Extraits

"Je ne suis pas une trouillarde, se dit Mary Ann. Je ne reviens pas sur mes promesses." Et puis, il valait mieux que ce soit elle qui prenne le dossier. Cela resterait dans la famille, pour ainsi dire.

Elle se leva et redressa les épaules.

- On va y aller tous les deux. Ensemble.

Puis elle fit quelque chose qui les stupéfia tous les deux. Elle se hissa sur la pointe des pieds et déposa un vif baiser sur les lèvres de Riley.

- Merci d'être revenu m'aider, dit-elle.

Quand elle voulut s'écarter, il la rattrapa. Ses yeux brillaient d'un éclat violent.

- La prochaine fois que tu décides de faire sa...

- Pardon, dit Mary Ann en se raidissant. J'aurais pu te prévenir.

- Non, dit Riley avec un sourire. Tu aurais pu t'attarder un peu plus.

Le cœur de Mary Ann se mit à battre à toute allure. D'abord, ce vent bizarre, et maintenant , un garçon aux cheveux noirs? "Faites que ce soit une coïncidence." Elle se pencha vers Penny et, la main devant la bouche, elle chuchota:

- Il a l'air sale?

- Tu veux dire cochon? Je ne sais pas encore, mais j'ai bien l'intention de le savoir. Il est craquant!

Le loup vient la rejoindre d'un bond sur le lit, il chercha sa place et se pelotonna contre elle. Sa fourrure était douce et chaude. Riley en loup avec Mary Ann.

Et là...

-Houlà ! Ne regarde pas tout de suite. Il vient de s'assoir a 15 heures. Cheveux noirs,une tête de star du cinéma et des muscles... Aie, Aie, Aie, les muscles... Le top c'est qu'il te regarde. Enfin, le top pour toi. Et moi je suis transparente, c'est ça ?

" « Eh ben… J’aurais vraiment dû regarder où je mettais les pieds », se répéta-t–il. Dans son cas, passer devant un cimetière relevait carrément de la bêtise. Il suffisait qu’il fasse un pas, un seul, sur ce terrain, pour qu’un de ces trucs morts se réveille et retrouve son appétit pour la chair humaine.

Il avait juste eu envie de trouver un coin tranquille où être seul.

Enfin, aussi seul que peut l’être un garçon dont la tête est habitée par quatre personnes. "

Aden se rendit compte qu'il était heureux. Le loup avait juré de le tuer, et alors? Victoria, la fille qu'il voulait embrasser, boirait un jour de son sang, et alors? Quelqu'un le poignarderait bientôt en plein cœur, et alors?

Voici le lien d'un extrait du livre :

http://fr.calameo.com/read/000680467c91a741c1d66

Bonne lecture !

page 112-Mary Ann

Il riait encore quand elle entendit la porte se fermer derrière elle.

L'instant d'après, elle demeurait figée.

Son regard venait de se poser sur un monstre.

C'était un animal énorme , noir , étendu à plat ventre dans l'ombre à quelque mètres d'elle.Un chien?Un loup ? Impossible de le rater , en tout cas: il gisait au beau milieu de la pelouse.

Le sang de Mary Ann se glaça.

Dès que l'animal l'aperçut , il se dressa sur ses pattes .Ses babines s'étirèrent , révélant des crocs blancs. Un grognement menaçant s'échappa de sa gueule.

"Pa... papa!"

Mary Ann aurait voulu hurler , mais l'angoisse obstruait sa gorge et l'étouffait. Oh, mon Dieu, mon Dieu...

Elle fit un pas en arrière, puis un deuxième.Elle tremblait des pieds à la tête.Le sang battait à ses tempes, un bourdonnement l'assourdissait et la terreur paralysait son cerveau. L'animal fixait sur elle un regard vert,aussi froid que l'acier, dur...et peut être affamé? Elle tourna vivement le dos au monstre et s'élança vers la maison. Mais, aussitôt la bête fut devant elle et lui barra le chemin .

...Que faire?Elle recula.

L'animal la suivit.

