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Commentaires de livres faits par la_plume_trempee_dans_l_encre_de_la_vie

Extraits de livres par la_plume_trempee_dans_l_encre_de_la_vie

Commentaires de livres appréciés par la_plume_trempee_dans_l_encre_de_la_vie

Extraits de livres appréciés par la_plume_trempee_dans_l_encre_de_la_vie

J'ai commencé ce livre enthousiaste et curieux ; le goût final est donc celui de la déception : je me suis retrouvé face à un Candide mythologique, mieux écrit certes, mais plus verbeux et plus didactique, avec moins de péripéties.
 
Le début du roman était prometteur : dans les interstices de l'Odyssée, Fénelon proposait d'inventer un voyage initiatique pour Télémaque qui, guidé par Mentor, allait découvrir la Méditerranée, ses peuples et ses territoires, autant de microcosmes propices à l'apprentissage moral et politique. Et il faut dire qu'au début, le mélange des genres fonctionne plutôt bien : le matériau épique et ses attendus pose la structure (début in medias res, le récit initial, les scènes entre les dieux) que le romanesque étoffe (les naufrages à répétition, les mises en esclavage) ; le lyrisme du style, notamment la description de l'île de Calypso, et plus tard le merveilleux, font voisiner le roman avec le conte. Dans ce creuset émergent les premières leçons du roman de formation.
Pourtant, rapidement, quelque chose déraille, et les aventures ne sont plus un moteur de l'apprentissage, mais seulement le vague prétexte d'arrière-plan à des digressions et de longs développements politiques, économiques, moraux. À cet égard, le livre X a des airs de Petit manuel du parfait administrateur de royaumes à l'usage des futurs princes.
Ce manque d'équilibre se ressent en fait dès le début : le couple formé par Télémaque et Mentor (en fait Athéna déguisée) est trop évidemment le couple “lecteur et auteur”, et spécifiquement “petit-fils de Louis XIV et Fénelon”. Le masque en fait même pas illusion, et la place dominante que prend Mentor-Athéna dans la production de discours, dans l'action et dans l'entreprise didactique ne contredit pas ces analogies, au contraire.
Le déséquilibre en faveur de la pédagogie est visible quand on regarde l'inscription des Aventures de Télémaque par rapport à son œuvre source et cadre, l'Odyssée : si le Télémaque du début des Aventures peut vraisemblablement être le même personnage que celui des premiers chants de l'épopée, celui qu'il est devenu à la fin du roman de Fénelon n'a absolument rien à voir avec le Télémaque qui aidera son père à reprendre Ithaque aux prétendants. La perspective a changé, le fil s'est perdu.
Le fil se perd aussi sur d'autres détails, notamment l'agentivité des dieux : ils interviennent sans cesse dans les affaires des mortels, et les actions que mène Athéna-Mentor relèvent assurément d'une ingérence majeure. Elle ne cesse en effet d'intervenir, d'interférer, de donner des leçons ou des coups de pouce à Télémaque. Ce qui contribue à un des éléments les plus crispants et frustrants du roman : Télémaque est sans conteste le personnage le plus « cheaté » de la littérature française, au sens où c'est comme s'il disposait tout du long d'un « code de triche » pour contourner les obstacles de l'aventure. S'il était seulement démesurément plus fort et malin que les autres, cela s'entendrait : les héros épiques et les super-héros modernes le sont, cela fait partie du contrat de lecture et on s'en accommode. Or, si Télémaque a évidemment de nombreuses qualités qui le distinguent (éthique aristocratique oblige), toutes ses réussites résultent de « deus ex machina » jamais surprenants, jamais mérités, qui s'enchaînent perpétuellement ; sitôt qu'il est en difficulté, Télémaque reçoit la bonne aide au bon moment, de sorte qu'à aucun moment on n'a l'impression qu'il est réellement mis à l'épreuve.
 
Si le style reste agréable, parfois beau, le roman peine à honorer ses promesses et s'embourbe dans un magma didactique qui le rend indigeste quand on n'a pas pour projet de devenir monarque dans un avenir proche.
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Une relecture qui me laisse mitigé : si j'ai passé un bon moment en avalant assez vite le roman, j'ai aussi beaucoup grincé des dents et levé les yeux au ciel.
 
