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Je n’y crois toujours pas !Savannah serre son portable contre son cœur pendant que Mme Davis nous distribue un extrait de Roméo et Juliette.– « Une union bénie des dieux » !Elle me montre le mail de Jessica une deuxième fois.– Je savais que Jessica finirait par comprendre que Leo en vaut la peine !Ça fait dix-huit heures que j’ai entendu les commentaires de Leo, mais ils bourdonnent toujours à mes oreilles.Mme Davis s’arrête à notre hauteur.– Je suis contente pour toi, fait-elle à Savannah. Ça te donne peut-être envie de nous lire la tirade de Juliette ?Savannah se masse la gorge et tousse.– Oh ! non, madame, je crois que je couve une angine.Mme Davis fait une grimace sceptique. Elle a dû être mime dans une vie antérieure.– Garde tes microbes pour toi, ma grande. Marcus ?Celui-ci redresse la tête.– Tu t’es si bien débrouillé avec le poème d’amour de Byron, l’autre jour. Que dirais-tu de venir lire le texte de Roméo ?Bilal émerge de son demi-sommeil.– Allez, Roméo, va déclarer ta flamme !Mme Davis lui décoche un regard sévère.Marcus se lève et avance vers l’estrade comme un condamné à mort.– Ô Roméo, Roméo, pourquoi es-tu Roméo ? s’exclame Ryan du fond de la classe.Mme Davis soupire et tend l’extrait à Marcus.– Page 68, indique-t-elle. Et qui sera notre Juliette ?Savannah me prend la main et m’oblige à la lever.– Gem en meurt d’envie !Je me sens rougir.– Non… Pas du tout !Mais Mme Davis me sourit.– Si tu arrives à faire face à trente quatrième, alors tu sauras tout affronter dans la vie, déclare-t-elle.– C’est la chance de ta vie ! me souffle Savannah, que j’ai envie d’étrangler.– Je t’ai dit qu’il ne m’intéressait pas !– C’est ce que tu dis, mais…Mme Davis s’impatiente :– Dépêche-toi, Gemma !Sur l’estrade, j’évite le regard de Marcus.– Commencez au début, précise Mme Davis.Je m’exécute comme un robot.– Ô gentil Roméo ! si tu m’aimes, proclame-le loyalement : et si tu crois que je me laisse trop vite gagner je froncerai le sourcil, et je serai cruelle, et je te dirai non, pour que tu me fasses la cour : autrement, rien au monde ne m’y déciderait…
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