La reine et le sulfureux play-boy

Un très agréable moment de détente. Une romance royale intense et passionnée…

La reine Astrid de Bjornland est l’aînée de deux jumeaux. Elle est la première reine de ce pays scandinave depuis le XVIème siècle. Pourtant, Astrid n’est souveraine que de nom… Sa marge de manœuvre est quasi inexistante… Son père, avant de mourir, a pris soin de mettre en place un Conseil composé de politiciens misogynes. Leur fonction est de garder le contrôle et le pouvoir, de préserver les traditions patriarcales. Peu importe qu’Astrid soit compétente et entièrement dévouée à son pays, nombreux sont ceux qui ne respectent pas sa position sous prétexte qu’elle est une femme. Son statut marital, son futur héritier, tout cela importe plus que son travail et son implication…

Aujourd’hui, Astrid est âgée de trente-trois ans. Cela fait deux ans qu’elle est reine. Le temps presse… Le Conseil devient de plus en plus pressant concernant la question de succession et il a la possibilité de lui imposer en toute légalité un mari de leur choix.

Pour asseoir son statut de reine et se libérer de l’emprise du Conseil, elle décide de recourir à une ancienne loi de Bjornland autorisant la reine à se déclarer seul parent de l’héritier du trône. Cette loi ancestrale avait été créée pour protéger la reine des maraudeurs, Vikings et autres barbares, quiconque en fait aurait pu souhaiter mettre la main sur le trône du Bjornland en faisant un enfant à la reine.

Astrid met son plan à exécution… Son objectif : tomber enceinte de l'homme le moins recommandable au monde, certaine qu'il ne voudrait rien avoir à faire avec le bébé. Sa cible n’est autre que Mauro Bianchi, un play-boy italien milliardaire, propriétaire de clubs connus pour être des lieux de débauche.

Mauro est âgé de trente-cinq ans. C’est un très bel homme... Le type méditerranéen au charme ténébreux qui incite au vice…

C’est un self-made-man sorti de la pauvreté par la seule force de sa volonté et de sa détermination.

La presse people qualifie Mauro de roi du péché, du vice et du plaisir… Quel contraste avec la sage Astrid, la reine de glace !

Avec l’aide de Latika, son assistante, Astrid a élaboré un plan machiavélique pour approcher Mauro et le séduire ! C’est munie de son précieux sésame, une invitation sous le nom d’emprunt de Miss Alice Steele, qu’Astrid s’introduit dans le Palais des Glaces, une boîte de nuit très sélect située au cœur des Alpes italiennes, le dernier club de Mauro Bianchi.

J’ai aimé la transformation d’Astrid en femme fatale… Je n’ai pas pu m’empêcher de faire le parallèle avec Cendrillon mais en y ajoutant toutefois une touche de sensualité et d’érotisme… Astrid est méconnaissable tant physiquement que psychologiquement ! Elle n’a jamais connu d’homme de sa vie, elle est vierge. Non seulement elle doit se métamorphoser en véritablement vamp pour alpaguer un séducteur patenté mais elle doit le captiver à un point tel qu’il en oublie toute forme de précautions, afin qu’elle puisse tomber enceinte. Mauro est littéralement subjugué par Astrid. Il sent une intense connexion vibrer entre eux. Au deuxième coup d’horloge, elle s’extirpe paniquée des bras de Mauro et s’enfuit du Palais des Glaces laissant derrière elle une chaussure…

Trois mois après la fuite d’Astrid, Mauro reste prisonnier de ses souvenirs, de cette unique heure d'abandon incroyable dans sa suite privée.…

Ses tentatives pour retrouver sa belle et mystérieuse inconnue restent vaines… et pour cause…

Quelle ironie ! Le célèbre séducteur séduit… L'envoûteur de dames envoûté…

Lorsque Mauro découvre que la belle inconnue qui l’a séduit n’est autre que la reine d’un royaume scandinave, le Bjornland, et qu’elle attend son enfant, son sang ne fait qu’un tour… Il est fou de rage ! Il se sent manipulé, trahi… Il avait ressenti pour elle une attirance et une connexion qu’il n’avait eues pour aucune autre. Il est persuadé que la connexion qu’il avait crue spontanée et authentique entre Astrid et lui n’était qu’une manigance savamment orchestrée… Il est loin d’imaginer que le désir et le plaisir éprouvés par Astrid étaient bien réels.

Le piège se referme sur Astrid car Mauro n’est pas du genre à laisser son enfant sans père comme lui en a fait la cruelle expérience… Il traverse les frontières pour revendiquer son fils ! Il est prêt à tout. Il est hors de question qu’elle lui refuse le droit d’être père. Il veut une place dans la vie de son enfant.

J'ai adoré leur histoire et la façon dont leur relation se développe. Ensemble ils devront faire face au passé sordide de Mauro déterré par les paparazzi. Mauro est un enfant de la pauvreté et de la discrimination : élevé par une mère obligée de se prostituer pour leur permettre de survivre, vivant dans un bidonville, prêt à donner son corps en échange d’un lit chaud, de nourriture et de quelques billets. Son père, un riche aristocrate, aurait largement eu les moyens de les entretenir sa mère et lui mais sans le moindre remords, avait décidé de renier leur existence.