Evoquons les qualités : les idées mises en scène dans La Couleur de l'âme des anges sont très bonnes et assez intéressantes à découvrir, notamment le jeu sur les sentiments (même si la tentative de rationalisation physico-cosmologique dans le premier quart du roman est maladroite et peu utile ; heureusement, elle est abandonnée au fur et à mesure, pour admettre l'univers tel qu'il est, point). Par ailleurs, Sophie Audoin-Mamikonian (SAM) sait mener une intrigue : même quand il y a des longueurs, on ne s'ennuie jamais vraiment.
Les défauts maintenant : en ce qui concerne proprement l'aspect littéraire, je dois dire que les tentatives d'humour se sont soldées, la plupart du temps, par un échec. Alors même que j'en avais un souvenir sinon désopilant, au moins capable de faire sourire à plusieurs moments, j'ai trouvé cette fois que l'aiguillon comique peinait à m'atteindre, trop maladroit et grossier.
Mais ce qui m'a le plus mis mal à l'aise concerne la représentation des personnages. En vrac :
• Le personnage principal (mort) tombe amoureux d'une jeune femme (vivante) : ce n'est pas un spoiler, c'est dans les 50-100 premières pages. Suis-je le seul choqué par le fait que Jeremy tombe amoureux d'une personne en l'espionnant dans son intimité la plus proche ?
• Les personnages féminins sont sans cesse érotisés voire sexualisés, toujours par des hommes : le roman, quoiqu'écrit par une femme, nage en plein male gaze (poitrine, hanches, éventuellement le visage, voilà comment sont caractérisés les personnages féminins). Et “sans cesse” a ici le sens de “constamment”, “toujours”, “encore et encore”. J'ai regretté de ne pas avoir compté combien de fois Allison était décrite comme ayant de « longues jambes » qui attisent le désir des autres personnages — à ce niveau-là, c'est presque une épithète homérique ;
• Les personnages principaux sont physiquement et psychologiquement super normés (beaux, musclés, tout pleins de qualités intellectuelles et physiques — désolé, mais personne n'a la condition physique et les abdos de Jeremy en faisant deux heures de course à pied par semaine) ;
• L'obésité, tout au long du roman, est systématiquement associée à des personnages négatifs, animés par de mauvais sentiments, comme si le fait d'être gros (voire énorme) était la conséquence nécessaire d'une démesure et d'une perversité morales. Que la seule représentation des obèses soit celle de personnes incapables de contrôler leurs passions et leur gloutonnerie (en l'occurrence, ils se goinfrent de sentiments négatifs) — tandis que, évidemment, les “gentils” ont des corps agréables, jeunes et beaux — m'a beaucoup posé problème.
 
Pour finir sur une touche positive, parce que j'ai levé les yeux au ciel, mais j'ai quand même passé un bon moment : SAM a un certain talent pour mettre en scène et animer des personnages profondément pervertis, froids, cruels et arrogants. Ces personnages là sont toujours écrits de manière très efficace, et contribuent à ce que le charme de la lecture fonctionne.
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date : 10-08-2022
Mon histoire personnelle avec L'Usage du monde est un peu compliquée : il m'aura fallu m'y prendre à trois fois pour partir à la découverte du monde aux côtés de Nicolas Bouvier et Thierry Vernet. Je ne suis pas déçu du voyage.
 
