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Je regardais Snorri, ne sachant trop si je devais vraiment prononcer ce que je m'apprêtais à dire.

- Si tu es tellement décidé à trouver la porte de la mort, alors tu la trouveras dans cet endroit. (Je secouai la tête.) Ne la cherche pas, Snorri. Mais si tu persistes, et que tu la découvres, alors je te l'ouvrirai.

C'est là que ma langue céda à la folie.

- Et je viendrais avec toi.

Je pense qu'il s'agit d'une maladie. Vous devenez dépendant au fait que l'on vous traite en brave, en homme d'honneur. Même principe que le pavot, vous en voulez toujours plus. Je m'étais délecté des vivats adressés au héros du col d'Aral, mais comme paraissaient ternes ces manifestations d'enthousiasme, et pâles les pétales de rose, au regard de ce que signifiait être considéré par ce Nordique comme un égal. Il y avait un sentiment d'appartenance familiale dans cette étreinte guerrière. Le sentiment d'être à ma place. Je comprenais à présent comment Tuttugu, doux comme il l'était, avait pu se laisser entraîner avec les autres. Et, bon sang, cela avait réussi à m'atteindre moi aussi.

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Prologue

Deux hommes dans une salle aux nombreuses portes. L’un grand, portant robe, sévère, marqué par la cruauté et l’intelligence, l’autre plus petit, très mince, avec des cheveux qu’on croirait surpris en délit d’ébouriffage ; sa vêture aux couleurs changeantes égare l’œil.

Le rire de ce dernier est un son de maintes orientations, aussi susceptible de tuer des oiseaux en plein vol que de faire fleurir un rameau.

— Je vous ai invoqué ! dit le plus grand des deux.

Il serre les dents comme s’il s’efforçait encore, tout en gardant les bras ballants, de maintenir l’autre en place.

— Quel tour magistral, Kelem.

— Vous me connaissez ?

— Je connais tout le monde. (Sourire incisif.) Vous êtes le mage-portier.

— Et vous ?

— Ikol.

La tenue du petit homme s’altère, un miteux damier de jaune et de bleu remplaçant des fleurs de lys écarlates sur fond gris.

— Olik, reprend-il avec un sourire qui éblouit et tranche. Bref, Loki.

— Êtes-vous un dieu, Loki ?

Aucune trace d’humour dans les yeux gris pierraille de Kelem, seulement de l’autorité. De l’autorité, ainsi qu’une grande et terrible concentration.

— Non.

Loki virevolte, examine les portes.

— Mais ce ne serait pas mon premier mensonge.

— J’ai appelé le plus puiss…

— On n’obtient pas toujours ce qu’on veut, remarque Loki d’une voix presque chantante. Mais parfois ce dont on a besoin. Moi, en l’occurrence.

— Vous êtes un dieu ?

— Les dieux sont rasoir. Je me suis présenté devant Wodin, le vieux borgne, assis sur son trône avec ses corbeaux qui lui murmurent aux oreilles. (Il sourit.) Toujours les corbeaux. Marrant, ça, tout de même.

— J’ai besoin d…

— Les hommes ne savent pas ce dont ils ont besoin. C’est à peine s’ils connaissent leurs désirs. Wodin, père des tempêtes, dieu des dieux, sage et austère. Surtout austère. Vous l’apprécieriez. Et observateur, avec ça, il n’en perd jamais une miette. Oh, ça, il en a vu, des choses !

Loki décrit un tour complet sur lui-même, observe ce qui l’entoure.

— Moi, je ne suis qu’un bouffon dans la demeure où le monde a été conçu. Je cabriole, je plaisante, je me trémousse. Je n’ai guère d’importance. Imaginez cependant… si c’était moi qui tirais les ficelles, qui faisais danser les dieux. Et si, au centre de tout, pour peu que vous creusiez vraiment et exhumiez chaque vérité… et si au centre de tout, donc, il y avait un mensonge, comme un ver au cœur de la pomme, enroulé sur lui-même tel Oroborus, de la même façon que le secret des hommes continue de se tapir au fond de chaque parcelle de votre être, même si l’on vous entame lamelle par lamelle ? Ne serait-ce pas une admirable plaisanterie ?

Kelem accueille ces paroles insensées d’un air perplexe, secoue brièvement la tête puis retourne à ce qui l’intéresse.

— J’ai créé cet endroit. À partir de mes échecs.

Hormis les portes qui s’alignent au nombre de treize sur les murs, la pièce est vide.

— Voilà des portes que je ne peux pas ouvrir. Vous pouvez partir d’ici, mais aucune ne s’ouvrira tant que les autres n’auront pas été déverrouillées. Je les ai conçues ainsi.

Une unique bougie éclaire les lieux, et lorsque les deux hommes se meuvent, leurs ombres suivent la danse de la flamme en bonds allègres.

— Pourquoi voudrais-je m’en aller ?

Une coupe apparaît dans la main de Loki. Elle est en argent, et déborde d’un vin rouge aussi sombre que le sang. Il en boit une gorgée.

— Je vous ordonne au nom des douze archanges de…

— Ça va, ça va, dit Loki, évacuant l’adjuration d’un geste négligent.

Le vin s’assombrit jusqu’à devenir d’un noir qui capte le regard et l’éteint. Si noir que la coupe se ternit, se gâte. Si noir qu’il ne s’agit plus que d’une absence de lumière. Et soudain, une clé se forme. Une clé de verre noir.

— Est-ce… ? demande le mage-portier avec convoitise. Va-t-elle les ouvrir ?

— J’espère bien, répond Loki en tournant l’objet entre ses doigts.

— Quelle clé est-ce là ? Tout de même pas celle d’Achéron ? Soustraite au paradis lorsque…

— Elle est à moi. Je l’ai fabriquée. À l’instant.

