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Le ciel choisit cet instant pour s'éclaircir. La lumière blafarde qui précède l'aube donna un peu de relief au paysage. Les pillards avaient dressé leur embuscade dans un petit bosquet que traversait la piste. Quand ils s'aperçurent que leur ruse avait été éventée et que trois homme armés se dirigeaient vers eux, un rugissement de colère monta des arbres.
Afficher en entier“L’imagination est une dimension. Les innombrables chemins qui la parcourent sont les spires. Ceux qui les empruntent sont les dessinateurs. Ils peuvent rendre réel tout ce qu’ils imaginent.” Elis Mil’Truif, maître dessinateur à l’Académie d’Al-Jeit
Afficher en entierJ’ai étudié l’autre monde. Il est déchiré par la guerre depuis des siècles. Les hommes s’y entretuent, anéantissent en une journée ce qu’ils ont mis des années à bâtir… J’aimerais pouvoir affirmer que cela n’existe pas en Gwendalavir, c’est hélas impossible. La guerre existe ici aussi. Peut-être l’homme est-il fondamentalement allergique à la paix ?
Afficher en entier— Pourquoi la bouche des humains tenir un autre langage que leur cœur ? avait-il lancé à Ellana. La véritable raison de ton départ être que tu avoir peur. Peur de ce que crier tes sentiments. Pour d’admettre ce que tu savoir depuis longtemps. Peur de t’avouer que tu aimer.
Afficher en entier— J’ai l’impression de sortir d’un rêve. J’ai passé sept ans à vivre au ralenti sans savoir que j’attendais de revenir ici.
Afficher en entier— Je pensais que vous descendriez chercher les rares flèches qui ne se sont pas brisées contre les pierres, mais je ne vous ai pas vus. Timides sans doute ? Ce doit être pour ça que vous vous cachez ici. Je me trompe ?
Il y eut un frémissement de colère chez les Faëls, et des mains se tendirent vers les arcs.
— Paix, amis !
Salim leva les yeux vers la voix.
Un jeune guerrier était assis sur une vire, les pieds dans le vide, quelques mètres au-dessus d’eux, et les contemplait en souriant.
— Quelle verve, lança-t-il. Si les humains être à moitié aussi efficaces que ce qu’ils parler bien, ils ne pas être en train de perdre la guerre contre les Cochons ! Aussi vrai que je m’appeler Chiam Vite.
Afficher en entierUn dessinateur arpentant les Spires sait quand un dessin est réalisé quelque part, surtout s’il s’agit d’une création ambitieuse. Cette perception est très personnelle. Certains disent qu’ils voient, d’autres qu’ils entendent, ou qu’ils sentent. La vérité est qu’il n’y a pas de sens pour décrire ce qu’on imagine et donc pas de verbe pour en parler…
Afficher en entierMarchombre ! Que ce mot les fait rêver ! Ils cèlent soigneusement ce rêve sous voile de méfiance, de crainte ou de blâme, mais l’évidence est là : ils nous envient ! Ils essaient de nous réduire au rang de voleurs ou d’acrobates, ils écrivent sur nous, hasardent mille explications alors que la vérité se résume en un seul mot : liberté. Nous sommes libres et cela nous place hors leur loi !
Afficher en entierBjorn avait renoncé à se laisser pousser la barbe. Il achevait de se raser, en se justifiant auprès d'un Salim goguenard.
- Vois-tu, mon garçon, les poils piquent atrocement, ne tiennent pas vraiment chaud et nuisent à mon charme en cachant mes traits fiers et virils.
Salim éclata de rire avec tant d'entrain que le chevalier sursauta et s'entailla la joue avec la lame de son rasoir.
- C'est malin, râla-t-il. Comment veux-tu que les jolies Frontalières me considèrent à ma juste valeur si je me présente défiguré ?
Afficher en entierQuand il vit Camille perchée à la proue de l'Algus Oyo au-dessus de l'eau sombre, il bondit vers elle.
- Descends de là ! hurla-t-il. Tu vas tomber !
Elle sauta au sol et le contempla un instant avant de lui offrir un large sourire.
- Cool, mon vieux. Je sais ce que je fais et...
- Non, tu ne sais pas ! Tu es inconsciente de te pencher comme ça. Il suffirait que le bateau heurte une grosse vague pour que tu plonges. N'essaie pas de me faire croire que tu réfléchis quand tu fais une idiotie pareille. Je sais où est le danger !
Les autres, attirés par les éclats de voix, s'étaient approchés et Camille les regardait, stupéfaite. Ses yeux croisèrent ceux de d'Ellana puis ceux de Siam. Salim était hors de lui, et la présence des spectateurs semblait attiser sa fureur.
- Quand on ne sait pas, on ne fait pas ? Tu entends ?
Il ne lui avait jamais adressé la parole sur ce ton. Camille se demanda brièvement si, seul face à elle, il se serait comporté de cette manière, mais le moment n'était plus à la réflexion. Le discours d'Ellana et de Siam prenait sens tout à coup.
Elle pivota sur ses hanches en serrant le poing droit et le balança dans la mâchoire de Salim.
Le coup le prit au dépourvu. Sous l'impact, il partit en arrière et s'affala sur le pont. Camille s'était fait mal à la main, mais il était hors de question qu'elle laisse quelqu'un s'en apercevoir. Elle s'approcha de Salim, étendu sur le dos, qui la regardait avec des yeux stupéfaits.
- Je fais ce que je veux ! aboya-t-elle. Où je veux, comme je veux et quand je veux ! Compris ?
Sans attendre de réponse, elle lui tourna le dos et, avec un sourire satisfait, traversa le bateau jusqu'à la poupe. Bjorn jeta un coup d'œil suspicieux à Ellana.
- Qu'est-ce que tu es allée raconter à la petite ?
Un air de naïve sincérité se peignit sur le visage de la marchombre.
- Je ne voix pas de quoi tu veux parler.
Bjorn se pencha vers Salim.
- Viens, mon ami, lui lança-t-il en l'aidant à se relever. Il va falloir que je t'explique certaines vérités sur les femmes...
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