Autant poser tout de suite ce qui est le plus remarquable dans ce récit : sa sincérité et sa simplicité. Le style et le parti-pris de Bouvier est aux antipodes d'un lyrisme débridé ou d'un rapport romantique à la nature, à l'autre et au voyage : ce qui émerge avant tout et surtout, c'est la douceur de ses descriptions (une certaine tendresse vis-à-vis du sujet décrit, qu'il soit paysage, personne, ville ou communauté humaine) et leur franchise complète. Rien n'est occulté, sans tomber dans le grotesque ou la plainte : le manque de sommeil, les avaries mécaniques, les problèmes digestifs et maladies en tout genre. Car oui, ils sont partie intégrante du voyage.
Cela est d'autant plus vrai que le voyage qu'entreprennent Bouvier et Vernet n'est pas la mise bout à bout de visites de sites touristiques, reliés à sauts de puce par avion ou par train : bien au contraire, le voyage et le récit sont une trame continue, de la Yougoslavie jusqu'à la frontière avec l'Inde ; et tout cet itinéraire est ponctué de rencontres, d'observations, de moments de vie solitaire ou partagée. À cet égard, L'Usage du monde relève bien plus du voyage-reportage que du documentaire filmé par un drone.
C'est là une dimension centrale du récit : ils rencontrent des gens, des vrais gens, des gens confrontés aux problèmes du quotidien dans des régions souvent isolées et pauvres. Pour autant, le regard que porte Nicolas Bouvier sur les personnes et communautés qu'il rencontre n'est nullement le regard d'un ethnographe indiscret et importun ; c'est bien plutôt la curiosité d'un homme qui voyage parmi d'autres hommes, de d'autres cultures. Les pratiques de l'hospitalité, la sociologie des voyages en camion aux confins du Pakistan, les vues obliques sur la situation politique locale, tout cela parsème et éclaire le récit, parce qu'il éclaire la vie des hommes que les deux amis rencontrent.
Ce “voyage des hommes”, c'est aussi un “voyage des paysages”, toujours esquissés avec brièveté mais justesse et sensibilité par Bouvier (des dessins de Vernet qui accompagnent le récit, ceux qui figurent des paysages sont aussi, et de loin, mes préférés) : certaines pages sont de purs moments de poésie, fugace mais puissante, qui traduisent l'émerveillement face aux panoramas rencontrés.
 
C'est là que réside, pour moi, la grande force du récit (et dans le même temps son défaut) : dans cet équilibre entre les hommes et les lieux. Et le principe magique qui lie le mieux les deux, c'est le mouvement.
Le début du récit, dans les Balkans, m'a paru lent (d'où mes débuts difficiles) ; de même pour l'hivernage contraint dans l'Azerbaïdjan iranien. Mais dès qu'ils ont repris la route, à travers l'Anatolie ou l'Iran, la balance entre les paysages et les habitants retrouvait un fragile point d'équilibre, j'étais emporté avec eux et le charme opérait de nouveau.
 
L'Usage du monde invite au voyage — un passage taquine même, avec ironie et malice, celui qui prétend pouvoir voyager par l'imagination depuis son fauteuil, et donc le lecteur même du récit —, à vivre au contact des gens et à vibrer au contact du monde et de ses beautés : c'est ce que rappelle la dernière page du récit, magistrale.
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Alors même que j'étais, a priori, assez aligné avec la posture initiale de l'auteur — dénonciation du capitalisme comme système, et des multiples travers qui vont avec —, je n'ai pas pu m'empêcher de buter, encore et encore, contre de nombreux défauts.
 
Le titre, peut-être, pour commencer : le propos déborde très largement ce qu'il se donne comme objet ; ce n'est pas un mal en soi, sauf quand les insertions de la formule « 24/7 » semblent juste être là pour dire “je suis dans le sujet” et que la réflexion sur le « sommeil » n'apparaît que de loin en loin, totalement engloutie le reste du temps. À vrai dire, un sous-titre comme « Le capitalisme contre le temps vécu » aurait été bien plus adéquat.
De manière plus générale, la visée argumentative est assez peu claire : on saute d'une idée à l'autre par association plus que par progression logique fermement caractérisée, les chapitres (quatre longs chapitres) n'ont pas de titre ni ne sont découpés ou séquencés d'aucune manière.
 
