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Cela vous est déjà arrivé de vous retrouver devant un livre dont vous voyez clairement les défauts, qui vous fait parfois lever les yeux au ciel parce qu'il contient des éléments auxquels vous n'adhérez pas spécialement et que vous n'auriez pas tolérés dans un autre roman mais, vous ne savez pas pourquoi, dans celui-ci ça passe et vous ne pouvez pas vous empêcher de tourner les pages, tellement vous êtes happés par l'histoire ? Et bien c'est justement ce qu'il s'est passé pour moi avec ce roman.

Je vous présente donc Enfer ou paradis, premier tome de La Reine des détestés, série de science-fiction post-apocalyptique/dystopique particulièrement addictive.

[...]

J'ai beaucoup aimé l'idée que l'autrice a développée ici, que je vais rapidement vous résumer. La planète devenant de plus en plus hostile (catastrophes climatiques, épidémies, famine, etc.), les pays riches dirigés par ce qu'ils appellent à présent les "suprématistes blancs" profitèrent de la peur des citoyens pour imposer leurs idéaux et fermer leurs frontières aux pays les plus touchés (Afrique, Amérique du Sud, Australie). Ce fut le retour en force du racisme, des camps et des exterminations de masse. Les pays asiatiques se liguèrent alors contre les Blancs, ce qui donna lieu à des guerres atomiques qui abîmèrent grandement la planète et décimèrent de nombreuses populations. Ce fut l'Europe qui gagna, mais cette victoire fut de courte durée, car les Émirats arabes unis et l'Arabie Saoudite, qui avaient petit à petit au fil des siècles acheté tout ce que contenait les territoires européens, réclamèrent leur dû. Ayant une puissance d'armement supérieure à celle des suprématistes blancs, l'Europe, affaiblie par les guerres précédentes, dû céder. Les Arabes prirent ainsi le pouvoir et s'installèrent en Europe, qui fut divisée en douze royaumes. Les Blancs furent détestés de tous, comme tous les descendants, et chassés des royaumes.

Franchement le coup des Émirats arabes qui prennent le pouvoir, j'ai trouvé ça malin : quand on voit qu'ils achètent de plus en plus de trucs en France et sûrement dans d'autres pays (terrains, bâtiments, clubs de foot, etc.), on se dit que c'est tout à fait plausible.

Tout cela s'est passé plus de six siècles avant l'histoire du roman. Dans cette nouvelle société, ce sont donc les personnes de couleur qui dirigent, tandis que les Blancs sont à présent utilisés comme esclaves. Jolie inversion des rôles, n'est-ce pas ? Le problème c'est qu'en fait, peu importe quelle couleur est de quel côté, la haine raciale est partie intégrante de la société et ceux qui en sont la cible (ici les Blancs) ont la vie dure - et c'est peu de le dire ! J'ai parfois été choquée du traitement subi par les esclaves, qui varie selon les royaumes, tellement cela peut être violent et gratuit.

Si les sciences et technologies se sont développées dans certains domaines comme la médecine (les esclaves n'en bénéficient toutefois pas), elles ont disparu dans d'autres : il n'y a par exemple plus d'armes à feu, l'on se bat donc à l'épée, à l'arc, etc. Du coup ça fait un effet étrange de voir des soldats (hommes et femmes) porter des épées comme dans les romans de fantasy épique, tandis qu'à côté d'autres dansent sur de la musique électro dans des clubs branchés.

Un univers intéressant, donc. Qu'en est-il de l'intrigue ?

Le récit nous est raconté à travers deux regards, deux personnages totalement opposés dont les chemins vont finir par se croiser.

Hannah est une sauvage (ou sauvageonne), c'est ainsi que l'on nomme les Blancs vivant dans la nature hostile située en-dehors des royaumes. Dans cette zone dite libre, la nature n'est pas le seul ennemi : la vie y est tellement difficile que n'importe quel Blanc que l'on y croise peut être un ennemi. Si l'on veut survivre, il vaut mieux vivre en clan, mais certains massacrent les autres, aussi vaut-il mieux être capable de se défendre. Enfant, Hannah a perdu ses parents, plus tard sa sœur est morte de maladie, puis un jour son frère n'est pas revenu de la chasse. La perte du clan qui l'avait recueillie est la goutte d'eau pour la jeune fille, qui ne supporte plus la solitude ni les dangers de cette nature si hostile. Elle décide alors de se réfugier dans l'un des douze royaumes et choisit celui qui lui semble être le moins pire : Olayan. Elle sait qu'en faisant cela elle perdra sa liberté pour devenir esclave, mais elle ne s'attendait pas à devenir la cible d'une telle haine. Car Hannah n'est pas seulement blanche, elle est blonde aux yeux bleus, un brassard noir (les esclaves portent des brassards dont la couleur correspond à leurs caractéristiques physiques), soit la race la plus rare et la plus haïe. Ainsi non seulement elle suscite la haine chez les personnes de couleur, mais également le dégoût chez les Blancs. Achetée par le lieutenant de l'armée royale, Hannah se retrouve à vivre dans le bâtiment des esclaves situé sur l'île du palais royal. Humiliée et battue sans raison autre que son apparence par ses supérieurs, elle risque sans cesse le viol au sein de la communauté esclave. Car dans ce bâtiment, les esclaves ont créé leur propres règles : c'est la loi du plus fort, et si tu ne veux pas te faire violer ou cogner, mieux vaut coucher de plein gré avec l'un des membres du groupe alpha (les esclaves personnels du prince) pour qu'ils te protègent en retour. Si Hannah refuse d'accepter cela, elle va néanmoins céder en acceptant le soutien de l'un des alphas, Lukas, dont elle va devenir très proche.

