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Le couple fit donc ce qu’il était entraîné à faire : improviser. Toutes leurs communications passèrent par des regards et des gestes subtils, indiscernables aux yeux de ceux qui ignoraient la raison de leur présence. En quelques secondes, ils avaient mis un nouveau plan au point. Traîner dans les parages, se mêler à la foule, se faufiler par une porte, et se cacher jusqu’au départ des derniers invités. Facile. Ils n’avaient aucune raison de se presser. En silence, ils se dirigèrent vers la terrasse, se penchèrent sur la rambarde, en buvant un verre. Une certaine tension était perceptible entre la cible et l’homme plus âgé qui dansaient. L’homme semblait vouloir la persuader de quelque chose. L’air anxieux, tout en cherchant à ne pas manifester son inquiétude, il lui murmurait à l’oreille.
Afficher en entierSes bracelets tintaient autour de son poignet. Ce fut à cet instant précis que tout commença à mal tourner. Ils n’avaient pas encore remarqué l’homme qui se tenait dans le coin de la pièce avant qu’il ne traverse la salle d’un pas rapide et prenne Zoé par le bras pour l’inviter à danser. Pourtant, ils connaissaient ce visage. Ils l’avaient repéré à plusieurs reprises lors de leur surveillance. Quarante-cinq ans environ, mince, bien habillé, les tempes légèrement grisonnantes.
Afficher en entierDans quelques minutes, la femme s’écarterait et l’homme se rapprocherait de la cible. Il lui offrirait un verre, lui ferait un peu la cour, peut-être. La trentaine, bel homme, il était presque certain de pouvoir glisser la drogue dans son verre.
Afficher en entierÀ la manière des scientifiques qui observent des rats dans leur cage, en sachant exactement comment ils vont réagir, le couple l’épiait. Elle était jeune et aussi séduisante que sur les photographies. Ses cheveux blonds étaient un peu plus longs à présent, et son bronzage doré mettait en valeur ses yeux bleus étincelants. Elle portait un pantalon de coton blanc et un caraco de soie jaune qui attirait les regards appréciateurs des hommes.
Afficher en entierIls ne se retournèrent pas. L’homme portait une bouteille de vin, un cru local de valeur. Ils sortirent de l’ombre, s’approchèrent de la villa, franchirent le portail et montèrent les marches qui menaient à la terrasse et à la grande porte. Ils entrèrent, s’habituant peu à peu au bruit et à la lumière, sous le regard des deux hommes qui les observaient de loin, dans la voiture. Sans échanger le moindre mot, en vrais professionnels, ils se mêlèrent à la foule de manière très naturelle. Ils savaient comment passer inaperçus. D’ailleurs, la plupart des invités étaient déjà trop partis pour remarquer leur présence, ce qui leur convenait à merveille. Des cadavres de bouteilles gisaient çà et là, et la fumée ne provenait pas seulement de cigarettes. Le couple déambulait dans les pièces élégantes et admirait le décor luxueux. Rapidement, ils repérèrent leur cible qu’ils ne quittèrent plus des yeux.
Afficher en entierEn contrebas, la mer scintillait dans le clair de lune. La nuit était douce, et l’air embaumait des senteurs florales, portées par la légère brise marine. De temps à autre, une voiture s’arrêtait devant la villa, et de nouveaux invités entraient.
Afficher en entierIls attendirent que la soirée batte son plein dans leur voiture, une berline louée dans une agence locale, anonyme, discrète, payée d’avance, en liquide. Ils s’approchèrent en silence et se garèrent à quelques centaines de mètres de la villa.
Afficher en entierL’équipe avait néanmoins tout planifié dans les moindres détails. La façon d’entrer, la prise de contact, l’extraction. La manœuvre devait être subtile et discrète. Ils étaient quatre, trois hommes, une femme. Ils savaient que c’était son dernier jour de vacances. Elle devait prendre un vol à l’aéroport de Corfou le lendemain matin pour rentrer dans son pays, où l’enlèvement se révélerait beaucoup, beaucoup plus délicat.
Afficher en entierIl faisait nuit noire lorsqu’ils l’embarquèrent. Ils l’avaient retrouvée sur une île luxuriante et l’avaient observée pendant trois longues journées avant d’élaborer leur plan. Elle habitait dans une villa de location isolée, à l’ombre des oliviers, sur une colline qui dominait les eaux cristallines.
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