J'en arrive au cœur même de la démonstration : l'ensemble du propos est abstrait sans être théorique, il paraît flotter « hors sol. » Le vocabulaire, abscons et ronflant (la télévision est une « technologie ubiquitaire », nous sommes prisonniers de notre « insularité digitale fantasmatique »), parfois même creux, rend la lecture peu fluide, voire carrément désagréable. De même, les références et arguments sont souvent flous et extrêmement allusifs (« certains penseurs du XXe siècle… », « dans de très nombreuses situations… ») pour illustrer des réalités qui ne vont pas de soi — et qu'on admettrait volontiers, dans le fil du raisonnement, si de tels brouillages n'étaient pas quasi systématiques. Les exemples les plus travaillés sont d'ailleurs de nature artistique et non pas sociologique ; s'ils ont leur pertinence, je trouve difficile de faire l'économie de travaux de sociologie, pour décrire l'impact du capitalisme sur le sommeil et sur le temps vécu, quand bien même on a des bataillons de philosophes et de cinéastes dans son arsenal. Cela s'explique, bien sûr : Jonathan Crary est professeur d'histoire de l'art. En découle que le passage le plus agréable à lire, sur la durée, a été le début du chapitre 4 (et dernier chapitre), où il se livre à une analyse du film La Jetée (1962).
Je pourrais multiplier les moments qui m'ont fait lever les yeux au ciel (les attaques à répétition contre les « jeux vidéos violents » comme mode d'expression de nos pires pulsions, quelques passages à la limite de la psychophobie, etc.), m'énerver contre la récurrence d'une téléologie historique qui fait du capitalisme un immense monstre qui planifie machiavéliquement depuis deux siècles l'éradication de toute forme de liberté chez l'homme (même si le capitalisme est effectivement responsable de nombreux maux et de situations révoltantes), critiquer le ton continûment pessimiste et technophobe (oui, la réalité n'est pas rose, mais à lire 24/7, nous serions tous, depuis des années déjà, des consommateurs zombies vides de projets de vie, d'aspirations et de liberté, réduits à une « abdication absolue de la responsabilité de vivre ») ; je me contenterai de cette longue prétérition pour ne pas avoir à trop développer.
 
Heureusement, heureusement, quelques passages sont vraiment saisissants, parce qu'ils sont d'une grande clarté, qu'ils proposent une analyse convaincante, ou qu'ils mettent en mots de manière frappante une réalité jusqu'alors inaperçue. Ces quelques passages ne suffisent pas à sauver l'essai, mais ils m'auront poussé à m'accrocher jusqu'au bout.
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date : 04-08-2022
Une pièce déjantée et carnavalesque (avant l'heure) comme Aristophane seul sait le faire… et les acteurs déguisés en oiseaux n'y sont pas pour rien.
 
Les Oiseaux est une pièce en deux temps : d'abord, l'aspiration de deux Athéniens à fuir les tracasseries de la cité en devenant des oiseaux ; ensuite, l'organisation du nouvel Etat des oiseaux, Coucouville-les-Nuées.
C'est le moment de glisser quelques mots sur le génie comique non d'Aristophane, mais de son traducteur V.-H. Debidour (rien de tel qu'un réac pour traduire un réac, on dirait) : partout où cela se peut, Debidour cherche à rétablir le comique de mots du poète grec, sacrifiant bien souvent un sens littéral pour honorer une métaphore filée ou une remarque grivoise ; et ses audaces font mouche, ou donnent au moins une idée des délices des calembours d'Aristophane (à plus forte raison dans une pièce qui joue autant sur les… noms d'oiseaux). Toutes ces « sorties de voie » pour être fidèle à l'esprit plus qu'à la lettre, Debidour les consigne en bas de page, se justifiant des libertés prises ; conscience professionnelle du traducteur, ces notes éclairent aussi les ressorts du comique (ou plutôt des comiques) d'Aristophane.
Les Oiseaux, comme les autres pièces, est inscrit en plein dans l'actualité politique d'Athènes, dans cette deuxième moitié du Ve siècle : derrière la fantaisie utopique d'une cité d'oiseaux qui raviraient leur place aux dieux point la satire des travers de la démocratie athénienne, de son fonctionnement militaire, de ses tendances procédurières, de son goût pour la chicane.
C'est donc un comique à niveaux multiples que celui d'Aristophane : comique de mots truculent, comique de situation et de geste, satire politique se renvoient sans cesse la balle. Si beaucoup d'allusions sont devenues obscures, même pour les experts, un reste de cet humour continue d'atteindre le lecteur contemporain.
Malgré la multiplicité des ressorts comiques, j'ai trouvé cette pièce moins efficace que d'autres que j'ai pu lire, plus lente aussi sur le début ; la fin, elle, avec cette galerie de plaignants, fait un peu fouillis.
Mais c'est du Aristophane : ça finit toujours par redevenir rigolo.
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C'est le cœur en miettes que je referme ce dernier tome. Dernier tome des “Travaux d'Apollon”, il a aussi le goût de la dernière pierre d'un ensemble beaucoup plus vaste, celui débuté en 2005 avec le premier Percy Jackson ¹. Les échos au premier cycle, dans les situations et la portée des scènes, m'ont retourné le cœur de nostalgie. Comme toujours quand une série qu'on a aimée s'achève, à plus forte raison quand l'univers de cette série nous accompagne depuis notre enfance, depuis bientôt quatorze ans, depuis des milliers de pages, c'est un grand vide qui succède à l'effervescence du récit.
 
