mallette de toilette renfermant deux séchoirs à cheveux, douze fioles de vitamines, deux flacons de parfum, divers produits de maquillage, des crèmes, des shampooings, des livres et des carnets de notes, ainsi que la plus grande partie de mes vrais bijoux.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-05-01T01:29:36+02:00

A partir de 9 heures du soir, environ, la veille du défilé, les camions commençaient à s’aligner et, petit à petit, les formidables silhouettes de Mickey Mouse, de Donald Duck, de Superman, du Panda et du Dinosaure s’étalaient sur l’asphalte noir de la rue. Par la suite, Ferdinand le Taureau et le ballon Sourire s’ajoutèrent à la ménagerie, mais j’étais déjà grande et l’événement avait perdu une part de son ancienne magie. J’avais pourtant un grand faible pour Ferdinand. Nous avions tous deux quelque chose en commun : une sorte de sottise quintessentielle et d’incurable naïveté.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-05-01T01:29:30+02:00

J’ai quitté mon mari un quatrième jeudi de novembre : Thanksgiving Day – jour de fête et d’action de grâces, où l’on plume la dinde. Il y avait neuf ans que je l’avais rencontré et presque aussi longtemps que nous étions mariés. Assez longtemps pour savoir que c’était raté. Et pourtant, mon départ n’alla pas sans peine.

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