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Cela faisait des années que le seul air qu’il respirait était celui de Tôkyô, il avait même l’habitude de traverser deux fois par jour les quartiers les plus animés, dans le tramway qu’il empruntait tous les jours pour aller au bureau et en revenir, mais il n’avait jamais pris pleinement conscience pendant toutes ces années que c’était lui-même qui traversait ces rues animées et il faisait toujours ce voyage comme s’il planait dans le haut ciel, tant il était absorbé de corps comme d’esprit
Afficher en entierUn profond silence envahit le quartier où déjà, dans la journée, on entendait rarement passer les voitures. Comme d’habitude, les deux époux se rapprochèrent de la lampe. On eût dit que pour eux le seul endroit éclairé de par le vaste monde était le coin où ils étaient assis, uniquement conscients l’un de l’autre, oublieux du reste de la société qui appartenait à un domaine obscur, situé hors du halo de leur lampe. En passant ainsi leurs soirées, ils se révélaient à eux-mêmes leur propre existence.
Afficher en entierNon seulement elle était beaucoup plus âgée que Koroku, mais, de plus, leurs rapports passés ne favorisaient guère le développement entre eux d’une atmosphère de chaude intimité, qui aurait justement pu les rapprocher et les aider à briser la glace en ce début de cohabitation.
Afficher en entierParce qu’en y réfléchissant bien, il lui semblait que, sans même l’intention consciente de le faire, elle s’était elle-même embusquée sur le chemin menant des ténèbres à la lumière, pour reprendre à son enfant la vie qu’elle lui avait donnée.
Afficher en entierConscient de n’être qu’un exclu, que nul ne conviait au festin, il évitait toutes les occasions d’ivresse, comme si l’ivresse lui était formellement interdite. En dehors des péripétie de sa vie en compagnie d’Oyone, il ne pouvait rien espérer. Le calme solitaire de cette soirée de réveillon, où il gardait la maison en l’absence de sa femme, était bien à l’image de la réalité ordinaire de sa vie.
Afficher en entierDe plus, l’habitude qu’il avait prise au Issô-an de méditer du matin au soir ne l’avait pas encore quitté. Il avait gardé un peu de cet état d’esprit qui consiste à observer ses propres pensées comme une poule qui couve ses œufs, et était incapable de penser normalement comme d’habitude.
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