J'avais beaucoup d'attentes et de peurs pour ce dernier tome ; Uncle Rick a su mener sa barque d'une main de maître jusqu'au bout, et donner une conclusion satisfaisante aux enjeux du roman. L'humanité de ses personnages (au sens le plus strict) m'émouvra toujours autant.
 
Une page qui se tourne, un livre qui se ferme, une série qui s'achève, mais toujours l'impression d'être “à la maison” à la Colonie des Sang-Mêlé.
 
______
¹ Notez qu'il s'agit uniquement d'un sentiment personnel : le monde de Percy Jackson reste ouvert, avec la série sur Will et Nico.
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Dans ce court roman (ou longue nouvelle), chaque page ou presque est puissamment lyrique : le style riche et élevé que déploie Zweig est celui d'une jeunesse fougueuse, tempétueuse, enthousiaste et amoureuse de la vie, jeunesse qu'incarne le personnage principal et narrateur à la première personne. La plume emporte tout du long la conviction du lecteur, même lorsque l'emphase se fait pesante, tant l'adéquation entre le ton et le sentiment est juste.
La construction narrative est à la fois, le style mis de côté, le plus gros point fort — et point faible — du texte : d'un côté, on assiste à la mise en tension progressive des personnages, électrisés par la fougue et des non-dits de plus en plus pesants, une progression dans l'intensité qui est magistrale ; de l'autre, certains passages sont un peu lâches (je déplore qu'on perde de vue, dans tout le reste du roman, ce par quoi il commence, à savoir la réception d'une synthèse de la vie universitaire du personnage, qui ne constitue dès lors plus qu'un prétexte au récit) ; de plus, la « résolution » de la crise m'a semblé évidente et attendue : aucune surprise dans les dernières pages, bien plutôt un « enfin ! » légèrement agacé, après de trop longues pages d'une attente frustrée ; Zweig ne joue en effet pas avec les deux vitesses de compréhension, celle du lecteur et celle du personnage — à l'époque de la rédaction, je suppose que le lecteur devait découvrir l'issue du récit avec autant de stupéfaction que le personnage principal.
 
Une belle lecture, dont les qualités indéniables (style, justesse du sentiment et tension dramatique) rattrapent largement les petits défauts irritants.
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date : 14-07-2022
Le livre se présente comme une anamnèse, une plongée de l'autrice dans ses souvenirs de 1963 quand, enceinte à 23 ans, isolée, elle avait cherché à avorter à une époque où tout acte "antinataliste" était condamné par la loi.
Le style d'Annie Ernaux refuse le lyrisme : c'est là sa caractéristique principale. Elle ne joue pas sur le pathos, jamais : son écriture est blanche, neutre, crue et honnête. Pour autant, derrière ce style apparemment sec et froid, chaque mot est calculé, pesé, à sa place. C'est une entreprise de mémoire qui passe par le récit, souvent discontinu (l'écriture procède par fragments mémoriels), qui refuse le romanesque et les altérations.

Le récit est très franc et très humain : Annie Ernaux s'y dévoile sans compromissions. Ce qui m'a beaucoup plu, comme toujours chez elle, c'est la manière dont elle mêle le souvenir à une réflexion sur ce qu'il faut pour écrire le souvenir, le faire ressurgir et le restituer sans complaisance ni déformation.

