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Un grand homme aux larges épaules la suivit dans la pièce. Bien qu’il fût plus jeune qu’Octavia l’avait imaginé, il avait un air… dangereux, avec un menton inflexible et une bouche dure. Il était fort beau, même si son nez semblait avoir été cassé dans un combat : des cheveux noirs, des yeux gris clair et un teint hâlé. Une petite cicatrice marquait l’un de ses sourcils et lui conférait une allure légèrement sardonique. Son expression n’était pas accueillante. Oh, oui ! pensa Octavia. Si c’était un conte de fées, elle était face à l’ogre !
M. Barraclough s’arrêta et l’observa un moment, la jaugeant avec froideur. Octavia eut conscience qu’elle était mince et pas très grande, que sa robe était modeste, qu’une ou deux de ses boucles couleur de miel s’étaient échappées de son bonnet et tombaient sur ses épaules. Elle rougit sous son regard, irritée, et regretta de ne pas avoir pris le temps de s’arranger un peu. Lorsqu’il s’approcha d’elle, sa démarche était arrogante et athlétique, et il arborait un air impatient.
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Grand, avec des cheveux noirs, de larges épaules et de puissantes enjambées, Edward Barraclough était impressionnant à voir tandis qu’il traversait Green Park pour rentrer North Audley Street. Bien qu’il fût vêtu simplement, sa redingote vert foncé en drap fin, sa canne à pommeau d’argent, ses culottes et ses bottes étaient toutes d’une qualité qui indiquait à un observateur averti qu’il était un homme fortuné et distingué. Ce même observateur aurait également pu se demander ce qu’un membre aussi évident de la haute société faisait à Londres, car c’était l’époque de l’année où les gens de bon ton quittaient la ville pour aller profiter des plaisirs de leurs propriétés à la campagne, et la capitale n’offrait que peu de compagnie.
Aussi, quand le vicomte Trenton aperçut M. Barraclough qui émergeait du parc et s’apprêtait à traverser Piccadilly, il le héla avec surprise et plaisir.
— Ned ! Que diable faites-vous en ville ?
— La même chose que vous, je suppose, répondit M. Barraclough. Des affaires.
— Je ne pensais pas que le Foreign Office travaillait avant le mois prochain.
— Il ne travaille pas. Il s’agit d’affaires de famille — des banquiers de Vienne.
— Ah ! Quel ennui, mon vieux !
M. Barraclough gratifia son compagnon d’une œillade amusée.
— Pas du tout ! Il me plaît de m’entretenir avec des banquiers.
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