Extraits

Je ne savais comment interpréter leur allusion à la vermine des marais, mais je savais que nous avions peu de chances de survivre à leur attaque tandis que, massues et épées levées, ils avançaient vers nous en ricanant.

Je voulus attraper ma pique, mais le coup m’en avait trop éloigné. En rampant sur l’herbe humide et molle, je savais qu’un autre coup de massue ou d’épée m’atteindrait avant que j’aie pu arriver à mon arme.

Et la position de von Bek était encore pire que la mienne.

Je ne trouvai rien d’autre à faire que de lui crier :

« Courez, mon vieux ! Courez, von Bek ! Inutile de mourir tous les deux ! »

Le jour s’assombrissait. Mon compagnon avait une petite chance de s’échapper à la faveur de la nuit.

Pour ma part, je me protégeai instinctivement la tête avec les bras alors que des armes se levaient ensemble pour m’achever.

Il dormait au sommet d’un monolithe

Rêvant de-ci, de-là,

Et plus il rêvait, plus il était seul

Et l’avenir semblait être derrière lui ;

Mais s’éveillant perclus et basculant

Jusqu’à la lueur première, à la lueur entravée,

Il crut voir à ses pieds la forêt renfrognée

Et le passé se déploya devant ses yeux ;

Car son dragon perdu se cachait sur sa soute,

Sans se laisser jamais distraire ou assoupir,

Et il sut tout au fond qu’il était presque mort

Et que la mort était la moitié de l’histoire.

Louis MacNeice, « The Burnt Bridge »