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- On peut pas sortir. Pourquoi tu veux partir ? « Parce qu'un ours en cage, ce n'est pas naturel ! eut envie de répliquer Lusa. A ta place, je ferais tout mon possible pour m'échapper ! »
Un cliquetis sonore retentit. Un tube blanc accroché au plafond s'éclaira. Un flot de lumière inonda la cage de Lusa. La petite ourse ferma les yeux et baissa la tête. Le tube blanc avait un regard pénétrant, inattendu, dérangeant. Tout autour de Lusa, des bruits se firent entendre : crissements de griffes, battements d'ailes, piaillements stridents, rugissements.
Lusa rouvrit les paupières, laissa à sa vision le temps de s'accoutumer à la lumière crue et lâcha un halètement de stupeur.
- Waouh!
Elle était entourée de toute une flopée d'animaux. A gauche, un coyote qui mordillait les barreaux en la fixant de ses yeux froids. En face, une nuée de pigeons voletant dans un enclos. Juste à côté, un aigle au bec béant perché sur une branche, qui poussait des cris rauques. Dans la cage voisine, un raton laveur qui grattait la paille étalée sur le sol. Intimidée, Lusa reporta son regard sur les crocs jaunes et acérés du coyote. Elle frémit.
« J'espère que les barreaux sont solides. Sinon...» Depuis combien de temps ces animaux étaient-ils retenus prisonniers ? L'ours noir qui ne cessait de grogner dans la cage d'à côté avait une fourrure mouchetée de gris. Il semblait regarder Lusa sans la voir. Ses yeux perdus dans le vague avaient une drôle de couleur : d'un blanc grisâtre, sans éclat. Levant la tête et humant l'air, le mâle demanda : -T'es une ourse noire, pas vrai ?
-Pourquoi tu poses la question ? s'étonna la jeune femelle en choisissant ses mots avec soin. Tu... tu es aveugle ?
- Brillant esprit de déduction, railla le mâle. Lusa sentit sa fourrure se hérisser.
- Ce n'est pas une raison pour être méchant !
À cet instant, la porte de la tanière s'ouvrit et deux Museaux-plats entrèrent. Les cris des animaux doublèrent d'intensité. Lusa se boucha les oreilles et observa les nouveaux venus s'approcher de sa cage. Le premier, elle l'avait déjà vu: c'était Fourrure-grise. Le second était une femelle courte sur pattes avec une peau sombre et des poils gris sur la tête.
Les Museaux-plats se mirent à dévisager Lusa en émettant des bruits bizarres et en la désignant avec leurs griffes. La petite ourse recula et se recroquevilla contre le mur du fond. Le froid de la pierre traversa sa fourrure.
Lentement, en décomposant ses gestes, Fourrure grise déverrouilla la trappe découpée au bas de la porte de la cage, poussa un bol vers Lusa, referma la trappe et se dirigea vers la cage voisine. La femelle Museau-plat lui emboîta le pas.
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