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Aller aux mûres
C'est une balade à faire avec de vieux amis , à la fin de l'été . C'est presque la rentrée , dans quelques jours tout va recommencer ; alors c'est bon, cette dernière flânerie , qui sent déjà septembre . On n'a pas eu besoin de s'inviter , de déjeuner ensemble . Juste un coup de téléphone , au début du dimanche après-midi :
- Vous viendriez cueillir des mûres ?
- C'est drôle , on allait justement vous le proposer !
Afficher en entier“Seules les tomates mures ont la sensualité penchée.”
Afficher en entier« En espadrilles, on est tout juste assez civilisé pour tutoyer le globe, sans l'appréhension rétive du pied nu méfiant, sans l'excessive assurance du pied trop bien chaussé. »
Afficher en entier« “On pourrait presque...” C’est bon, la vie au conditionnel. »
Afficher en entier« La voiture est étrange : à la fois comme une petite maison et comme un vaisseau sidéral. »
Afficher en entier« C’est fou comme la voix seule peut dire d’une personne qu’on aime - de sa tristesse, de sa fatigue, de sa fragilité, de son intensité de vivre, de sa joie. Sans les gestes, c’est la pudeur qui disparaît, la transparence qui s’installe. »
Afficher en entierCe qui compte, c'est le moment de la petite phrase. On pourrait presque... C'est bon, la vie au conditionnel, comme autrefois, dans les jeux enfantins: "On aurait dit que tu serais..." Une vie inventée, qui prend à contre-pied les certitudes.
Afficher en entiernouvel On s’en revient toujours au même endroit, le long de la petite route, à l’orée du bois. Chaque année, les ronciers deviennent plus touffus, plus impénétrables. Les feuilles ont ce vert mat, profond, les tiges et les épines cette nuance lie-de-vin qui semblent les couleurs mêmes du papier vergé avec lequel on couvre livres et cahiers
Afficher en entiernouvel Parfois, on dit : « On aurait presque pu…» Là, c’est la phrase triste des adultes qui n’ont gardé en équilibre sur la boîte de Pandore que la nostalgie. Mais il y a des jours où l’on cueille le jour au moment flottant des possibles, au moment fragile d’une hésitation honnête, sans orienter à l’avance le fléau de la balance. Il y a des jours où l’on pourrait presque
Afficher en entiernouvel C’est le « presque » qui compte, et le conditionnel. Sur le coup, ça semble une folie. On est tout juste au début de mars, la semaine n’a été que pluie, vent et giboulées. Et puis voilà. Depuis le matin, le soleil est venu avec une intensité mate, une force tranquille. Le repas de midi est prêt, la table mise. Mais même à l’intérieur, tout est changé. La fenêtre entrouverte, la rumeur du dehors, quelque chose de léger qui flotte
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