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Des affaires très graves ont été révélées ce soir. Nous serons plus aptes à les affronter – puisqu’il semblerait que nous n’ayons malheureusement pas le choix –, quand nous serons frais et dispos.

Elle les regarda tous une dernière fois, ne tremblant que légèrement en croisant les yeux de Tarod et d’Ailind, puis tourna les talons et, avec une grande dignité, prit la direction des portes. Elle s’arrêta à mi-chemin et se retourna.

— Si au plein cœur de cette crise nous ne savons pas mieux faire que de nous laisser aller à des chamailleries et à des crises de colère, reprit-elle, alors, quel que soit notre dévouement, je crains que nous n’ayons que peu d’espoir.

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Chapitre premier

L’heure était très avancée, mais la vingtaine de personnes encore présentes dans la salle à manger ne semblaient pas vraiment pressées de partir. Le feu qui flambait dans le grand âtre venait d’être réalimenté une nouvelle fois et les rideaux avaient été tirés pour lutter contre la morsure du froid hivernal. Il était bien plus agréable de passer le temps assis en bonne compagnie, avec quelques bonnes jarres de vin, que d’affronter les couloirs glaciaux et mal éclairés du Château pour rejoindre son lit.

La plupart des personnes présentes étaient des Adeptes de haut rang, parmi lesquels se trouvait le Haut Initié Tirand Lin. Cependant, deux non-initiés avaient rejoint le groupe assis en demi-cercle autour du foyer à une distance respectable de la chaleur insoutenable des flammes. Shaill Falada, Matriarche de l’ordre des Sœurs, était plongée dans un agréable demi-sommeil. La lueur du brasier adoucissait les rides inquiètes de son visage ; sa peau de méridionale, étonnamment bronzée en regard de celle des habitants du Château, avait pris une chaude et éclatante teinte rosée. Un grand homme sérieux à l’air sévère était assis en face de la Matriarche, à côté du Haut Initié ; il était notablement plus jeune que ses longs cheveux blancs pouvaient le laisser penser à première vue. Aux yeux de tous, il n’était qu’un marin échoué lors d’une tempête, qui se rétablissait sur la Péninsule de l’Étoile ; seuls trois des membres de l’assemblée connaissaient sa véritable identité, et elles s’étaient pliées à son implacable volonté de ne pas trahir la vérité à leurs collègues. Pour des raisons qui lui appartenaient, Ailind, Seigneur de l’Ordre et frère d’Aeoris, tenait à garder secrète sa présence dans le monde des mortels. Et même s’il avait gagné l’amitié des Adeptes, il avait aussi veillé à ne pas exercer son influence – du moins pas publiquement.

Des domestiques avaient ramassé les restes du dîner, et les sujets de conversation de la soirée avaient été légers et nombreux. Ces derniers jours, il y avait eu peu d’occasions, et peu d’envie, de se détendre, et ces petites soirées étaient devenues d’inestimables oasis de paix relative. Non que la crise qui menaçait le monde puisse être oubliée ou ignorée, même pour des périodes aussi courtes ; loin de là, même, puisqu’il ne faisait plus guère de doute qu’Ygorla l’usurpatrice, impératrice autoproclamée, avait une mainmise sur le territoire qu’aucun pouvoir humain ne pouvait contester. Néanmoins, le Château de la Péninsule de l’Étoile était le seul bastion qu’Ygorla et son démon de père n’étaient pas capables de soumettre. Ici, le Cercle et ceux qui s’étaient réfugiés auprès de lui étaient protégés. Jusqu’à présent, leur rôle avait été de maintenir ce niveau de sécurité et de s’assurer que les personnages clés dans la lutte contre Ygorla resteraient à l’abri de ses ravages. Cette inactivité forcée convenait mal à la plupart des Adeptes. Les plus impétueux auraient préféré se joindre au combat, physique ou occulte, contre la sorcière, et même les plus prudents regrettaient que, jusqu’à présent, leur stratégie n’ait consisté qu’en un échange épistolaire à mots pesés entre le Cercle et l’usurpatrice. Ils profitaient donc de ces brefs interludes, calmes comme l’œil d’un cyclone, pour s’efforcer d’oublier leurs frustrations et faire comme si leur vie était redevenue normale.

Néanmoins, cette situation contradictoire ne pouvait pas durer. Même lors de ces assemblées, il se trouvait toujours quelqu’un pour, volontairement ou non, remettre ce sujet délicat sur le tapis, rappelant que la cruelle réalité ne tenait qu’à un mot maladroit. Cette fois-là, le coupable fut Sen Briaray Olvit, un Adepte supérieur qui avait la réputation de parler sans réfléchir, l’un des trois seuls à être informés du secret d’Ailind. Ils parlaient de vin et débattaient des mérites respectifs des vignobles de Han et du Prospect lorsque Sen avait lancé avec une grimace :

— En considérant, bien évidemment, que tout ce que nous disons ne sera pas que pure théorie à la prochaine récolte.

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— Je crois qu’au fond de toi, tu le penses. (Le ton bienveillant de la Matriarche était atténué par la tension dans sa voix, et elle ajouta :) Je viens de demander à Tirand de se montrer honnête avec lui-même, je vais te demander la même chose. C’est peut-être difficile à accepter, mais, en ce qui concerne les Dieux, et je veux dire par là tous les Dieux, nous ne sommes que des seconds rôles sur la scène de ce conflit. Nous sommes insignifiants, nos besoins et nos désirs n’ont aucune importance – et, quitte à être brutale, je ne doute pas un instant que, s’il nous arrivait d’interférer de quelque manière que ce soit avec leurs plans ou stratégies, nous nous rendrions vite compte qu’ils peuvent facilement se passer de nous. (Elle eut un petit sourire, amer et énigmatique.) Les Dieux sont bons pour nous par bien des aspects, mais il est trop facile d’occulter le profond fossé qui existe entre eux et nous. Nos catéchismes nous enseignent que la véritable nature de l’Ordre et du Chaos est impénétrable pour de simples mortels, et j’ai la désagréable impression que l’inverse est tout aussi vrai, que les Dieux n’ont aucune idée de ce que c’est d’être humain. Dans mes heures les plus sombres, j’ai même commencé à me demander si nous avions finalement eu raison de faire appel à eux.