J’ai aimé la manière dont l'auteur a joué sur le symbolisme des protagonistes : Astrid, lumineuse & Mauro, ténébreux; Astrid, à la réputation irréprochable & Mauro, le play-boy invétéré; Astrid, la reine d’un royaume & Mauro, le roi du péché, du vice et du plaisir.

Contrairement à ce que l'on pourrait penser de prime abord, Astrid et Mauro ont énormément de points communs. Ils sont solitaires et se sont retranchés derrière une carapace. Tous deux ne sont ni plus ni moins que des "alphas". Depuis leur plus jeune âge, ils se sont battus pour arriver là où ils en sont. A leur façon, ils ont dû se montrer impitoyables dans leur monde respectif.

Le nom de Mauro est souillé dans tous les cercles privilégiés. Néanmoins, l’argent lui permet d’aller où il veut et d’obtenir ce qu’il lui plaît.

Mauro assume son passé et n’en a pas honte. Il n’édulcore pas ses propos quand il aborde son vécu. Il est très direct, parle sans filtre, quitte à choquer...

J’ai été très touchée par sa sincérité. Son vécu m’a terriblement chamboulée.

Extraits :

Spoiler(cliquez pour révéler)"Je suis le bâtard d’une putain."

Spoiler(cliquez pour révéler)"Alors, non, Astrid, ne me demande pas de m'excuser pour avoir vendu le seul bien que je possédais. Pas plus que ma mère n'avait à s'excuser. Les gens riches sont prêts à payer pour cela, eux. Ils préfèrent se payer du sexe qu'offrir à manger aux défavorisés ! Et ce serait à moi d'avoir honte ?"

Spoiler(cliquez pour révéler)"Je sors des bas-fonds, Astrid. Tu ne parviens pas au sommet en un temps record sans transgresser quelquefois la loi, ni sans négocier tes exigences morales. C'est tout simplement impossible. Je ne regrette rien de ce que j'ai fait, parce que chaque action, chaque décision, chaque choix, m'a amené où je suis aujourd'hui. Dès que j'ai compris que je pouvais contrôler ma destinée, j'ai saisi toutes les opportunités qui se présentaient à moi. Très jeune, j'ai découvert que les femmes s'intéressaient à moi, alors pourquoi ne pas profiter au passage d'une nuit dans un bon lit et d'un repas chaud, assortis de quelques billets dans ma poche ? Je n'ai aucun questionnement moral sur ce que j'ai fait."

Entre Astrid et Mauro, on assiste à une lutte de domination. Difficile de perdre ses habitudes… Elles sont ancrées au plus profond d'eux-mêmes. Ce qui est indubitable c’est leur pouvoir d’attraction mutuelle… Cela donne lieu à des scènes d’amour torrides ! Au contact de Mauro, Astrid apprend à lâcher prise. Elle se découvre féminine et sensuelle. Elle n’est plus la reine Astrid mais simplement Astrid, une femme et elle laisse Mauro prendre les commandes…

Contrairement aux apparences, je trouve qu’Astrid et Mauro se complètent à la perfection. C’est un couple qui sort des sentiers battus. Après toutes ces épreuves, il est grand temps qu’ils connaissent enfin le bonheur…

Astrid, en plus d'un enfant, a gagné un mari qu'elle aime de tout son cœur. Rien ne s'est passé comme prévu. Mais le résultat dépasse toutes leurs espérances…

Je regrette que l’épilogue de ce tome soit aussi court. Mais je ne désespère pas de retrouver Astrid, Mauro et leur enfant dans le tome consacré au frère jumeau d’Astrid, le prince Gunnar ("Le prince scandaleux").

J'ai passé un excellent moment en lisant cette romance, elle s'inscrit parfaitement à la collection Azur. Hélas, ce n'est pas un coup de cœur mais presque.

Maisey Yates reste fidèle à sa plume avec sa légèreté et sa fluidité. Je ne sais pas pourquoi mais ce coup-ci, il manquait l'intensité de l'amour. Ce qui explique pourquoi la note et le presque coup de cœur.

Une intrigue très très classique mais les thèmes abordés sont intéressants surtout sur la différence sociale mais aussi sur l'être et le paraître. Par ailleurs, l'intrigue est crédible et cohérente même s'il y a une accélération d'un point de vue rythmique. Attention, cela n'entraîne aucune répercussion sur l'histoire.

Nous avons des protagonistes qui n'ont pas vécu la même vie, n'ont pas eu les mêmes problèmes mais ils se ressemblent tellement dans leur solitude et leur carapace. Ils vont devoir s'ouvrir et se laisser aller pour vivre leur propre conte de fées avec leur enfant.

Pour conclure, j'ai passé un agréable moment en lisant cette romance. Maisey Yates reste fidèle à sa plume si légère et si fluide. Or, je ne sais pas pourquoi mais je trouve qu'il manquait de l'intensité dans l'amour des protagonistes. Ces derniers sont touchants et ils apportent quelque chose de touchant avec leur histoire. On a l'impression d'avoir un conte de fées en face de nous. Enfin, l'intrigue bien qu'elle soit très classique est intéressante pour ses thèmes.

Je recommande ce livre pour un moment d'évasion sans chichis.