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Commentaire ajouté par TomLarret 2022-08-08T11:20:08+02:00

Vous vous êtes certainement déjà demandé ce qu'il se passerait si Jules Barbey d'Aurevilly, Thomas Mann, Pierre Corneille, Matthew Gregory Lewis, David Fincher, Charles Baudelaire, Ann Radcliffe, Ézéchiel, Jacques Cazotte et William Shakespeare se retrouvaient en 1920 au bal de la mi-carême du Magic City (si, si, c'est une question qu'on se pose tous les jours). Bon, déjà, Kam Hugh en ferait certainement un vlog, mais Wilhelmina Wilder, elle, en a fait un livre. Et quel livre !

La Rose des Carcasses célèbre un mariage réussi entre polar rigoureux et fantastique baroque, nous présentant un couple équilibré, jamais désuni, où chacun instille la tension inhérente à son genre littéraire. Les épines de l'enquête comme les griffes du surnaturel clouent le lecteur subjugué à son fauteuil (ou son lit, son hamac, sa pelouse, sa bouée flamant rose géante -ce qui ici peut poser problème-, son canapé, son siège de métro ou son tabouret de bar selon le profil de lecteur).

Les nuances de fantastique sont appliquées par touches subtiles, délicates, créant un jeu de clair-obscur, où s'animent les bouges et les hôtels particuliers de Londres du XIXème siècle. La plume de Wilhelmina Wilder en trace un tableau à la sensualité accomplie, de formes et de couleurs, mais aussi de sons, d'odeurs et de mouvements. L'écriture est vivante, et crée un monde fébrile, charnel, détaillé dans chacune des sensations et des émotions qu'elle nous fait ressentir. Grâce à un vocabulaire à la précision et au raffinement diabolique, décors et personnages surgissent à vos côtés et s'y meuvent avec une présence presque palpable... à nos risques et périls !

En de très rares occasions, le style pèche un peu par excès de sophistication, et bien que mon adjudant-chef déplore à qui veut l'entendre qu'on y bite rien, le seul contexte suffit pour moi à effacer ces légères intempérances d'une gourmande de mots telle que m'apparaît l'autrice.

Le rythme est aussi langoureux et maîtrisé que la langue ici. À ses longueurs voluptueuses succèdent avec une fluidité surprenante des accélérations vertigineuses, élancées sur le tremplin d'une intrigue soignée dont les éléments sont amenés avec un naturel confondant. Les personnages aux prises avec ces événements virevoltent, se dévoilent, se métamorphosent ou se dérobent, et chacun des protagonistes devient « attirant, parce qu'insaisissable, fascinant, parce qu'impossible à cerner ! », quelle que soient leurs caractères, leurs défauts ou leurs turpitudes. En plus du soin apporté à l’élaboration de chaque personnalité, les relations tumultueuses entre elles sont traitées avec une finesse poignante. Leurs échanges et leurs dialogues sonnent avec une vibration personnelle, et, bien souvent, avec une ironie et un mordant dont l'humour sinistre fait mouche à chaque fois.

Si l'intrigue principale baigne dans une réjouissante esthétique macabre sans être sordide, où l'on croise des messieurs « [pendus] par les boyaux à ce magnifique lustre au baccarat ruisselant de lumière et de sang frais » l'autrice en profite également pour distiller, çà et là, un discours sur l'Art réfléchi et vivace, sans mornes digressions ni lenteurs indigestes. L'Art est ici vigoureux, terrible, et donne au personnage principal toute sa profondeur et sa puissance, quand «armé de sa mine, il combattait à sa façon le spectre du trépas, en couchant sur le papier sa peur et son dégoût, excrétés, canalisés dans des images brutes. »

A contrario, les sous-textes sociaux du roman, malgré toute leur pertinence, leur intérêt et leur actualité, perdent parfois cette subtilité et cette dynamique que j'avais tant appréciées dans le propos artistique. Sans verser non plus dans l'apertaeportaeffringisme outrancier, leurs représentations auraient, à mon sens, gagné à plus de pointillage et moins d'aplats. Mais enfin là, c'est surtout moi qui pointille, car c'est bien l'unique nuance de reproche que je peux faire à La Rose des Carcasses.

Un roman fascinant, fourmillant d'action et de références, qui joue aussi bien avec la symbolique que les nerfs de son lecteur arrimés à chaque page, jusqu'à une apothéose épique qui ne laisse qu'un seul regret... devoir le refermer.

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