..." Il y avait du sang sur la lune. Mince et frêle, la princesse Pamina se tenait sur le balcon et regardait avec effroi le nuage cramoisi glissant sur l'astre de la nuit. Elle n'avait jamais vu un tel phénomène. Tout en bas dans la ville, cette tache inquiétante se détachait dans l'obscurité. La jeune fille entendait également un bruit assourdi, sorte de plainte étouffée venant de très loin, rumeur de panique sans doute de ceux qui observaient comme elle dans le ciel la souillure tragique. Ayant elle aussi envie de gémir, Pamina tomba à genoux en étouffant un cri de terreur. "...
Après Ingmar Bergman au cinéma, l'auteur des Dames du lac utilise sa propre magie pour insuffler une vie nouvelle à l'impérissable chef-d'oeuvre de Mozart, La Flûte enchantée. S'inspirant de la légende orientale dont est tiré le célèbre opéra, Marion Zimmer Bradley réinvente complètement l'histoire du prince Tamino et de la princesse Pamina, fille de la toute-puissante et cruelle Reine de la Nuit. Elle éclaircit les points restés dans l'ombre, enrichit l'intrigue et les péripéties, confère aux personnages leur véritable dimension. Elle développe aussi très largement les symboles maçonniques, notamment les rites d'initiation auxquels sont soumis les héros pour accéder à la sagesse et à l'amour. Imaginée à partir d'un subtil dosage de drame, de burlesque et d'émotion, une histoire fascinante aux résonances universelles qui comblera tous les adeptes de la grande dame de la littérature fantastique.
Je termine ce livre avec un sentiment mitigé qui tend malheureusement vers le négatif. J’ai beaucoup aimé l’intrigue pourtant, le scénario était très intéressant et fascinant avec deux royaumes ennemis, ces êtres à moitié humains qu’on ne sait trop comment traiter, la princesse et son prince, la Vérité et le Mensonge, les Épreuves… Toutefois, je n’ai pas pu accrocher réellement à l’histoire à cause de plusieurs points. Tout d’abord, je ne suis pas réceptive à l’écriture de l’autrice – il s’agit de ma première lecture de l’une de ses œuvres et je me rends compte que je trouve son style très lourd et lent, beaucoup trop poétique à mon goût bien qu’elle utilise un vocabulaire riche et soutenu qui habituellement sait me conquérir – mais il ne s’agit pas d’un réel défaut, simplement tout lecteur ne peut pas adhérer à tout type d’écriture. Ensuite, j’ai été profondément dérangée et frustrée par la manière dont le temps est investi, dans le sens où je trouve que parfois il devrait se passer une temporalité plus conséquente pour une scène – et donc plus de détails dans l’écriture – et parfois au contraire j’ai trouvé certaines scènes trop longues alors qu’elles auraient nécessité bien moins de lignes. Au final, il se passe énormément de choses en moins de 300 pages mais j’ai l’impression qu’on a survolé les passages les plus importants ou intéressants. De plus, potentiellement à cause de la rapidité du récit, je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages. Je les ai trouvés sans profondeur, sans passé, vides en quelque sorte. Ils avaient bel et bien un caractère mais sans plus, en tant que lectrice je n’ai pas éprouvé de sentiments pour eux, je n’ai pas eu envie de les voir triompher, je ne me suis pas inquiétée, rien. Hormis peut-être pour Papageno qui a un caractère plus poussé que les autres et qui a quelque chose d’attachant, mais ni pour le prince ni pour la princesse. D’ailleurs, j’ai trouvé ces deux personnages assez agaçants, dans le sens où parfois ils ne réfléchissaient pas ou bien oubliaient des leçons passées qui leur auraient été utiles… Toutefois, je m’explique leur faiblesse en me disant que si leurs pensées avaient davantage été révélées j’aurais pu mieux les comprendre, voire éprouver leurs doutes. Alors que là j’étais blasée et irritée de les voir tourner en rond en se demandant comment s’en sortir alors que la solution me semblait si évidente. De même, l’histoire d’amour ne m’a absolument pas affectée, je ne l’ai d’ailleurs par réellement comprise, je sais bien qu’il s’agit de l’amour au premier regard, le coup de foudre comme dans les contes, puissant et sans la moindre explication, mais dans ce roman cet amour n’avait à mes yeux aucune logique, il ne s’intégrait pas. Je n’ai lu aucune alchimie entre les personnages et leur amour m’a semblé absurde voire feint.
Pour conclure, je n’irai pas jusqu’à dire que j’ai détesté cette lecture, mais je ne l’ai pas non plus aimée. J’avais hâte d’en finir et pas pour connaître la fin – qui était évidente dès la lecture des premières pages à mon sens. Ce monde m’a bien plu et j’aurais aimé que le roman soit plus conséquent pour réellement le développer. C’est dommage.
Un petit bijou inspiré de La flûte enchantée de Mozart. Quand mon compositeur favori rencontre la littérature fantastique, cela donne un résultat somptueux sous la plume tout aussi magnifique et saisissante de Marion Zimmer Bradley. Cela manque peut-être de dynamisme mais l'autrice compense cela avec son écriture poétique et enchanteresse et une atmosphère extrêmement bien construite, sombre et envoûtante. Une lecture parfaite pour la période d'Halloween, entre légendes et conte de fée pouvant aisément tourner au cauchemar.
La Princesse de la Nuit, c’est une réécriture très originale, qui sort clairement des sentiers battus, pour nous offrir un récit initiatique intéressant, formidablement construit et non dénué d’un véritable intérêt !
Avis complet : https://elodit.fr/2020/10/05/la-princesse-de-la-nuit-marion-zimmer-bradley/
C'est une belle découverte. De plus le livre est facile à lire et relativement court (moins de 300 pages). Pour moi, ça a été un moment de plaisir et une façon agréable de renouer avec le genre parfois lourd de la fantasy.
Résumé
..." Il y avait du sang sur la lune. Mince et frêle, la princesse Pamina se tenait sur le balcon et regardait avec effroi le nuage cramoisi glissant sur l'astre de la nuit. Elle n'avait jamais vu un tel phénomène. Tout en bas dans la ville, cette tache inquiétante se détachait dans l'obscurité. La jeune fille entendait également un bruit assourdi, sorte de plainte étouffée venant de très loin, rumeur de panique sans doute de ceux qui observaient comme elle dans le ciel la souillure tragique. Ayant elle aussi envie de gémir, Pamina tomba à genoux en étouffant un cri de terreur. "...
Après Ingmar Bergman au cinéma, l'auteur des Dames du lac utilise sa propre magie pour insuffler une vie nouvelle à l'impérissable chef-d'oeuvre de Mozart, La Flûte enchantée. S'inspirant de la légende orientale dont est tiré le célèbre opéra, Marion Zimmer Bradley réinvente complètement l'histoire du prince Tamino et de la princesse Pamina, fille de la toute-puissante et cruelle Reine de la Nuit. Elle éclaircit les points restés dans l'ombre, enrichit l'intrigue et les péripéties, confère aux personnages leur véritable dimension. Elle développe aussi très largement les symboles maçonniques, notamment les rites d'initiation auxquels sont soumis les héros pour accéder à la sagesse et à l'amour. Imaginée à partir d'un subtil dosage de drame, de burlesque et d'émotion, une histoire fascinante aux résonances universelles qui comblera tous les adeptes de la grande dame de la littérature fantastique.
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