Impossible de creuser la distance entre eux.C'est alors qu'elle glissa,et se retrouva par terre,à sur son cartable qui lui avait échappé sans même qu'elle s'en rende compte.

"Je vais mourir", songea-t-elle soudain .

Une fois de plus dans la vie la chance la lâchait.

"Julian disait vrai. Il suffisait que les morts vivants sentent sa présence pour qu’ils s’éveillent. Ce qui se produisait, en général, quand Aden posait accidentellement le pied sur leur territoire. Certains réagissaient plus vite que d’autres, mais tous finissaient par ressusciter.

– T’inquiète, dit Aden. On a connu des situations bien pires.

Tout de même, il aurait pu être un peu plus attentif, regarder où il mettait les pieds. Il avait pourtant étudié une carte de la ville, et repéré les zones à éviter, non ? Mais, emporté par la musique, il avait perdu toute notion de son environnement. Il s’était senti libéré ; il avait même eu l’impression d’être seul.

Ça n’avait pas duré.

Julian soupira.

Je sais qu’on a connu pire. Note que c’était ma faute aussi.

Fabuleux. Une séance d’auto-apitoiement général.

Cette voix agacée qui venait d’intervenir, c’était celle d’une femme – encore un hôte de choix dans le cerveau surpeuplé d’Aden. Etonnant, d’ailleurs, que son quatrième « hôte » – ainsi surnommait-il les esprits emprisonnés en lui – ne se manifeste pas à son tour. Car aucun de ces quatre-là ne semblait savoir ce que c’était que le calme, le silence.

Les garçons, est-ce qu’on peut remettre les festivités à plus tard, et tuer le zombie qui est en train de sortir de terre ? Avant qu’il retrouve ses esprits et nous botte les fesses ?

Oui, Eve.

Aden, Julian et Elijah avaient répondu à l’unisson. Ça se passait toujours ainsi. Aden se disputait avec les garçons, puis, à un moment, Eve intervenait et ramenait l’ordre sans jamais taper du poing, avec une formidable autorité maternelle.

Allait-elle aussi savoir gérer la situation avec les morts vivants, aujourd’hui ? Pourvu que oui !

– Bouclez-la, maintenant, d’accord ? s’écria Aden. J’ai besoin de silence.

Grommellements. En matière de silence, c’était à peu près tout ce que l’on pouvait espérer des voix."

" Il lâcha le poignard qu’il agrippait encore et s’essuya les mains, laissant des traînées de gloubi-boulga noir sur son jean.

– Quelle vie, hein ?

Si tu tiens à mettre les points sur les i, dit Julian, c’est toi qui nous as absorbés dans ton petit crâne. Pas l’inverse.

Aden serra les dents. Il lui semblait que les esprits mettaient les points sur les i à ce sujet environ deux cents fois par jour.

– Je vous ai déjà dit que je ne vous ai pas absorbés !

Tu as bien dû faire quelque chose, en tout cas, parce que nous, on n’a pas eu droit à des corps normaux. Oh, que non. On est coincés dans le tien. Et on n’a pas la télécommande.

– Pour info, vous étiez déjà dans ma petite tête quand je suis né.

Il en avait bien l’impression, en tout cas. Les voix avaient toujours été là.

– Personne ne m’a consulté à ce sujet. Et je ne sais pas ce qui s’est passé. Vous non plus, vous ne le savez pas.

Sa seule certitude, c’est qu’il aurait donné n’importe quoi pour avoir un instant de paix totale. Plus de voix dans sa tête, plus de cadavres ambulants, plus de phénomènes anormaux à gérer au quotidien.

Julian ressuscitant les morts, Elijah prédisant la mort de toutes les personnes qu’il croisait. Eve le transportant brusquement dans le passé, vers une version plus jeune de lui-même. Un seul geste, un seul mot de travers, et il transformait son propre futur, et pas toujours en mieux. Caleb le forçant à posséder le corps d’autrui rien qu’en le frôlant.

Une seule de ces particularités aurait suffi à le marginaliser. Les quatre réunies le projetaient franchement dans une autre galaxie. Et cela, personne ne lui permettait de l’oublier – surtout pas les autres garçons du ranch. "