— Comment savez-vous qu’elle les ouvrira ? s’enquiert Kelem en balayant la pièce du regard.

— C’est une bonne clé, dit Loki en croisant le regard du mage-portier. Elle est chaque clé. Chacune des clés qui existaient, existent et existeront ; chaque clé qui pourrait exister.

— Donnez-la-m…

— Qu’est-ce qu’il y aurait d’amusant à cela ?

Toutes les portes sont faites de bois uni, mais au contact des doigts de Loki, la plus proche devient une plaque de verre noir sans aspérité, rutilant.

— Celle-ci, elle donne du fil à retordre, dit-il.

Il pose sa paume contre la matière, et une roue apparaît. Une roue à huit rayons, du même verre noir, qui se dresse fièrement comme si l’on pouvait, en l’actionnant, commander le déverrouillage du battant. Loki ne la touche pas. Il tapote plutôt la clé contre le mur attenant, et tout le décor change au profit d’une volumineuse chambre forte aux lignes épurées, aux murs de pierre liquide dotés de panneaux dispensant de la lumière. Un couloir s’étire à perte de vue. Une immense porte circulaire en acier argenté occupe le plafond. Treize arches du même acier sont disposées à une trentaine de centimètres des parois, toutes pleines d’une lumière chatoyante, comme des rayons de lune dansant sur l’eau. Toutes, sauf celle devant laquelle se tient Loki, celle qui est noire, et dont la surface cristalline fracture la lumière pour mieux l’engloutir.

— Ouvrez cette porte-là, et c’en sera terminé du monde.

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Au-dessus de moi, les Vikings s'encourageaient mutuellement à nous arrêter.

- Il est peut être à l'arrière, ce... machin... dont nous avons besoin.

Tuttugu avait pris des cours de théâtre auprès d'une pierre-troll. Il sauta à l'arrière du bateau, qui tangua notablement.

- Je prends les rames, déclara Snorri, descendant les marches du quai en deux enjambées.

Il était loin d'avoir la fibre de la duplicité, ce qui, au bout de six mois passés en ma compagnie, indiquait que mes talents d'enseignant ne valaient pas tripette.

Pour détourner l'attention de notre public du fait que nous battions subtilement en retraite dans la nuit, je levai la main et lui fis de royaux adieux.

- Au revoir, citoyens d'Olaafheim. Je me souviendrais toujours de votre ville comme d... comme d'une... destination.

Point final. Snorri continua à ramer, et moi je sombrai à nouveau dans l'agréable état de torpeur légèrement imbibée qui était le mien avant ces néfastes événements. Je quittais une autre ville pleine de Nordiques. Je me prélasserais bientôt sous le soleil méridional. Avant la fin de l'été, j'aurais certainement épousé Lisa et commencé à dépenser l'argent de son père.

Trois heures plus tard, l'aube nous trouva sur l'immensité grise de la mer, et le Nordheim, ligne noire à l'est, ne présageait rien de bon.

- Bien, dis-je. Au moins, ici, le Roi Mort ne pourra pas nous atteindre.

Tuttugu se pencha pour regarder les vagues, sombres comme du vin.

- Ça sait nager, les baleines mortes ? s'enquit-il.

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Sous mes yeux, une main, que l'on aurait prise pour celle d'un enfant par rapport à la taille du fenris, apparut derrière la tête de celui-ci pour se plaquer entre ses yeux. Une main luisante. Une main qui devint si étincelante que toute la salle fut éclairée, presque comme en plein jour. Exposé à la lumière, je me conduisis en cafard qui se respecte, une fois surpris par la lanterne du personnel de cuisine. Je filais m'abriter derrière un bout de table qui gisait sur le côté, me séparant du fenris.

L'éclat gagna en intensité et, à moitié aveuglé, je trébuchai sur un torse, culbutai par-dessus ma future cachette. Précipité vers l'avant, j'enchaînai plusieurs bonds en tendant mon épée devant moi pour ne pas tomber, et ma lame s'enfonça dans quelque chose de mou. Il y eu un crissement d'os et, une seconde plus tard, une masse colossale s'abattit sur moi, me privant de toute lumière. Et de tout le reste aussi.

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- Oh, il ne faut pas croire tout ce qui se raconte dans les rues, ma dulcinée. (J'interposai un tabouret entre nous.) Il est bien naturel que le jarl Sorren invite un prince rougemarquais dans sa demeure. Hedwig et moi...

- Hedwig et toi quoi ? répéta Astrid en aggrippant à son tour le tabouret.

- Euh, nous... rien, vraiment.

Je me cramponnai aux pieds du tabouret. Si je lâchais prise, je lui fournissais une arme. Malgré ma situation précaire, Hedwig, brune, très jolie, un regard mutin et tout ce qu'un homme peut désirer dans un corps aussi menu qu'aguicheur, s'invita dans mes pensées.

- C'est à peine si l'on nous a présentés.

- Vous deviez être très nus lors des présentations, puisque le jarl Sorren a chargé ses huscarls de te faire comparaître en justice !

- Oh, merde.

Je lui cédai le tabouret. La justice nordique a tendance à séparer vos côtes du reste de votre cage thoracique.

- Qu'est-ce que c'est que tout ce bruit ? demanda une voie endormie derrière moi.

En me retournant, j'avisai Edda, pieds nus sur les marches, les fourrures de notre lit séparant ses jambes graciles et ses épaules laiteuses, sur lesquelles flottaient librement des cheveux d'un blond presque blanc.

C'est le demi-tour qui me fut fatal. Ne jamais quitter des yeux un ennemi potentiel. Surtout après lui avoir fourni une arme.

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