Extraits

– Bonjour maman, dis-je en décrochant.

– Ethan, mon chéri, comment vas-tu ?

– Bien. En fait, je suis en train de bosser, là, alors…

– Ne t’en fais pas, je ne te dérange pas longtemps. Je suis en train de préparer mes bagages et je me demandais… Quel temps fait-il à Savage Garden ?

– Snowflakes Garden, je la reprends en me retenant de rire. Je te conseille de n’emporter que ce qui te tiendra chaud, le climat n’a rien à voir avec celui de San Francisco.

– D’accord, mais de quel genre de températures parle-t-on ? Neuf degrés ? Sept ?

Cette fois, je suis incapable de maîtriser mon hilarité.

– La moyenne à cette période est de zéro, mais il n’est pas rare de tomber à moins quinze.

– Seigneur… souffle ma mère. Tu sais, je n’arrive toujours pas à croire que c’est là-bas que tu vas te marier… et à Noël, en plus.

C’est sûr que si on m’avait annoncé cela il y a encore trois ans, je n’y aurais pas cru moi non plus. Mais ce virage à cent quatre-vingts degrés, je le dois à la lutine en chef du père Noël et au fait qu’elle s’est confortablement installée dans mon cœur.

- Peut-être, mais ça me peinait de devoir t'avouer à quel point j'avais l'impression qu'elle me détestait. Elle est ta mère, après tout...

- Et tu seras bientôt ma femme. Je ne sais pas si tu crois qu'il existe un scénario dans lequel je pourrais la choisir plutôt que toi, mais si c'est le cas, ôte-toi ça de la tête.

Tendrement, Ethan passe une main dans mes cheveux.

— Cela fait trois ans que tu es ma priorité, Zoe, reprend-il. C'est bien pour cette raison que dans quelques jours nous nous dirons « oui ».

Touchée, je prends son visage en coupe et dépose mes lèvres sur les siennes.

- C'est vraiment ce que tu penses, maman ?

Tu crois que Zoe a tout préparé dans son coin ?

Bien que ça ne te regarde pas, je suis désolé de t'apprendre qu'elle m'a demandé mon avis à chaque étape, mais tu sais quoi?

Même si ça n'avait pas été le cas, ça n'aurait pas d'importance. Parce que je me fiche de la déco, des invités, des fleurs et de leur couleur. Tout ce qui m'importe, c'est de pouvoir m'unir à la femme que j'aime.

-C'est la magie de Noël, elle coule dans mes veines. D'ailleurs, il paraît que mon groupe sanguin est O... OH OH positif.

Je dois admettre que mon bonhomme de neige a la classe : un corps et une tête bien ronde, deux yeux, un nez et une belle écharpe pour lui éviter d'attraper froid. Du côté des filles, en revanche, si celui de Lily a tout ce qu'il lui faut, le bonhomme de Zoe est... spécial. Je le qualifierais de Picasso des neiges tant il est abstrait.

- C'est... intéressant, comme vision, je commente.

- C'est futuriste ! prétend ma fiancée.

- Donc, tu prévois que dans quelques siècles on aura des yeux à la place des joues ?

- Tu es belle dans ton pull moche.

- Il n'est pas moche, il est kitsch juste comme il faut !

- Je le connais, ce regard

- Quel regard ?

- Le regard. Celui que tu as quand tu m'aimes.

- Je t'aime tous les jours, toutes les heures, toutes les minutes.

Je détaille le couple amoureux qui s'embrasse dans la boule à neige, en pensant qu'elle plaira sans aucun doute à ma Zoe.

- Vous savez, reprend mon interlocutrice, je ne prétends pas être experte en mariage - la conclusion désastreuse du mien le prouve -, mais je peux quand même vous dire ceci : une femme n'a pas besoin d'être couverte de bijoux, de vivre dans des demeures de luxe et d'être conduite dans des voitures haut de gamme pour être heureuse. Ce qu'il lui faut, c'est la certitude qu'elle pourra toujours compte sur l'homme qu'elle aime, quoi qu'il arrive. Promettez à votre fiancée d'être là pour elle, Ethan, et surtout, tenez votre promesse.

Je détaille un instant les yeux brillants d'émotion de Wendy avant de lui assurer :

- Je le ferai.

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- Ma petite Zoé, me hèle Susan. Je me disais... des tables rondes ? Est-ce que ça n'aurait pas été plus convivial si tu avais choisi une configuration en U ?

- J'y ai réfléchi, mais comme nous ne sommes pas nombreux et q'une partie des invités se connaissent, chacun pourra se lever comme bon lui semble pour communiquer avec les autres.

- Je vois... Et en ce qui concerne tous ces sapins ? Je ne me souviens pas en avoir vu autant sur le croquis que tu avais dessiné.

Voilà pourquoi je voulais l'éloigner de cet endroit aujourd'hui !

J'ai peur qu'elle pense qu'elle n'est pas ma priorité...