[...] J'ai été également assez surprise par la faiblesse physique de cette héroïne. Pas parce qu'une héroïne est censée être forte, non, je n'ai pas ce genre d'a priori. Seulement elle a vécu dix-huit années dans la zone libre, dont certaines sans clan, uniquement avec son frère. Elle devrait savoir se battre, être plus forte physiquement. Mais ce n'est pas le cas, ce qui n'est pas très logique, selon moi. En revanche, même si perdre tous les gens qu'elle aimait a brisé quelque chose en elle, elle reste dotée d'une grande force mentale. Elle déteste se soumettre face à l'injustice, refuse de rester à terre lorsqu'on la fait chuter, ce qui lui vaut parfois de recevoir des coups supplémentaires.

En parallèle nous suivons l'histoire de Yash bin Saleh al Talal, prince et chef de guerre d'Olayan. [...] Yash a une grande violence en lui, il est un guerrier sanguinaire à la fois craint et admiré qui n'a jamais perdu une seule bataille. Il se fiche de tout et se sent totalement vide à l'intérieur. La seule personne dont il est proche est son meilleur ami et lieutenant (oui, celui-là même qui a acheté Hannah), mais ce dernier est marié à une femme et fréquente des amis que Yash ne supporte pas, ce qui crée parfois de sérieuses disputes. Car le prince est quelqu'un de très possessif et très protecteur, et perd (trop) facilement son calme.

J'avoue avoir eu un peu de mal au début avec ce personnage, particulièrement antipathique. Je n'ai pas aimé sa manière de parler, à la fois vulgaire et agressive, qui contraste complètement avec son rang. Il est froid et violent, ce qui ne me dérange pas forcément comme caractéristique de personnage mais cette violence est souvent gratuite, ce que j'apprécie moins. Donc oui, Yash est très loin du prince charmant (de toute façon les princes charmants, à force, c'est lassant), mais l'on finit par s'habituer à son mauvais caractère. Surtout quand cela permet de protéger Hannah.

[...]

Ce que j'ai apprécié dans ce premier tome, c'est que les deux personnages principaux tardent à vraiment se rencontrer. Certes, ils vont se croiser rapidement deux ou trois fois, mais sans réelle interaction ni incidence dans leur vie. Nous les suivons donc chacun de leur côté sur un peu plus du premier tiers du livre, ce qui nous permet de découvrir séparément ces deux personnages, ainsi que le monde dans lequel ils évoluent, avant que leurs vies n'entrent pleinement en collision. Les moments qu'ils vont ensuite passer ensemble seront essentiellement sexuels, Yash éprouvant, non sans une certaine horreur, une grande attirance pour cette jeune femme considérée comme la laideur incarnée. J'ai trouvé un peu cliché le coup du mec froid et asocial irrésistiblement attiré par la jeune vierge qu'il dépucèle et éduque sexuellement. Mais bon, c'est un truc qui fonctionne, on ne peut pas reprocher à l'autrice de l'avoir utilisé. D'autant plus que la virginité de l'héroïne est justifiée, tout le monde la trouvant repoussante à cause de son apparence (y compris les autres Blancs), bien que Lukas ne demandait que ça. Et si elle pouvait se permettre de repousser Lukas, prétextant la peur à cause de ce qu'elle a pu vivre autrefois, il était plus compliqué pour elle de chasser le prince sans risquer de signer son arrêt de mort. Il y aurait toutefois beaucoup d'arguments à opposer à cela, mais si l'on peut se poser la question du consentement au début de leur relation, il devient par la suite évident qu'elle est autant attirée par Yash que ce dernier par elle.

Malgré ce cliché, j'ai trouvé agréable que l'autrice ne soit pas allée dans le même sens que beaucoup d'autres en adoucissant le caractère de l'homme au contact de la femme. C'est une chose que l'on voit trop souvent, le coup du mec au sale caractère qui devient gentil et social en tombant amoureux. Ici, Hannah ne cherche pas à changer le caractère de Yash, elle l'accepte tel qu'il est, avec ses bons et ses mauvais côtés, et n'espère pas un jour le voir devenir tout doux et aimant avec elle. Je ne dis pas qu'il la traite comme un paillasson, au contraire il fait quand même attention à elle, mais il a son caractère, quoi. Et inversement, Yash ne force pas Hannah a être ce qu'elle n'est pas.

[...]

En bref...

Avec La Reine des détestés, Ena L. nous plonge dans une dystopie post-apocalyptique pleine de rebondissements et, bien que non dénuée de défauts, particulièrement addictive. L'univers créé par l'autrice est intéressant et permet d'aborder des thématiques sérieuses telles que l'esclavage et le racisme sur un fond de romance certes parfois un peu clichée mais sans grande niaiserie. Si les scènes de sexe sont très (trop ?) nombreuses à partir du deuxième tiers du livre (attention pour ceux qui pensent lire du young adult, les descriptions peuvent être assez crues), cela est contrebalancé par les scènes d'actions et des passages plus axés sur la psychologie des personnages et la découverte de ces royaumes unis autour de leur haine des Blancs. Les personnages sont globalement plutôt bien traités, bien que certains auraient mérité d'être plus développés étant donné leur potentiel, et que l'on puisse avoir du mal au début avec d'autres, mais l'on finit par s'y attacher ou à défaut par s'y intéresser, si l'on n'en vient pas à les détester.

Il s'agit là d'un premier tome assez complet qui suscitera pas mal d'émotions et, le livre n'étant pas parfait, fera parfois lever les yeux au ciel. La fin promet une suite particulièrement intense qui, je l'espère, sera aussi captivante que celui-ci.

Une excellente surprise !

Chroniques complète ici : https://escape-in-books.blogspot.com/2021/01/la-reine-des-detestes-1-enfer-ou-paradis-ena-l.html

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