Un témoignage plus qu'un roman, une expérience de vie douloureuse aux multiples facettes, une entreprise littéraire comme seule Annie Ernaux sait les mener.
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J'avais perdu l'habitude de lire autre chose que des classiques : perturbé au début, j'ai petit à petit su prendre goût à ce style très travaillé (dans l'inspiration behavioriste), mais qui s'enrichit au contact de parlers populaires.
Le début du roman m'a semblé un peu lent ; mais sitôt que la mécanique infernale est en place, on se prend au jeu et on ne lâche plus le livre.
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Une lecture très instructive et dépaysante. Il s'agissait là de ma première réelle confrontation à l'anthropologie ; en dépit d'une certaine technicité et aridité dans la description des structures de parenté et de filiation, propre à la discipline, Françoise Héritier arrive à avancer efficacement et de manière convaincante dans ses démonstrations, qui gravitent toutes, quoique diverses (et symboliquement toujours très stimulantes, par exemple sur le rapport entre sperme, sang et moelle), autour de son concept central : la « valence différentielle des sexes », c'est-à-dire l'idée que les valeurs associées au masculin seront toujours connotées positivement, et négativement pour celles associées au féminin.
Le statut de l'ouvrage, recueil d'articles et de communications, rend néanmoins la lecture suivie un peu laborieuse : les redites sont monnaie courante, au-delà du seul seuil de l'insistance.
 
Une lecture relativement accessible, qui vaut le coup, pour la réflexion anthropologique comme pour la pensée féministe.
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Une lecture légère, gaie et entraînante : le langage de Marivaux pétille dans cette comédie du faux-semblant et de la manipulation, qui se lit sans heurt ni lenteur.
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date : 07-05-2022
LES TROYENNES
Globalement, cette pièce ne m'a pas convaincu : les choix de traduction, qui cherchaient à rendre le rythme du sénaire iambique, ont donné lieu à un texte syncopé, haché, laborieux et désagréable à lire. Indépendamment, la structure est assez déséquilibrée ; la pièce culmine vraiment, dans ses enjeux dramatiques et dans la réussite de ses effets, dans la confrontation entre Ulysse et Andromaque (entre les v.400 et 800, soit un tiers de la pièce…), même si certains tableaux pathétiques fonctionnent assez bien.
Parcourir et déchiffrer le latin de Sénèque me réconciliera peut-être avec le versant stylistique de la pièce.
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date : 07-05-2022
Une très belle redécouverte, presque cinq ans après ma première lecture : j'avais enfin les armes pour rencontrer Baudelaire.
Fait assez rare dans mes lectures de poème, souvent écartelés entre fulgurances poétiques et longs moments d'ennui, j'ai trouvé dans le recueil une cohérence et une unité de ton qui m'a beaucoup plus ; certaines pièces, même moins célèbres (surtout moins célèbres !), sont de véritables pépites qui méritent d'être (re)découvertes.
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Un bon tome : des lacunes dans l'intrigue et le développement des personnages, heureusement compensées par de vraies réussites vis-à-vis des enjeux de la série et de vrais moments d'émotion.
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date : 26-04-2022
Une lecture déroutante — c'est du Beckett… —, sûrement la plus sombre, et pourtant la moins pesante qu'il m'ait été donné de lire.
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date : 26-04-2022
Trois premiers actes laborieux, où les personnages s'expriment tour à tour par tirades de trente vers ; il faut attendre la deuxième moitié de la pièce pour que l'intérêt dramatique s'élève un peu, et qu'on soit emporté par la pièce...
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Retrouver l'univers de Rick Riordan, ces Etats-Unis peuplés de dieux et de monstres, est et reste un plaisir sans cesse renouvelé, où le cerveau laisse place à la voix du cœur et de la nostalgie heureuse, heureuse de revenir à des personnages, à des lieux, à une atmosphère et à un ton qui ont bercé ma préadolescence et mon adolescence.
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date : 26-04-2022
Une lecture que je redoutais longue et laborieuse, et qui s'est trouvée être beaucoup plus agréable que ce que je pensais. Le style est agréable et dynamique, certains passages peut-être un peu longs, mais l'équilibre est assez bien trouvé entre une histoire-batailles et une histoire considérée avec plus de recul.
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Une relecture beaucoup plus enrichissante que la première : six ans après et fort d'un bagage beaucoup plus conséquent en histoire ancienne, j'ai redécouvert cet essai, qui mène une exploration de la Guerre du Péloponnèse, le conflit aussi bien que l'œuvre monumentale de Thucydide.
À la réflexion historique se greffe donc une investigation historiographique dans les présupposés des études sur la période et sur le poids de Thucydide dans notre connaissance et notre perception de la période.
Un livre intelligent qui pousse au-delà du simple événementiel.
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date : 31-08-2021
Ce court récit m'a laissé des impressions très ambivalentes : j'ai été partagé, tout au long du texte, entre un ennui profond et un grand plaisir. Je pense que la ligne de démarcation passe pour moi entre les passages de nuit et ceux de jour : à l'apparence diurne de la steppe, morne et désertique, source d'ennui (pour les personnages comme pour le lecteur) répondaient les élans fantastiques de la magie nocturne — descriptions sublimes, atmosphère mystérieuse, ombres effrayantes et familières à la fois.
 
