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"Maître Duom restait sombre. Puis, n'y tenant plus, il explosa :
Cessez de vous rejouir, sots que vous êtes ! Les jeunes s'en sont tirés et j'en suis heureux comme vous, mais nous sommes dans une impasse.
Pire, notre dernier espoir s'envole.
Que voulez-vous dire ? s'étonna Bjorn.
Tu n'es vraiment qu'un ours coiffé d'une casserole ! s'exclama le vieil analyste. Je te rappelle que la survie de l'Empire passe par une intervention, si possible rapide, des Sentinelles. Or celles-ci sont prisonnieres, pétrifiées et privées de leurs pouvoirs. Ce n'est pas pour rien qu'on les appelle les Figés ! Si Akiro ne possède pas le don, qui donc va les éveiller ?
Dans un silence pesant, ils se tournerent tous vers Camille. Elle leur renvoya un pale sourire.
Moi ! affirma-t-elle.
Mais tu... commenca maitre Duom.
Il n'y a pas d'autre possibilite, le coupa Camille. Vous l'avez dit vous même, la situation est dramatique. Cette mission est delicate, certainement dangereuse, mais je suis, semble-t-il, la seule a pouvoir intervenir. J'irai éveiller les Figes !
Ewilan a raison ! trancha Edwin d'une voix qui ne souffrait aucune replique. Elle peut le faire et elle le fera. Nous serons la pour l'aider.
Le vieil analyste ouvrit la bouche, mais, face au coup d'oeil que lui jeta
Edwin, il opta pour le silence.
La petite peut le faire ! Je le sais ! Et si quelqu'un se met au travers de sa route, nous ferons le menage !
Maniel venait de prononcer sa plus longue phrase depuis le debut du voyage. Il y avait mis tant de conviction qu'un sourire naquit sur les levres de l'analyste. A cet instant, Artis Valpierre revint pour leur annoncer que maitre Carboist les invitait a le rejoindre dans le salon. Ils se levèrent et lui emboitèrent le pas. Au moment de franchir la porte d'Ondiane, Salim attrapa le bras de Bjorn.
Je suis émerveillé par la finesse d'observation de maître Duom, murmura-t-il. Un ours coiffé d'une casserole, quelle description parfaite...
Un grand coup de pied aux fesses le propulsa à l’intérieur."
Afficher en entier-A tout à l'heure, ma vieille,lui cria Salim, sois sage.
-Il est toujours comme ça? s'enquit Ellana avec un sourire.
-Non, parfois il est vraiment excité. Là, je le trouve plutôt fatigué...
Afficher en entier-Ma vieille tu t'es surpassée! On est arrivés devant la fontaine, pas dedans...
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Afficher en entier- Les vieillards être des sages, pas des enfants. Le temps, qui prendre leur vie, leur donner aussi le droit de choisir leur fin. Qui être nous pour parler à la place de quelqu'un qui pouvoir être notre père ? Notre quête être sans doute très importante, mais aux yeux de maître Duom, le monde n'avoir de réalité que parce que lui-même être en vie. Refuser le voeu d'un doyen, ce être refuser la touche finale à une oeuvre aussi ancienne que l'univers. Ce être mal !
Afficher en entierJ'ai étudié l'autre monde. Il est déchiré par la guerre depuis des siècles. Les hommes s'y entretuent, anéantissent en une journée ce qu'ils ont mis des années à bâtir... J'aimerais pouvoir affirmer que cela n'existe pas Gwendalavir, c'est hélas impossible. La guerre existe ici aussi. Peut-être l'homme est-il fondamentalement allergique à la paix ?
Maître Carboist, Mémoires du septième cercle
Afficher en entier- Mais quel âge as-tu, finit-il par dire, pour parler ainsi ?
- Je ne sais pas, Bjorn. Je ne sais vraiment pas. Peut-être quatre mille neuf cent quinze jours, peut-être quatorze ou quinze ans. J'ai parfois l'impression d'être un bébé et d'autres fois je sais que j'ai plusieurs siècles. Est-ce important ? Ca ne m'empêche pas d'être moi, tu ne crois pas ?
