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Dieu vaincu deviendra Satan, Satan vainqueur deviendra Dieu.
Afficher en entier« Vous niez que la science ait porté des coups mortels à l’Église. Est-ce possible ? L’Église en juge autrement que vous. Cette science, que vous croyez sans pouvoir sur elle, elle la redoute, puisqu’elle la proscrit. Elle en condamne les exposés depuis les dialogues de Galilée jusqu’aux petits manuels de monsieur Aulard. Et ce n’est pas sans raison. Autrefois, composée de tout ce qu’il y avait de grand dans la pensée humaine, l’Église gouvernait les corps en même temps que les âmes et imposait par le fer et le feu l’unité d’obédience. Aujourd’hui son pouvoir n’est plus qu’une ombre et l’élite des esprits s’est retirée d’elle. Voilà l’état où la science l’a réduite. »
Afficher en entier« Dieu vaincu deviendra Satan, Satan vainqueur deviendra Dieu. Puissent les destins m’épargner ce sort épouvantable ! J’aime l’enfer qui a formé mon génie, j’aime la terre où j’ai fait quelque bien, s’il est possible d’en faire en ce monde effroyable où les êtres ne subsistent que par le meurtre. Maintenant, grâce à nous, le vieux Dieu est dépossédé de son empire terrestre et tout ce qui pense sur ce globe le dédaigne ou l’ignore. Mais qu’importe que les hommes ne soient plus soumis à Ialdabaoth si l’esprit d’Ialdabaoth est encore en eux, s’ils sont à sa ressemblance, jaloux, violents, querelleurs, cupides, ennemis des arts et de la beauté ; qu’importe qu’ils aient rejeté le Démiurge féroce, s’ils n’écoutent point les démons amis qui enseignent toute vérité, Dionysos, Apollon et les Muses. Quant à nous, esprits célestes, démons sublimes, nous avons détruit Ialdabaoth, notre tyran, si nous avons détruit en nous l’ignorance et la peur. »
Afficher en entierQu’est-ce que la guerre ? Une mascarade burlesque devant laquelle s’exalte stupidement le lyrisme des guitaristes patriotes. Si Napoléon avait eu une intelligence pratique, il n’aurait pas fait la guerre : mais c’était un rêveur, enivré d’Ossian. Vous criez : « Vive la guerre ! » Vous êtes des songe-creux. Quand deviendrez-vous des intellectuels ? Les intellectuels ne demandent pas la force et la puissance à toutes les rêveries qui constituent l’art militaire : tactique, stratégie, fortifications, artilleries et autres balivernes. Ils ne croient pas à la guerre qui est une fantaisie ; ils croient à la chimie, qui est une science. Ils savent l’art d’enfermer la victoire dans une formule algébrique.
Afficher en entier— Vous m’avez pris mon ange gardien, rendez-le-moi.
— Je ne puis, hélas !
— Vous ne le pouvez, Arcade, parce que vous êtes un révolté ?
— Oui.
— Un ennemi de Dieu ?
— Oui.
— Un esprit satanique ?
— Oui.
— Eh bien ! s’écria le jeune Maurice, c’est moi qui serai votre ange gardien. Je ne vous quitte pas.
Afficher en entier— Arcade, que comptez-vous faire ?
— Ne vous l’ai-je point dit, Maurice ? Combattre Celui qui règne dans les cieux, le renverser et mettre Satan à sa place.
Afficher en entier« Pour accomplir cette tâche, dit-elle, je me suis établie en France. Ce n’est pas que j’aie la sottise de me croire plus libre dans une république que dans une monarchie. Bien au contraire, il n’y a pas de pays où la liberté individuelle soit moins respectée qu’en France. Mais le peuple y est indifférent en matière de religion ; c’est pourquoi je ne serais nulle part aussi tranquille. »
Afficher en entier— Alors qu’est-ce que je deviendrai ?… On a besoin d’un ange gardien. Dites-moi : n’y a-t-il pas de graves inconvénients, n’y a-t-il pas péril à n’en pas avoir ?
— Avant de vous répondre, Maurice, je vous demanderai si vous voulez que je vous parle selon vos croyances, qui furent aussi les miennes, selon les enseignements de l’Église et la foi catholique, ou selon la philosophie naturelle.
— Je me moque bien de votre philosophie naturelle. Répondez-moi conformément à la religion que je crois et que je professe, dans laquelle je veux vivre et mourir.
— Eh bien ! mon cher Maurice, la perte de votre ange gardien vous privera probablement de certains secours spirituels, de certaines grâces célestes. Je vous exprime à ce sujet le sentiment constant de l’Église. Vous manquerez d’une assistance, d’un appui, d’un réconfort qui vous eussent guidé et affermi dans la voie du salut. Vous aurez moins de force pour éviter le péché. Vous n’en aviez déjà pas beaucoup. Enfin, vous serez, dans l’ordre spirituel, sans vigueur et sans joie. Adieu, Maurice. »
Afficher en entierLe commun des hommes, qui ne sait que faire de cette vie, en veut une autre, qui ne finisse point.
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