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- Tu as déjà embrassé un garçon ? me demanda t-il en buvant un coup.
- Dans le monde numérique, c'est assez compliqué, répondis-je en souriant. Un jour, je me suis entraînée sur ma main. Ça ne m'a rien fait.
Justin manqua de s'étrangler avec son eau. Je plaquai ma main sur ma bouche.
- J'ai dit ça à voix haute ?
- Oui, parvint-il à répondre, toussant et riant en même temps.
- Effacer, effacer, effacer, lançai-je en appuyant sur un bouton imaginaire. Vraiment, cette option me manque.
- Mais non ! Ce sont ces phrases-là qui sont vraies. Les gens ont toujours envie d'effacer ce qui est authentique.
Son regard s'illumina d'un coup.
- Tiens, j'ai une idée. Qu'est-ce que tu aurais envie de dire si tu savais que tu pouvais l'effacer immédiatement après ?
L'observant, je sortis les premiers mots qui me traversèrent l'esprit.
- J'adore tes lèvres.
Il eut un moment de surprise.
- Sérieux ?
- Je ne fais que dire la vérité, me défendis-je. (Me penchant vers lui, je poursuivis :) Est-ce qu'il t'arrive de regarder tes lèvres dans un miroir et d'être fasciné ?
Il cligna des yeux. Sûrement qu'il me prenait pour une tarée. Un tache rouge apparut sur sa joue.
- Peut-être qu'on devrait pas jouer à ce jeu.
- Non, non, c'était ton idée. A ton tour.
Il se tourna vers moi. Complètement. Puis il fit pivoter mes épaules pour que je sois bien en face de lui. Ses longues jambes chevauchaient les miennes ; un noeud se forma dans ma gorge. Il planta ses yeux dans les miens.
- Je t'aime bien, dit-il d'une voix grave. Plus que tu ne devrais. Tu provoques en moi des sensations surprenantes.
Ses paroles me laissèrent bouche bée.
- Je ne fais que dire la vérité, s'excusa-t-il en souriant.
- Et tu veux l'effacer ?
C'était la chose la plus incroyable que j'eusse jamais entendue.
- Oui.
- Pourquoi ?
- Je ne veux pas t'entraîner dans ma vie. Tu ne sais pas ce que cela implique. Moi, oui.
Afficher en entier« -Tu as peur ? me demande Justin surpris.
-Peur ? Ricanai-je. Je suis au fond de l’océan pacifique dans un véhicule qui n’est peut-être pas étanche et je ne sais pas nager .Non, je n’ai pas peur du tout. »
Afficher en entier« -C’est bizarre de t’imaginer en train de semer la police un jour et de faire une tarte aux pommes le lendemain.
-Je ne fais pas de tartes aux pommes protesta-t-il comme si j’avais insulté sa virilité. Je fais des gâteaux au chocolat ! »
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- C'est ma seule cicatrice, dis-je.
Justin tendit la main et caressa délicatement la zone tendre et enflé de ma jambe. Ma blessure n'était pas encore tout à fait guérie. La sensation de ses doigts sur ma peau déclencha une série de chocs électriques dans tout mon corps. Il leva les yeux, sa main toujours posée sur ma jambe.
- C'est une bonne cicatrice, déclara-t-il en souriant.
J'étais incapable de ne pas le regarder. J'en avais même le vertige. Il déplaça douvement sa main sur mon poignet et le fit pivoter pour que ma paume soit vers le ciel. Mon coeur battait à tout rompre. Il effleura mon tatouage ; son geste me soupa le souffle.
- Je l'aime bien, dit-il.
[ ... ]
Je trouvai alors le courage de baisser le bras jusqu'à ce que nos deux paumes se touchent. Je caressai le bout de ses doigts, chauds et rugueux. Ce geste infime fut un de mes grands instants de bravoure. Une prise de risque énorme. Nous restâmes ainsi un long moment, puis il retira sa main. Il se redressa, sera la mâchoire,prit une grande respiration.
