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Dans les rues d’Antarxes, la canicule régnait, suffocante. Elle asséchait les terres, tarissait les fleuves, affamait le peuple.

Pourtant, la chaleur accablante de ce milieu de journée devenait pire encore dans les cuisines du palais. Seule la Porte du Roi protégeait de la famine ceux qui l’habitaient. D’ailleurs, alors que la nourriture se raréfiait au-dehors, un banquet était organisé pour les hauts dignitaires de la ville.

Ehsan essuya son front avec le dos de sa manche et retourna à la marmite brûlante dont elle avait la charge. Cela faisait presque huit ans qu’elle travaillait dans ces cuisines. Elle y accomplissait toutes les tâches ingrates que les autres ne souhaitaient pas effectuer. Récurer les casseroles, éplucher les légumes, laver les torchons, tout cela était son quotidien, mais elle ne s’en plaignait pas. Avec les années, cet endroit était devenu son foyer et elle considérait la plupart des domestiques qui y servaient comme sa propre famille.

« Il y aurait suffisamment de nourriture pour la moitié de la ville ! » s’exclama-t-elle.

Un coup de cuillère à l’arrière de son crâne la fit grimacer.

« Si tu as des critiques, garde-les pour toi ! lui intima Zohreh, la cuisinière en chef. Il en faut beaucoup moins que ça pour perdre sa tête ici ! Si tu veux pouvoir augmenter ta ration de blé, tu ferais mieux de me couper ces poireaux plus rapidement ! »

Zohreh était comme une mère pour Ehsan ; une mère sévère mais attentive. Le genre de personne qu’elle ne voulait pas décevoir. Elle l’avait recueillie à son arrivée au palais, alors qu’elle n’était qu’une fillette grandie trop vite, privée de l’insouciance joyeuse de l’enfance. Zohreh avait adopté un petit être chétif et sauvage, sans parent ni famille. Durant ces huit dernières années, elle s’était efforcée de la transformer en femme accomplie.

Aujourd’hui, la gamine des rues s’était métamorphosée en une jeune fille délicate et attentionnée. Elle possédait un charme inhabituel grâce à l’acajou de ses cheveux bouclés et le bronze de ses yeux qui se confondait avec celui de sa peau. Trop fière pour l’avouer, Zohreh se surprenait souvent à admirer sa chevelure éclatante.

« Ehsan ! Prends les plats et porte-les au Palais d’Honneur ! »

Celle-ci s’exécuta, il lui était arrivé une ou deux fois de discuter les ordres de la cuisinière ; plus jamais elle ne l’avait refait. Son regard incandescent suffisait désormais à l’en dissuader.

Au fil des années, elle avait appris à connaître sa mère adoptive. Zohreh était la fille d’un érudit du nord du royaume. Elle avait été vendue par ce dernier pour éponger ses dettes de jeux. Les années passant sans mari ni descendance, Zohreh s’était dévouée corps et âme dans sa mission : transformer Ehsan en une personne respectable. Ehsan la considérait comme un don précieux des Dieux et sa vie entière ne suffirait pas à racheter la bonté manifestée envers elle.

La jeune servante s’empara du plateau que lui tendait Zohreh. Elle fut surprise du poids de ce dernier. Les mains moites à cause de la chaleur ambiante des cuisines, elle préféra tenir le plat d’un bras le temps d’essuyer ses mains, l’une après l’autre, sur les pans de sa robe.

Du coin de l’œil, elle aperçut la cuisinière qui, bouche crispée, la fixait d’un air critique. Un glousse-ment échappa à Ehsan. Zohreh connaissait sa maladresse légendaire. Rapidement, elle sortit de la pièce de peur de se faire botter les fesses.

Les plats sentaient merveilleusement bon, jamais elle n’avait goûté de mets si délicats, hormis dans ses songes. Devant ses yeux gourmands, une abondance de poireaux, de dattes et de raisins s’étalait. Et puis il y avait les viandes, le pain et les vins qui venaient des quatre coins du monde. « Les meilleurs produits pour le meilleur des rois » vantaient les ambassadeurs. Difficile à vérifier sans y goûter.

Elle tenta de se frayer un chemin dans le dédale de couloirs qui reliait les cuisines au Palais d’Honneur. Ils étaient dangereusement exigus comparés à la largeur de son plateau. De nombreux serviteurs s’y pressaient. L’un se penchait, l’autre se collait au mur, tandis qu’elle soulevait son plat et priait pour que ce dernier ne tombe pas.

Heureusement, une fois dans le Palais d’Honneur, le chemin devint bien plus praticable. Ehsan remercia en silence les Dieux de lui accorder au moins cette petite bénédiction.

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