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Ygorla fut relativement satisfaite. Elle ne s’était pas attendue à une réaction immédiate du Chaos, et le temps jouait pour elle. Yandros pourrait réfléchir à sa réponse pendant toute une année si cela lui plaisait, elle attendrait patiemment et y prendrait grand plaisir. Elle n’avait pas l’intention de retourner sur l’Île d’Été, malgré le climat plus clément et la plus grande opulence du palais. La magnificence austère de la Péninsule de l’Étoile convenait à son sens du spectaculaire, et la splendeur sinistre du Château était un bastion plus adapté à l’impératrice du monde. Elle resterait là et, jusqu’à ce que Yandros capitule comme il le ferait sans doute, elle continuerait à s’amuser aux dépens de ses hôtes assiégés.

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Narid-na-Gost répliqua par un flot de violentes invectives qui confirma néanmoins ce que Strann suspectait : il allait céder car il n’avait pas d’autre choix. Le barde découvrait rapidement de nouveaux éléments sur la nature de la relation entre Ygorla et son père, qui se détériorait rapidement. Il était désormais certain qu’elle avait une certaine emprise sur le démon. Durant la journée passée, leurs disputes étaient devenues si agressives qu’ils semblaient en avoir oublié que Strann était davantage qu’un simple pion, du même niveau que les esclaves qu’Ygorla pouvait créer. Absorbés par leur guerre des mots, ils se servaient de lui comme intermédiaire sans se donner la peine de faire preuve de discrétion. Et Strann avait commencé à tisser son propre rôle dans la trame complexe de leurs plans.

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Les têtes se tournèrent, les expressions se figèrent. Pendant un instant, il y eut une vague manifeste de soulagement, qui se changea rapidement en appréhension lorsque tous découvrirent l’apparence du Haut Margrave et, plus marquant encore, son comportement. Il venait de se laver de la tête aux pieds et portait des vêtements somptueux qui ne ressemblaient en rien à ses tenues habituelles. L’extraordinaire sourire de fierté qu’il arborait et l’étrange morgue distante de ses yeux bleus qui parcouraient la pièce indiquaient clairement que quelque chose allait particulièrement mal.

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Un silence parfait et terrible accompagna le départ du Dieu. Ygorla resta clouée sur place : elle regarda, immobile, s’en aller ses deux adversaires, et même Strann fut incapable de savoir quelles pensées s’agitaient derrière ses yeux durs comme la pierre. Son propre cœur battait à tout rompre, mais plus que de la peur il ressentait un afflux inestimable de gratitude envers le Seigneur du Chaos pour son dernier subterfuge. Avec son regard fatal et ses mots brûlants, Tarod avait définitivement placé Strann parmi la cohorte des fidèles d’Ygorla ; le barde savait que cela pourrait bien lui sauver la vie.

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Ygorla détourna une nouvelle fois la tête pour cacher son sourire de triomphe. Sa pique avait touché au but. Elle savait que son père détestait par-dessus tout son apparence monstrueuse, dont l’avaient négligemment affublé les Seigneurs du Chaos et que lui, en tant que démon inférieur, n’avait pas le pouvoir de transformer. S’il l’avait eu, Narid-na-Gost aurait sans aucun doute choisi un physique irrésistible ; Ygorla ne parvenait pas à déterminer si elle était plus amusée par la pensée de ce qu’il aurait pu faire, s’il avait eu une telle occasion, ou par celle de le savoir bouillonner d’une frustration désespérée parce que cette occasion lui était justement refusée.

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Arcoro Raeklen Vir fut la première victime vers laquelle elle s’agenouilla. Son regard et les tristes efforts qu’il avait faits pour prononcer son nom lui avaient dévoilé son identité, comme ils l’avaient fait pour Tirand. Mais tout le reste de son être, absolument tout, était tellement transformé qu’elle avait peine à croire qu’il s’était autrefois agi du corps d’Arcoro, ou d’un quelconque être humain. Ses poumons se gonflaient difficilement malgré les efforts désespérés qu’elle faisait pour garder son sang-froid en l’examinant. Tristes Dieux, où étaient donc ses membres ? Où donc étaient-ils ? Et ce torse, noir, gris et violet des lésions ulcéreuses qui avaient éclaté de l’intérieur. Ce corps tellement saccagé, tellement racorni, comme celui d’un reptile affamé…

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Ils devaient l’attendre dans le hall d’entrée. Ailind n’en était pas enchanté, mais il n’avait rien pu faire pour empêcher son adversaire de rejoindre le comité d’accueil. Le Seigneur de l’Ordre avait tout d’abord pensé cacher sa présence à Ygorla, mais Tarod avait rejeté l’idée avec mépris. À quel genre de créature, avait-il demandé, Ailind pensait-il avoir affaire ? Ygorla était à moitié démone ; penser qu’elle ne repérerait pas sa présence aussi facilement qu’un chien pouvait flairer une piste toute fraîche était aussi cavalier que stupide. Ailind avait été contraint de faire machine arrière, bien qu’à contrecœur, et finalement lui et son homologue devaient tous deux accompagner le triumvirat lorsqu’il sortirait accueillir l’usurpatrice.

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