- Tu sais que tu me rends complètement fou ?
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Spoiler(cliquez pour révéler)Son visage était tout près du mien, et mon cœur bondit. L'instant d'après, il posa ses deux mains sur mes joues, m'attirant vers lui. Il ferma les yeux et je fis de même. Quand il m'embrassa, mes lèvres prirent feu, puis mon visage tout entier. Il entrouvrit la bouche et je l'imitai - il avait un goût sucré.
Nos gestes me paraissaient évidents. Naturels. A croire qu'on avait été programmés pour ça. Qu'on aurait du s'embrasser bien avant.
[ ... ]
- Sens ça, me dit Justin à un moment.
Il posa ma main sur son cœur. J'avais l'impression qu'un batteur minuscule s'en donnait à cœur joie dans sa poitrine. Au mois, je n'étais pas la seule à avoir une crise cardiaque chaque fois que l'on se frôlait. Tout ce que j'avais pu désirer était à portée de main. J'avais envie de figer l'instant et de passer l'éternité ici, avec lui
Afficher en entier— Je pense que tu en fais toute une histoire pour rien.
— Moi ?
— C’est pas comme si je te demandais de m’épouser.
Il cligna des yeux, plissa le front.
— On pourrait simplement s’embrasser, continuai-je. Si tu veux. Ça me va.
Ma propre audace me sidérait.
Afficher en entier« -Tu n’as jamais pris un train pour le plaisir ?
-Non.
Il me regarda comme si j’étais folle, et je fis de même.
-Tu sais que c’est toi l’anomalie repris-je. Moi je suis une parfaite citoyenne numérique. »
Afficher en entier— Je vois que tu te ronges les ongles toi aussi, me dit-il.
Je m’assis immédiatement sur mes mains.
— Et alors ?
— Ne le prends pas mal, ce n’est pas un crime.
— D’après ma mère, si, répondis-je en extirpant mes mains de sous mes fesses. Elle essaye de m’obliger à mâcher du chewing-gum à la place mais je n’y arrive pas.
— Comment ça ?
— C’est très bizarre. Je l’avale tout de suite. Un jour, j’ai avalé quatre morceaux de chewing-gum en un après-midi. J’ai eu peur d’être la première personne à mourir d’une overdose de chewing-gum.
Vite, je fermai la bouche avant qu’un autre mot n’en sorte. Pourquoi ne pouvais-je pas être en ligne et ainsi tout effacer ?
Justin haussa un sourcil. Tout en rougissant, je baissai les yeux vers mon écran.
— Je crois que c’est le truc le plus improbable que j’aie jamais entendu, dit-il enfin, et un sourire s’afficha sur son visage.
Afficher en entier- Réfléchissez deux secondes, continua Justin. Si vous nous tirez dessus, on tombera à l'eau. Non seulement elle ne sait pas nager mais elle a dans son sac assez de poids pour couler direct jusqu'au fond. Et vous savez ce que vous risquez en blessant un civil non armé!
Les agents de regardèrent un instant, et je profitai de cette fraction de seconde de répit pour saisir l'arme dans ma poche. Deux coups de feu retentirent. Les agents, K.O., s'effondrèrent dans l'herbe.
Choquée, j'observai l'arme dans ma main qui glissa entre mes doigts tremblants et tomba dans la mer.
- Je crois que je vais avoir des ennuis, dis-je.
Justin, les yeux équarquillés, regardait l'endroit où l'eau avait englouti l'arme.
- J'étais armée, fis-je remarquer, comme s'il était encore important de le souligner.
- Où as-tu appris à tirer? Me demanda-t-il en me dévisageant.
- Je te l'ai dit, j'ai suivi des cours d'autodéfense.
Il se tourna vers les deux agents qui dormaient sur le quai.
- Tu as tiré sur deux agents de sécurité! S'écria-t-il, estomaqué.
- Tu veux vraiment qu'on en parle maintenant? lui demandai-je, agacée.
Afficher en entier« - Il faut mériter la confiance.
- L'amour aussi.»
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