Une lecture en demi-teinte pour une première incursion dans le récit russe.
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Une pièce déroutante mais très plaisante, dynamique et pleine d'esprit. Les différentes strates de comique s'allient à la féérie de la pièce et à l'intensité des passions. Une excellente découverte, totalement inattendue.
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date : 13-06-2021
Une pièce incroyablement forte, tant dans la douleur et le déchirement des personnages que dans la violence des rapports qu'elle donne à voir ; même le lecteur est hanté par l'incroyable présence visuelle des personnages et des situations, dans ce qui concerne la représentation ou les moments de récit.
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Un recueil de nouvelles très plaisant, tenu par un double fil rouge : d'une part les deux dîners qui forment le cadre des deux séries d'histoires et, d'autre part, la relation entre Miss Marple et Sir Henry Clithering, qui prend forme de manière très subtile au fil des histoires.
La langue d'Agatha Christie, très simple sans être simplette, est riche d'effets d'attente et d'humour, qui enchantent ces courtes histoires criminelles.
Un vrai régal.
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Pour la première fois, je me suis lancé dans cette pièce mythique — peut-être même LA pièce, par excellence, tant sa renommée et ses répliques dans l'imaginaire culturel occidental sont conséquentes.
Je suis allé de surprise en surprise : sur la matrice connue de tous, celle des amants maudits, viennent se greffer de nombreux éléments qui m'ont intrigué, étonné, rebuté, charmé. Le plus visible d'entre eux est peut-être la densité de l'action dramatique, qui s'étend bien au-delà, et est beaucoup plus riche que les deux scènes auxquelles on se plaît à la résumer.
Le style, aussi, m'a étonné : plein d'images "poétiques", très lyrique, il était d'une lourdeur qui, à mon avis, se prête peu au parler théâtral, en ce sens que les répliques sont longues, syntaxiquement complexes et très poétisées. Il n'y a guère que dans les moments plus comiques (une bonne surprise de les découvrir) et, peut-être, à la fin de l'acte IV, que la parole recouvre une certaine vivacité, une certaine fluidité.
 
Cette pièce n'a eu de cesse de me surprendre, en bien comme en mal, mais surtout en bien, ce qui en fait une bonne expérience de lecture.
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La plume de J. Gracq, comme toujours, a cette précision acérée qui sert ici un ton mordant, ironique, mais toujours intelligent. Cela dit, ni son propos ni son style ne pétillent ici comme ils peuvent le faire dans des notes comme celles d'En lisant en écrivant, sûrement parce que le texte n'est pas animé ici par son profond amour de la lecture et de l'écriture, dans la mesure où c'est un portrait à charge des milieux littéraires de son temps — que ceux d'aujourd'hui reproduisent en partie.
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date : 27-12-2020
Une très bonne pièce, peut-être une des meilleures du répertoire racinien — même si elle n'a pas su mobiliser mon imaginaire autant qu'ont su le faire ses pièces grecques.
Plus que pour aucune autre pièce, j'ai eu la sensation d'un resserrement de l'intrigue autour d'une économie de personnages et d'événements — quoiqu'ils soient en réalité assez nombreux.
L'acte IV est pour moi le meilleur, celui où le personnage de Roxane déploie tout son potentiel : animée par le verbe racinien, elle développe une palette extrêmement étendue de tons et d'émotions entre lesquels elle navigue bon gré mal gré.
.
Lire avec, dans les oreilles, une interprétation de la Comédie Française a sûrement contribué à enrichir et dévoiler les subtilités de cette grande pièce.
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