Afficher en entierAffronter Edwin Til'Illan, un sabre à la main, revient à se jeter nu entre les griffes d'un tigre des prairies affamés. C'est ce que prétendent de nombreux spécialistes sans savoir de quoi ils parlent. On peut vaincre un tigre affamé !
Afficher en entierLe repas fut l'occasion pour Chiam Vite de lier connaissance avec les membres du groupe. Il dût admettre presque malgré lui que les personnages qui l'entouraient sortaient de l'ordinaire. Il avait déjà entendu parler, lors de ses précédents voyages en Gwwendalir, d'Edwin Til'Illian, maître d'armes de l'Empereur, et ne doutait plus des talents d'Ellena Caldin. Il découvrait maintenant Duom Nil'Erg, vieillard bourru à l'esprit pénétrant malgré la fatigue qui l'accablait, et Artis Valpierre, le premier rêveur qu'il ait jamais rencontré. Il fut étonné de constater que Bjorn et Maniel, bien que pesant chacun 3 ou 4 fois le poids d'un Fael, avaient une conversation agréable mais ce furent les 2 jeunes gens qui lui causèrent la plus grande surprise. Le garçon, Salim, avait la même couleur de peau que lui et Chiam le soupçonna d'avoir un Fael parmi ses ancêtres. Les unions entre son peuple et les humains étaient rares, mais fécondes. Les sang-mélé existaient. Demi-Fael ou pas, le garçon bouillonnait d'une telle énergie que Chiam se demanda ce qu'il deviendrait une fois adulte. S'il ne se cassait pas le cou avant... La jeune humaine était encore plus singulière. Elle se prénommait Camille mais plusieurs fois, Chiam avait entendu Maître Duom l'appeler Ewilan. De prime abord on ne remarquait d'elle que la grâce de son visage et la beauté de ses grands yeux violets, puis, insensiblement, on était attiré par l'aura qui se dégageait d'elle et qui était tenue en bride par la partie encore enfantine de son être. Elle pouvait se comporter en gamine, et une seconde plus tard, montrer une profondeur de caractère étonnante même pour une adulte. Ses compagnons, s'ils veillaient à ne pas la singulariser prêtaient toutefois une attention particulière à ses paroles et à ses actes. Jusqu'à Edwin Til'Illan, qui ne la quittait pratiquement jamais des yeux. Chiam prit conscience, avec ahurissement, que Camille était le cœur du groupe, la raison pour laquelle tous voyageaient ensemble, et il se demanda qui était vraiment celle qui se tenait face à lui.
Afficher en entierDu bout du doigt, le garçon effleura sa joue. Il ne l'avait jamais touchée ainsi et, lorsque, en réponse, les grands yeux violets se posèrent sur lui, une digue céda quelque part dans son cœur. Un bref frisson d'abord, puis une vague d'émotion qui balaya toute appréhension.
Il s'entendit lui parler, comme si personne d'autre n'avait été là pour l'entendre.
-Où tu veux, Camille, chuchota-t-il. J'irai où tu voudras. Je te suivrai partout, même dans les étoiles... Je veux juste que tu saches que vivre sans toi m'est impossible. Alors je t'en supplie, ne meurs, parce que sinon, moi, je vais mourir pour de bon... Parce que la vie sans toi, n'a pas de goût, pas de sens... Parce que sans tes yeux, je suis aveugle. Sans tes mots, je me perds. Parce que sans toi, mon âme est nue. Sans toi, je ne suis rien... Parce que...je t'aime...
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- Maître Duom! S'exclama soudain Camille.
Elle sauta du chariot et tous se précipitèrent à sa suite. Le vieil analyste gisait dans un buisson, inconscient. Edwin le dégagea délicatement puis l'allongea sur la piste. Il se pencha sur sa poitrine.
- Il vit! Cria-t-il au bout d'un instant. Son cœur bat. Faiblement, mais il bat
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